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Désigné maître d’œuvre du pilier n° 1 du projet de Système de combat aérien du futur [SCAF], lequel correspond au développement d’un avion de combat de nouvelle génération [NGF – New Generation Fighter], Dassault Aviation ne cesse d’expliquer à qui veut l’entendre qu’il n’a pas toute la latitude nécessaire pour tenir son rôle face aux filiales allemande et espagnole d’Airbus Defence & Space. « On n’est pas capable de répartir le travail en fonction de ce que nous pensons. Il faut composer, négocier en permanence », avait résumé Éric Trappier, son PDG, en avril dernier.

Aussi, avant d’aller plus loin, l’industriel français réclame un changement dans la gouvernance mise en place pour la phase 1B du SCAF. Ce qui, à ses yeux, est d’autant plus crucial que le NGF devra être en mesure d’effectuer des missions relevant de la dissuasion nucléaire et d’être mis en œuvre depuis un porte-avions. Or, pour son PDG, ce n’est pas avec le modèle de coopération défendu par Airbus qu’il sera possible d’y arriver.

« Nous, on n’est pas dans la méthode ‘Eurofighter’. On est soit dans la méthode Rafale, c’est-à-dire qu’on fait tout seul et quand je dis tout seul, il y a 500 entreprises autour de nous, il y a Thales et Safran. Soit on est dans la méthode [du drone de combat] nEUROn, pour faire un démonstrateur à six pays mais avec des tâches et un leadership bien identifiés », avait insisté M. Trappier, lors de la présentation des résultats semestriels de Dassault Aviation, le 22 juillet.

Seulement, et alors qu’elle a déjà été désignée maître d’œuvre pour les piliers n° 3 [drones] et n° 4 [cloud de combat] du SCAF, la filiale allemande d’Airbus Defence & Space campe sur ses positions, avec le soutien, visiblement, de Berlin… mais aussi celui de Madrid.

En effet, le 28 août, à l’issue d’un entretien avec son homologue allemand, Boris Pistorius, la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a fait valoir que le SCAF était un « projet essentiel et fondamental » et qu’il fallait le « rendre aussi dynamique que possible ». Aussi, « l’engagement de l’Espagne est total », a-t-elle poursuivi, tout en estimant que « tout le monde devait travailler ensemble ».

De son côté, le ministre allemand a appelé « à mettre les intérêts nationaux au second plan »… ce qui, compte tenu des spécificités françaises relatives à la dissuasion nucléaire et aux opérations aéronavales, est un vœu pieux.

Quoi qu’il en soit, pour M. Pistorius, « il est clair que les contrats déjà conclus constituent la base de la coopération entre les industriels concernés » et « s’il y a une volonté de changement, cela ne peut se faire qu’après de nouvelles négociations entre les partenaires ». Et d’insister : « Une chose est claire : ce processus ne doit pas traîner indéfiniment… Nous devons maintenant accélérer car ce projet ne supportera plus de nouveaux retards ».

Par ailleurs, le ministre allemand a fait part de son intention d’organiser une réunion trilatérale à Berlin, cet automne, « afin d’examiner en détail les questions en suspens concernant le SCAF ».

Cela étant, malgré les déclarations de M. Pistorius, le gouvernement allemand serait prêt à aller jusqu’à rompre avec Paris sur ce projet.

Du moins, c’est ce qu’avance le quotidien Bild. Des sources gouvernementales affirment qu’elles ne veulent plus se laisser mener par le bout du nez sur le dossier du SCAF. Soit la France accepte une répartition équitable des parts de développement, soit il faut trouver une autre solution », a-t-il en effet rapporté, le 28 août.

https://www.opex360.com/2025/08/29/lallemagne-appelle-a-mettre-les-interets-nationaux-de-cote-pour-relancer-le-systeme-de-combat-aerien-du-futur/

Ya Rab Yeshua.

