BTX Posté(e) il y a 3 heures Signaler Posté(e) il y a 3 heures https://www.forcesoperations.com/li-x-de-john-cockerill-vers-lemergence-dun-prototype-et-au-dela/ Après le démonstrateur, place au prototype pour l’intercepteur terrestre i-X de John Cockerill Defence. Un manoeuvre pour laquelle l’industriel liégeois a su mobiliser les opérationnels belges pour vérifier la pertinence d’un concept appelé à évoluer à court terme en misant sur les compétences apportées par Arquus. À l’image de son intercepteur, JCD veut lui aussi progresser à toute vitesse. D’ici 18 mois, et sauf écueil majeur, l’i-X aura basculé du démonstrateur dévoilé en mars 2022 en Arabie saoudite au stade du prototype, antichambre d’une solution prête à entrer en production. De l’eau est passée sous les ponts en trois ans. L’i-X a depuis avalé les kilomètres, récoltant au passage les données techniques et avis d’opérationnels nécessaires pour s’assurer d’avancer dans la bonne direction au lieu de tomber dans la science-fiction. Après l’armée de Terre française et sa section technique (STAT), c’est auprès des lanciers belges que JCD a choisi d’affiner sa copie. Conduite le mois dernier, cette expérimentation de deux semaines permet d’entrevoir d’autres usages que la surveillance des frontières et l’interception de pick-up privilégiés à l’origine. Pas question de le placer en première ligne, mais sa légèreté – qui le rend notamment hélitransportable – l’amènerait sans doute à intéresser quelques opérateurs « spéciaux » dotés de missions tout aussi « spéciales » au cours d’un engagement majeur. « On se rend compte que le besoin pour un véhicule léger, rapide, mobile est commun à tous. Notre idée peut peut-être plaire à un public plus large qu’espéré », note JCD. À commencer par la cavalerie, représentée côté belge par un bataillon 1/3 de Lanciers visiblement satisfait de cette « collaboration enrichissante, qui illustre le renforcent des synergies entre les secteurs industriel, militaire et académique ». C’est que l’i-X ne manque pas d’arguments. Compact, rapide et bien armé, il pourrait être un éclaireur et un ailier de choix pour les futurs engins blindés 6×6 Jaguar perçus à compter de l’an prochain par la Composante Terre belge. Un atout qui restera néanmoins complémentaire du véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE) développé dans un cadre franco-belge, rappelle JCD. Voilà un moment que JCD travaille sur un prototype en parallèle aux expérimentations. Il s’agit de revoir la copie de fond en comble en embarquant cette fois les équipes d’Arquus, intégré depuis l’été dernier au groupe John Cockerill. Ce travail conjoint avait en réalité démarré avant l’acquisition de l’entreprise française. Mis entre parenthèses durant la procédure de rachat, le dialogue a repris à pleine vitesse en septembre dernier. Sans surprise, « Arquus amène son expertise dans la conception de véhicules militaires », indique JCD. Une expertise précieuse pour militariser une chaîne cinématique pour l’instant récupérée de l’industrie automobile civile, mais aussi pour avancer dans la protection, l’habitabilité et les réglementations spécifiques au domaine. Basculer du démonstrateur au prototype exigera de faire des concessions. « Très peu d’éléments resteront en l’état, mais l’i-X restera reconnaissable », promet JCD. Pour ce dernier, l’heure est à l’analyse de la valeur. Ou, dit autrement, au passage en revue de toutes les idées mobilisées jusqu’à présent pour parvenir au meilleur ratio coût/efficacité opérationnelle et placer idéalement le curseur dans un segment du blindé léger particulièrement concurrentiel. Quitte à rétropédaler sur certaines « solutions miracles » au développement trop chronophage ou trop onéreuses. JCD réfléchit aussi à pérenniser quelques pistes prometteuses. C’est le cas, par exemple, de la motorisation. Exit le moteur thermique V8 hérité de la course automobile. Lourd et bruyant, doit être remplacé par deux groupes motopropulseurs placés à l’avant et à l’arrière pour gagner en discrétion sans perdre en performances. Le tout, toujours en tirant parti des savoir-faire d’Arquus. Cette configuration promet également un gain de place et d’emport que JCD projette d’exploiter de plusieurs manières. En