BTX Posté(e) 29 août Signaler Posté(e) 29 août L’AFP est revenu ce jeudi sur une instruction du ministère de la Santé révélée cette semaine par le Canard enchainé. Selon mes confrères, le ministère de la Santé se prépare bien à collaborer avec le ministère de la Défense pour que les hôpitaux civils puissent, en cas de guerre en Europe, accueillir un afflux important de soldats blessés (français ou membres d’armées alliées dont les territoires ont été envahis et dont les infrastructures sont totalement ou partiellement inopérantes). Au niveau national, l’Etat qui agit en coordination avec l’Otan et l’Union européenne, se prépare à un scénario permettant la prise en charge « de 100 patients par jour pendant 60 jours consécutifs sur l’ensemble du territoire », avec des « pics d’activité atteignant 250 patients par jour pendant trois jours consécutifs », envisage le document signé par le directeur général de la Santé, Didier Lepelletier. Mais ces chiffres pourraient bien être rapidement dépassés. « Les 4 000 patients que nous avons transférés d’Ukraine, ce n’est rien, 4 000 en trois ans », a averti Jos Joosten, un conseiller médical néerlandais détaché au Service d’action extérieure de l’Union européenne. « Parlons de 4 000 en deux semaines, puis des deux semaines suivantes, et encore des deux semaines suivantes… Les chiffres sont tellement différents lorsque la vraie guerre éclate », a prévenu Joosten qui exhorte les institutions européennes à créer des fonds pour prendre en charge les victimes civiles et militaires, ainsi que les populations déplacées. Dans l’instruction française que l’AFP a pu consulter, le ministère demande aux agences régionales de santé (ARS) de préparer l’installation de centres médicaux de transit (CMT), sorte de gares de triage régionales pour les patients arrivant de la zone des combats. Ces plateformes auront pour mission d’orienter au mieux les blessés dans les hôpitaux civils. « Une localisation à proximité d’une emprise routière, ferroviaire, aérienne ou maritime existante en mesure d’absorber les flux générés sera privilégiée », indique le document. Par ailleurs, le document appelle les ARS à faire « une large sensibilisation de la communauté soignante aux contraintes d’un temps de guerre marqué par la raréfaction des ressources, l’augmentation des besoins, et la survenue d’éventuelles rétro-actions sur notre territoire ». « Les tensions majeures générées par ces afflux de patients dans un contexte dégradé appelleront une mobilisation massive des professionnels de santé », y compris des libéraux, selon le document. Anticiper, comme pour les épidémies La démarche française « fait partie de l’anticipation, comme les stocks stratégiques, comme les épidémies », a expliqué la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin cette semaine sur RMC. « Souvenez-vous », au moment du Covid « il n’y avait pas de mots assez durs sur l’impréparation du pays. Il est tout à fait normal que le pays anticipe les crises, les conséquences de ce qui se passe. Cela fait partie de la responsabilité des administrations centrales, et heureusement », a-t-elle alors ajouté. Le cabinet du ministre de la santé Yannick Neuder a pour sa part précisé que la création des centres médicaux de transit s’intégrait dans les dispositifs Orsan, qui regroupent dans chaque région les plans de réponse de toutes les situations sanitaires exceptionnelles. Sur le fond, la démarche du ministère de la Santé « est une déclinaison de la revue nationale stratégique de 2025 », qui affirme la volonté de la France d’être prête à affronter un conflit de haute intensité, a expliqué de son côté une source proche de l’exécutif à l’AFP. Conflit en limite de l’UE « Le scénario dimensionnant n’est plus l’opération en Afrique, mais bien le conflit en limite de l’Union européenne, avec des rétroactions (NDLR: conséquences) sur le territoire national », a ajouté cette source. Comme les autres ministères, le ministère de la Santé doit s’adapter à ces nouveaux postulats, a-t-elle ajouté. De tels scénarios ont été envisagés par les pays d’Europe de l’est dont la Pologne et la Lituanie, comme l’expliquait un article de Politico de juin dernier. Il y était par exemple précisé: « ‘Alors que les pays européens disposent en moyenne de 11,5 lits de soins intensifs pour 100 000 habitants, « les besoins en temps de guerre pourraient nécessiter une capacité trois à cinq fois supérieure », a déclaré Bjørn Guldvog, conseiller spécial à la Direction norvégienne de la santé, lors d’un événement sur la sécurité sanitaire en avril. Maintenir un volume élevé d’opérations pendant des semaines, voire des mois, serait également difficile : « La plupart des établissements peuvent assurer environ 120 à 150 % du volume chirurgical normal pendant 24 à 48 heures », a-t-il ajouté. L’approvisionnement en sang et en oxygène deviendrait également crucial. » Les hôpitaux allemands se préparent aussi à des scénarios de guerre grâce à un nouveau plan de protection civile. Dans un contexte de préoccupations sécuritaires croissantes en Europe, les autorités sanitaires de Berlin se préparent minutieusement à d’éventuels scénarios de conflit, selon les révélations de médias locaux à la mi-juillet. Le plan a été élaboré grâce à une collaboration de deux ans entre le ministère de la Santé, l’armée allemande et 12 établissements médicaux de la capitale, et il reste classifié pour des raisons de sécurité, selon l’agence de presse allemande DPA. En Bavière, le gouvernement a déjà demandé aux hôpitaux de rendre compte de l’état de leur planification d’urgence. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/une-guerre-en-europe-un-scenario-desormais-pris-en-compte-par-le-ministere-de-la-sante/ Citer Ya Rab Yeshua.
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