  • 4 semaines plus tard...
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Dassault Aviation sur le SCAF : « Si les Allemands veulent faire tout seuls, qu’ils fassent tout seuls »

 

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Lancé en 2017 par la France et l’Allemagne, puis rejoint par l’Espagne, le projet de Système de combat aérien du futur [SCAF] est organisé selon sept piliers, dont deux concernent le développement d’un avion de combat de nouvelle génération [NGF – New Generation].

Ainsi, Dassault Aviation été désigné pour exercer la maîtrise d’œuvre du pilier n° 1 – c’est-à-dire l’avion en lui même – avec les filiales allemande et espagnole d’Airbus pour partenaires tandis que le pilier n° 2, qui concerne la motorisation, a été confié à EUMET, une coentreprise formée par Safran Aircraft Engines et MTU Aero.

Par ailleurs, la filiale allemande d’Airbus a été chargée de diriger les travaux portant sur le « cloud » de combat et les effecteurs connectés, c’est-à-dire les drones.

Actuellement, le projet est dans sa phase 1B. Et il se pourrait qu’il en reste là… En effet, depuis plusieurs mois, ne pouvant exercer la maîtrise d’œuvre du pilier n° 1 étant donné qu’il est minoritaire face à Airbus, Dassault Aviation réclame un changement de gouvernance, l’idée étant d’adopter le modèle de coopération ayant permis de développer le démonstrateur de drone de combat nEUROn.

Pour rappel, Dassault Aviation avait été désigné par la Direction générale de l’armement [DGA] pour diriger le développement d’un démonstrateur de drone de combat, en coopération avec cinq autres industriels européens, à savoir Saab [Suède], EADS-CASA [Espagne], Alenia [Italie], RUAG [Suisse] et HAI [Grèce]. La charge de travail avait été répartie en fonction des compétences de ces derniers et non selon une logique de « retour géographique ». Cette approche a ainsi permis de faire voler le nEUROn, dans les délais prévus et, surtout, à un coût maîtrisé [500 millions d’euros]. Cerise sur le gâteau : les performances de cet appareil ont dépassé les attentes, notamment en termes de furtivité.

Seulement, soutenu par l’Allemagne et l’Espagne, Airbus entend conserver le modèle de gouvernance tel qu’il a été défini au moment du lancement de la phase 1B du SCAF.

Fin août, dans un document destiné au Bundestag, le ministère allemand de la Défense a même mis en garde « contre de graves conséquences » pour les capacités du futur avion de combat et la participation de l’industrie d’outre-Rhin « si des concessions étaient accordées à l’industrie française » avant de passer à la phase 2. Et cela alors que Paris et Berlin avaient dit vouloir « évaluer une perspective réaliste de coopération future ».

Mais, visiblement, l’Allemagne s’impatiente. « Une chose est claire : ce processus ne doit pas traîner indéfiniment.. Nous devons maintenant accélérer car ce projet ne supportera plus de nouveaux retards », a affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense, alors qu’il venait de recevoir Margarita Roblès, son homologue espagnole, le 28 août… soit quelques heures avant la tenue d’un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité, à Toulon.

La semaine passé, Politico et Bloomberg ont rapporté que l’Allemagne songerait à écarter la France du projet SCAF et de sceller une « coopération plus étroite avec la Suède ou le Royaume-Uni, voire de faire cavalier seul avec l’Espagne ».

Via un bref communiqué, publié le 20 septembre, le ministère [français] des Armées a tenté de calmer le jeu.

« Après une première étape franchie avec la signature des contrats correspondant au développement des technologies clés, la France, l’Allemagne, l’Espagne et les équipes industrielles sont pleinement mobilisées pour préparer la phase 2, qui prévoit notamment la réalisation du démonstrateur de l’avion de combat qui constitue l’un des éléments du système de combat du futur », a-t-il assuré. Et d’ajouter qu’il était « pleinement investi avec ses homologues allemand et espagnol pour aboutir à une solution mutuellement acceptable d’ici la fin de l’année ».