doublant les deux sièges aujourd’hui disponibles grâce à une cabine redessinée, d’une part. En intégrant un autre système d’arme, d’autre part. Basée sur le système CPWS, la tourelle rétractable actuelle pourrait laisser place à une version conçue à partir du tourelleau téléopéré Cockerill Light Weapon Station (CLWS), changement de calibre à la clef. Dévoilé en 2021 et proposé pour le programme VBAE, le CLWS est non seulement modulaire, mais aussi plus compact et plus léger. Restera à l’adapter pour conserver cette silhouette « neutre » propre à l’i-X. L’expérimentation conduite par le bataillon 1/3L consistait moins à faire rugir le V8 qu’à participer au « calibrage » de l’une de ces briques innovantes : OPTIMIS, ce système d’observation périphérique intelligent dont le dévelopement est soutenu par la Région wallonne. Relié au viseur PASEO placé sur le toit, ce casque agnostique du véhicule répond au triple objectif d’utilisation plus intuitive des systèmes d’arme de JCD, d’un engagement plus rapide de la cible et d’une meilleure compréhension de la situation tactique, encore plus pertinente lorsque la visibilité vers l’extérieur du véhicule s’avère réduite. Durant deux semaines, les lanciers ont multiplié les missions d’observation, de détection et d’engagement. Conduites avec et sans casque, ces mises en situation opérationnelles auront démontré la plus-value systématique d’OPTIMIS, estime JCD. Il s’agissait également de valider la capacité d’observation en mouvement, la décorrelation entre l’image projetée et les mouvements du véhicule pouvant se solder par l’apparition de cinétose, ce nom scientifique pour le mal des transports. Cette problématique souvent rencontrée avec les casques de réalité virtuelle, JCD y a fait face dès la conception du casque et de ses fonctions. OPTIMIS repose ainsi sur un viseur fixé sur le châssis et non sur la tourelle, un choix limitant l’impact sur l’oreille interne. Qu’il soit relié à l’optique de tir ou à la caméra d’observation, ce casque dispose par ailleurs d’une autre voie optique amenant une « surcouche » de repères réels dans le champ de vision du porteur. Mais l’autre intérêt d’OPTIMIS, c’est cette fonction innovante de désignation d’objectif permettant à la tourelle de se rallier automatiquement vers le point observé d’un seul clic. Une technologie de « Head Tracking » que JCD compléterait bien d’un Eye Tracking avec lequel des caméras intégrées au casque suivent le regard pour pointer. Une sorte de curseur 2.0, en somme, à relier avec de futurs algorithmes de détection calibrés pour afficher automatiquement des objets d’intérêt sur le flux panoramique. Il ne restera à l’opérateur qu’à les sélectionner en les regardant. D’autres fonctionnalités sont à l’étude, telles que des commandes vocales ou haptiques et la possibilité de piloter des drones FPV ou de reconnaissance. L’appui wallon bénéficie également à VIRGA, ce système de camouflage actif « qui sera certainement utilisé dans d’autres projets importants ». L’idée ? Un camouflage adaptatif capable de redessiner la signature thermique de l’i-X donc de leurrer des capteurs adverses persuadés d’observer un véhicule civil lambda. Si le soutien de la Région wallonne arrive à son terme, OPTIMIS et VIRGA continueront d’être affinés en interne, indique JCD. Qu’ils soient technique ou calendaires, les défis ne manquent pour les deux branches de la division défense de John Cockerill. « Nous sommes très confiants sur la faisabilité du produit. Arquus, maintenant, l’est encore plus », soutient JCD. Un sentiment visiblement partagé par les équipes commerciales, le groupe belge continuant en parallèle à prospecter sur le marché export. « Il y a pas mal de prospects, énormément de pays intéressés », explique-t-on. À l’origine focalisé sur le Moyen-Orient, l’i-X en a largement dépassé les frontières pour aller capter l’attention jusqu’en Asie. Et si les pistes française et belge sont moins certaines, l’expérience opérationnelle disponible de chaque côté de la frontière restera un atout précieux pour s’assurer de coller au plus près du besoin utilisateur et de rencontrer son marché le moment venu. Crédits image : 1/3L Citer Ya Rab Yeshua.
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