Sauf que Dassault Aviation ne veut pas d’un accord dont il ferait les frais. C’est ce que son PDG, Éric Trappier, a rappelé, à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle usine à Cergy [95], censée lui permettre d’augmenter la cadence de production du Rafale.

 

« Je veux bien que les Allemands grondent. Ici, on sait faire [des avions de combat]. S’ils veulent faire tout seuls, qu’ils fassent tout seuls », a cinglé M. Trappier. « On sait faire [un avion de combat] de A jusqu’à Z. On le démontre depuis plus de 70 ans. On a les compétences », a-t-il insisté, tout en n’écartant pas toute idée de coopération. « On y est tout à fait ouvert, y compris avec les Allemands », a-t-il ajouté.

En juillet, lors de la présentation des résultats semestriels de Dassault Aviation, M. Trappier avait évoqué une telle issue.

« Nous, on n’est pas dans la méthode ‘Eurofighter’ [celle défendue par Airbus, ndlr]. On est soit dans la méthode Rafale, c’est-à-dire qu’on fait tout seul et quand je dis tout seul, il y a 500 entreprises autour de nous, il y a Thales et Safran. Soit on est dans la méthode nEUROn, pour faire un démonstrateur à six pays mais avec des tâches et un leadership bien identifiés », avait-il dit, avait de souligner que la « complexité n’était pas un moteur pour faire de la performance ».

Et M. Trappier d’insister : « Si les États décident que personne n’a de responsabilité et que c’est la cogestion, il n’y a pas de problème. Ça peut durer vingt ans, on peut dépenser des milliards, on sera très content. Mais si on me donne des objectifs, je veux pouvoir les tenir ».

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Ya Rab Yeshua.

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https://www.opex360.com/2025/09/24/scaf-sil-ny-a-pas-daccord-la-france-assure-quelle-saura-faire-un-avion-de-chasse-seule/

S’il n’y a pas d’accord, la France assure qu’elle « saura faire un avion de chasse seule »

 

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Le 23 septembre, comme il ne cesse de le faire depuis maintenant plusieurs mois, le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier a encore expliqué pourquoi il exigeait un changement dans le mode de gouvernance du projet de Système de combat aérien du futur [SCAF], lancé en 2017 par la France et l’Allemagne et rejoint ensuite par l’Espagne.

« On demande juste une chose, une petite chose : donnez-nous la capacité de piloter le programme. Dans la gouvernance, je n’accepterai pas qu’on soit trois autour de la table pour décider de toute la technique qu’il faudra pour faire voler un avion de très haut niveau. Je souhaite que ce soit le meilleur athlète qui dirige. Cela ne veut pas dire qu’il fait tout. On fera avec les autres, comme lors du programme [de drone de combat] nEUROn, qui n’avait posé aucun problème à six pays », a déclaré M. Trappier, lors de l’inauguration d’une nouvelle usine de Dassault Aviation à Cergy.

Or, désigné maître d’œuvre pour le développement d’un avion de combat de nouvelle génération [NGF – New Generation Fighter], l’industriel français ne dispose pas de tous les leviers nécessaires pour assurer sa tâche étant donné que chaque décision doit être prise en concertation avec Airbus, dont la voix compte double puisqu’il est représenté, dans ce projet, par ses filiales allemande et espagnole. 

Drones combat

D’où le blocage actuel. En effet, pouvant se prévaloir du soutien de l’Allemagne et de l’Espagne, Airbus refuse tout changement dans la gouvernance mise en place lors du lancement de la phase 1B du projet. Et cela alors qu’il a obtenu la direction des travaux portant sur le « cloud de combat » et les drones.

La semaine passée, Politico, Bloomberg et le Financial Times ont révélé que l’Allemagne était tentée d’écarter la France et qu’elle cherchait d’autres partenaires pour développer un nouvel avion de combat. Ce que Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense, a démenti, alors qu’il recevait Pål Jonson, son homologue suédois, à Berlin.

Officiellement, tant à Berlin qu’à Paris et à Madrid, on assure que l’objectif est de parvenir à un accord avant la fin de l’année pour lancer la phase 2 du SCAF, celle-ci étant censée aboutir au premier vol d’un démonstrateur. Mais, comme on pouvait d’ailleurs s’y attendre, les positions des uns et des autres sont manifestement inconciliables. Et, à moins qu’il ne s’agisse d’une manœuvre pour faire plier les partenaires allemand et espagnol, un pas de plus vers un divorce vient d’être franchi par la France, ce 24 septembre. 

Drones combat

« Si on ne parvient effectivement pas à trouver un accord sur une réorganisation du programme, la France saura faire un avion de chasse seule, ce qui ne veut pas dire en franco-français », a confié, sous le sceau de l’anonymat, un responsable français à l’AFP.

Ce propos rejoint celui tenu par M. Trappier, lors de l’inauguration de l’usine de Cergy. « Ici, on sait faire [un avion de combat] de A jusqu’à Z. On le démontre depuis soixante-dix ans », a-t-il dit.

« La France dispose aujourd’hui en propre, de manière souveraine, de toute l’expertise, des compétences, du tissu industriel et du réseau européen pour être en capacité de développer, de produire, puis de maintenir cet avion », a continué la source de l’AFP, avant de rappeler qu’il s’agit de répondre au « besoin impérieux » de respecter le calendrier prévu et de tenir compte de la dissuasion nucléaire française.

Or, a poursuivi ce responsable anonyme, « aujourd’hui, personne n’a réussi à démontrer que l’organisation actuelle du SCAF permettait de développer l’avion qui répondait aux besoins impérieux de la France dans les temps ».

Reste la question du financement… Selon un rapport du Sénat publié en 2020, le coût total du SCAF a été évalué, « par certains analystes », à une « fourchette comprise entre 50 et 80 milliards d’euros ». Et cela alors que, selon des données publiées en 2017, celui du Rafale était estimé à 46 milliards d’euros pour une « cible de 286 appareils ».

Quant à l’Eurofighter Typhoon/EF-2000, issu d’une coopération dont Airbus souhaite reprendre le modèle pour le SCAF, son coût n’a cessé d’augmenter. En 2011, le National Audit Office l’avait évalué à 37 milliards de livres sterling pour 160 exemplaires devant être livrés à la Royal Air Force. Soit 75 % de plus que prévu. Même chose en Allemagne, où, en 2014, la Cour fédérale des comptes avait déploré la multiplication par deux du montant des coûts de maintenance sur l’ensemble du cycle de vie des Eurofighter de la Luftwaffe.

https://www.opex360.com/2025/09/25/scaf-le-pdg-de-dassault-aviation-pousse-un-gros-coup-de-gueule-devant-les-deputes/

Le PDG de Dassault Aviation pousse un gros « coup de gueule » devant les députés

 

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Avant de passer à la phase 2 du projet de Système de combat aérien du futur [SCAF], censée donner lieu au premier vol d’un démonstrateur, Dassault Aviation exige un changement de gouvernance afin d’être en mesure de tenir son rôle de maître d’œuvre pour le développement d’un avion de combat de nouvelle génération [NGF – New Generation Fighter] face à Airbus, dont la voix compte double grâce à ses filiales allemande et espagnole. 

Drones combat

Seulement, l’Allemagne et l’Espagne n’ont nullement l’intention de donner satisfaction à l’industriel français. D’où le blocage actuel du projet. La semaine passée, Politico et le Financial Times ont révélé que Berlin envisagerait de se tourner vers d’autres partenaires que la France pour mettre au point un avion de combat de 6e génération. Et donc d’exclure la France du projet dont cette dernière est pourtant à l’origine.

Recevant son homologue suédois, Pål Jonson, à Berlin, le 23 septembre, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a démenti les informations de la presse. Interrogé sur l’intention de Berlin de trouver des alternatives, il a en effet assuré qu’ « aucune discussion de ce type n’était en cours ». Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas à l’avenir…

Drones combat

En attendant, le sort de ce projet devrait se jouer lors d’une réunion trilatérale qui se tiendra à Berlin, en octobre. « Une décision doit être prise et sera prise quant à la poursuite ou non du SCAF et à ses modalités », a dit M. Pistorius.

Reste que, outre-Rhin, plusieurs voix se font entendre pour écarter la France du projet. comme celle de Volker Mayer-Lay, député de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne [CDU], membre de la commission de la Défense du Bundestag et rapporteur pour avis sur les crédits de la force aérienne allemande [Luftwaffe].

Les Français « ne recherchent pas le partenariat mais exigent la subordination », a lancé ce député en référence aux demandes de Dassault Aviation. « L’Allemagne n’a aucune raison de se plier à ce diktat », a-t-il insisté, via un communiqué.

Aussi, « l’Allemagne doit avoir le courage de tirer des conclusions claires : soit une coopération sur un pied d’égalité, soit de nouveaux partenaires qui incarnent véritablement le mot ‘coopération' », a-t-il ajouté. « Mieux vaut une fin catastrophique qu’une catastrophe sans fin », a-t-il insisté.

En outre, a poursuivi M. Mayer-Lay, « quiconque croit que l’Allemagne seule est incapable de construire le chasseur du futur se trompe lourdement » car son « industrie est idéalement positionnée » avec « Airbus, MTU, Diehl, Indra Avitech et Hensoldt » ainsi qu’avec ses capacités de « recherche en matière d’intelligence artificielle, de technologie de capteurs et de cybersécurité ».

Au passage, M. Mayer-Lay a omis de rappeler que l’Allemagne a obtenu la direction des travaux relatifs au « cloud de combat » et aux drones et que la France a cédé sur ceux concernant les moteurs du NGF, Safran Aircraft Engines ayant consenti à créer la coentreprise EUMET Gmbh [donc de droit allemand] avec MTU Aero.

Quoi qu’il en soit, pendant que le député allemand faisait valoir son point de vue, Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, a de nouveau défendu le sien lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, le 24 septembre. Et il n’a pas mâché ses mots.

S’agissant du SCAF, les « difficultés sont en réalité de tout ordre. Et pas simplement, comme vous pouvez le lire dans la presse, une opposition entre Dassault et Airbus, même si je ne la masque pas », a d’abord souligné M. Trappier.

L’un des aspects du problème est que les partenaires désignés de Dassault Aviation pour le développement du NGF ne lui reconnaissent pas le statut de « leader » dans le domaine de l’aviation de combat. « Donc, ça ne sert à rien de faire des papiers, de mettre des milliards sur le table » si cela « n’est pas reconnu », a dit M. Trappier.

« L’Allemagne a dit, la semaine dernière, au plus haut niveau, qu’elle était prête à exclure la France du programme. C’est un peu bizarre, quand même. Elle veut nous exclure d’un domaine qu’on connaît. Je la laisse à ses propos et le redis : nous, nous savons faire [un avion de combat] tout seuls », a enchaîné le PDG de Dassault Aviation.

Reste à voir si certaines confidences faites à la presse ne visent justement pas à convaincre la France de renoncer à changer les règles de gouvernance du SCAF…

« Je ne fais pas de coup à trois bandes. Je ne sais pas faire et je n’en ai pas besoin. Je suis simple. Le coup, avec le SCAF, est simple. Je demande de pouvoir exercer un métier d’architecte. […] Je demande juste que l’on clarifie les choses », a répété M. Trappier.

Mais ce dernier n’a pas caché son agacement face à l’apathie des responsables politiques dans cette affaire. Apathie qui tranche avec celles de leurs homologues allemands, comme en témoigne le communiqué de M. Mayer-Lay.

« Je ne suis pas contre le projet SCAF. Mais, quand même, quand l’Allemagne dit : ‘on va exclure les Français’, ça ne vous fait rien, vous, les politiques français ? L’Allemagne va exclure les Français d’un projet d’avion de combat, tout ça parce que Dassault dit qu’il aimerait avoir les clés pour le piloter. C’est bizarre que vous ne réagissiez pas et que je sois le seul à réagir », a lancé M. Trappier à l’adresse des députés de la commission. 

Drones combat

« C’est un effectivement un coup de gueule. Les Allemands, je les connais, contrairement à ce que l’on peut penser. Et c’est le Bundestag qui pilote. Et le Bundestag, qu’est-ce qu’il veut ? Il veut que son industriel, qu’il voit tous les jours, ait plus de travail que l’autre. La compétence, savoir si l’avion va être efficace, ce n’est pas son sujet. Donc, il faut juste faire un poids et un contre-poids », a poursuivi le PDG de Dassault Aviation.

« Honnêtement, si c’était pour gagner de l’argent, je prendrais le budget et ferais le travail a minima. Mais je ne suis pas comme ça. C’est un coup de gueule. […] Certains peuvent penser que c’est une négociation. Mais comme dans tous les sujets, malheureusement aujourd’hui, si vous ne créez pas de rapport de force, vous n’obtenez pas de résultat », a-t-il conclu.

Ya Rab Yeshua.

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https://www.opex360.com/2025/10/01/scaf-m-macron-veut-maintenir-le-cap-au-nom-des-interets-franco-allemands/

M. Macron veut maintenir le cap au nom des « intérêts franco-allemands »

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Les semaines qui viennent seront cruciales pour l’avenir du projet de Système de combat aérien du futur [SCAF], mené par la France, l’Allemagne et l’Espagne.

Pour le moment, les discussions devant aboutir au lancement de la phase 2 sont contrariées par des désaccords profonds entre les industriels impliqués dans le développement d’un avion de combat de nouvelle génération [NGF – New Generation Fighter].

Pour rappel, désigné maître d’œuvre, Dassault Aviation réclame un changement de gouvernance afin d’avoir la latitude nécessaire pour tenir son rôle face à Airbus, dont la voix compte double grâce à ses filiales allemande et espagnole. D’où les passes d’armes de ces dernières semaines puisqu’il n’est pas question pour Berlin et Madrid de donner satisfaction à l’industriel français.

Fin août, recevant Margarita Robles, son homologue espagnole, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius a confirmé qu’il organiserait une réunion à Berlin afin de débloquer la situation.

« Nous allons tous nous serrer les coudes, et les intérêts nationaux devront être mis de côté par l’un ou l’autre ou par tous. Il est clair que nous sommes condamnés à réussir, nous avons besoin de ce projet », a fait valoir M. Pistorius, dont la position est partagée par Mme Robles.

Quant à un éventuel changement de gouvernance, le ministre allemand a été clair.

C’est « assez simple : les contrats sont conclus pour être respectés […]. Si des changements sont souhaités, ils ne sont possibles qu’après de nouvelles négociations entre les partenaires », a-t-il dit.

Mettre les intérêts nationaux de côté ? C’est exactement ce qu’a suggéré le président Macron, dans un entretien accordé au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, soit quelque jour après un « coup de gueule » poussé par Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, lors d’une audition à l’Assemblée nationale.

« Nous savions dès le départ que cela serait très difficile, car des industriels concurrents ont été contraints de s’associer pour un projet », a d’abord souligné M. Macron.

« De nombreux députés, encore plus au Bundestag qu’à l’Assemblée nationale, se posent sans cesse la question suivante : les emplois dans ma circonscription sont-ils assurés ? Les entreprises d’armement des deux côtés revendiquent le leadership. C’est donc à nous de maintenir le cap de ce que nous considérons comme relevant de l’intérêt général franco-allemand et de continuer à travailler à des solutions communes », a ensuite affirmé le locataire de l’Élysée, en oubliant, au passage, les intérêts espagnols dans cette affaire.

Le rôle du Bundestag avait d’ailleurs été évoqué par M. Trappier devant les députés.

« Les Allemands, je les connais, contrairement à ce que l’on peut penser. Et c’est le Bundestag qui pilote. Et le Bundestag, qu’est-ce qu’il veut ? Il veut que son industriel, qu’il voit tous les jours, ait plus de travail que l’autre. La compétence, savoir si l’avion va être efficace, ce n’est pas son sujet. Donc, il faut juste faire un poids et un contrepoids », avait-il dit.

Quoi qu’il en soit, a conclu M. Macron, « avec le chancelier [Friedrich Merz], nous avons demandé une revue des projets par nos deux ministres des Armées, d’ici à la fin d’année. Et c’est sur cette base que nous allons statuer et prendre les décisions qui s’imposent, sans prêter le flanc aux commentaires des uns et des autres ».

Reste que la France a au moins deux lignes rouges concernant l’avion de combat de nouvelle génération : cet appareil devra être capable d’effectuer des missions relevant de la dissuasion nucléaire et pouvoir être mis en œuvre depuis un porte-avions. Deux exigences qui ne sont pas celles de l’Allemagne et pour lesquelles Airbus n’a pas toutes les compétences nécessaires.

Par ailleurs, sans attendre le résultat des discussions en cours, l’Allemagne envisagerait un plan B, selon plusieurs sources concordantes.

Ainsi, Berlin chercherait d’autres partenaires pour continuer le SCAF [la Suède a été citée] ou à rejoindre le projet concurrent, à savoir le Global Combat Air Programme [GCAP] mené par le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon.

Ya Rab Yeshua.

Posté(e)

Je ne le sentais pas depuis le début de cette histoire, et tout semble aller dans le sens où le projet n'arrivera pas à terme.

Je ne peux confirmer ni démentir que c'est une signature. 😶

Posté(e) (modifié)

Bonjour,

On peut dire ce que l'ont veut mais les Chinois on décidés il y a 10/15 ans d'être autonomes le plus possible pour ne dépendre de personne on verra dans l'avenir s'ils avaient raison.

Mais sur le fond dans ma vie perso je fais en sorte de ne dépendre de personne et je suis entièrement autonome, donc en toute logique la chine a surement raison et nous tort de toujours vouloir tout faire avec tout le monde.

Modifié par Totonenabou
Posté(e)

Si l’on met de côté la course aux armements et les générations d’appareils, et qu’on regarde le champ de bataille en Russie–Ukraine, on voit que ce sont les systèmes sol-air qui verrouillent le ciel. L’aviation est plutôt forcée d’endosser le rôle de plate-forme de lancement pour les armements à longue portée. Missiles, bombes planantes, projectiles guidés — tout cela est lancé depuis des distances assez éloignées, parce que le champ de bataille est saturé de systèmes de défense aérienne.

Qu’est-ce qui serait plus utile pour l’armée de l’air française — un nouvel avion (et hyper-cher), ou de nouveaux armements pour les avions déjà en service ? Il n’y aura pas de dogfights, messieurs : aujourd’hui les pilotes se repèrent mutuellement à plusieurs centaines de kilomètres, et pas plus près. L’argent investi dans le développement d’une nouvelle plateforme de sixième génération pourrait, par exemple, être consacré à un Rafale sans pilote, ou à de nouveaux systèmes sol-air, ou à des MANPADS — dont l’armée française dispose aujourd’hui de zéro. Les options sont nombreuses, et l’idée de dépenser des milliards dans des développements peu nécessaires ne me séduit pas du tout.

Ce n’est, bien sûr, que mon humble opinion de « non-pilote ».

Moi etrangere, moi pas bien francais parler.

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