BTX Posté(e) il y a 1 heure Signaler Posté(e) il y a 1 heure https://www.opex360.com/2025/11/13/m-macron-evoque-une-menace-russe-particulierement-choquante-darmes-nucleaires-dans-lespace/ La militarisation de l’espace n’est pas un phénomène nouveau étant donné qu’elle a commencé dès le début de la conquête spatiale, la première photographie de la Terre ayant été prise par une caméra montée sur un missile V2 récupéré par l’armée américaine au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. En revanche, l’arsenalisation de ce milieu est un fait relativement nouveau, avec notamment la mise en orbite d’engins manœuvrants à des fins d’espionnage et le développement d’armes antisatellites. Cette arsenalisation tend à s’accélérer depuis quelque temps, ce qui a motivé l’élaboration, en France, d’une stratégie spatiale de défense. C’est dans le cadre de cette dernière que, le 12 novembre, le président Macron a inauguré les nouveaux locaux du Commandement de l’Espace [CdE], au sein de la Base aérienne à vocation spatiale [BAVS] 101 de Toulouse. À cette occasion, M. Macron a dévoilé les grandes lignes d’une « stratégie spatiale nationale », laquelle prend en compte les aspects militaires et les enjeux civils de ce milieu. S’agissant des capacités militaires, le locataire de l’Élysée avait souligné qu’il fallait « aller encore plus vite et plus fort », lors du dernier salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget. Et d’annoncer alors le lancement de VORTEX, un projet d’avion spatial porté par Dassault Aviation. Mais pour « aller plus vite et plus fort », il faut davantage de moyens. Alors que la loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 prévoit d’investir 6 milliards d’euros dans les capacités spatiales, M. Macron a annoncé un effort supplémentaire de 4,2 milliards d’euros dans le cadre de l’actualisation de ce texte. « Des puissances d’agression ont multiplié en haut des actions irresponsables, illégales, voire hostiles, comme elles l’ont fait ici-bas » et « nos compétiteurs ne nous attendent pas » car ils « disposent aujourd’hui de capacités d’action dans l’espace et vers l’espace, en particulier grâce à des armes à énergie dirigée, lasers entre autres, déployées à la surface terrestre », a justifié le chef de l’État. Et d’insister : « Ces actes ne sont pas des hypothèses, ce sont des réalités. Ils visent à nous priver de notre liberté d’action, à fragiliser notre souveraineté, à remettre en cause notre supériorité opérationnelle. Ce constat a été fait par les États-Unis et, plus récemment, par le Royaume-Uni et l’Allemagne. Si ces trois pays évoquent les capacités spatiales militaires chinoises [qui seraient, selon le chef du commandement spatial britannique, les « plus sophistiquées »], M. Macron a concentré son propos sur celles de la Russie. « Nous vivons l’espionnage, par exemple par la Russie, de nos satellites par des vaisseaux patrouilleurs, les brouillages massifs des signaux GPS, les attaques cyber contre nos infrastructures spatiales, les essais de missiles antisatellites, le développement d’armes antisatellites à effet de zone contre les constellations, et même la menace russe particulièrement choquante d’armes nucléaires dans l’espace, dont les effets seraient désastreux pour le monde entier », a-t-il en effet détaillé. Sauf erreur, c’est la première fois que la Russie est officiellement accusée par la France de vouloir déployer des « armes nucléaires » dans l’espace. A priori, M. Macron a fait référence au satellite russe Cosmos-2533, lancé quelques jours avant le début de la guerre en Ukraine. En 2024, des responsables américains confièrent à la presse, sous le sceau de l’anonymat, que la Russie cherchait à développer un système d’armes spatiales nucléaires pouvant désactiver, voire détruire, des satellites en orbite basse. Ce que John Kirby, alors porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, confirma à demi-mots. « On ne parle pas là d’une arme qui peut être utilisée pour attaquer des êtres humains ou provoquer des destructions sur la Terre », avait-il dit. Or, le comportement du satellite Cosmos-2553 intriguait les experts américains dans la mesure où il avait été placé à 2 000 km d’altitude, sur une orbite très peu fréquentée par d’autres objets spatiaux. D’où les soupçons à son endroit. Ce satellite « ne porte pas d’arme nucléaire. Mais les responsables américains affirment qu’il est lié au programme d’arme nucléaire antisatellite russe, qui suscite une préoccupation croissante […]. L’arme, si elle était déployée, donnerait à Moscou la capacité de détruire des centaines de satellites en orbite terrestre basse avec une explosion nucléaire », avait ensuite avancé le Wall Street Journal. Cependant, certains experts ne cachèrent pas leur scepticisme. Chercheur spécialisé dans les questions spatiales à l’Institut français des relations internationales [IFRI], Paul Wohrer, fit valoir que, au regard de l’histoire, « placer une arme nucléaire dans l’espace ne servirait à rien ». Et d’ajouter, dans les pages d’Usbek & Rica : « Des tests nucléaires menés dans les années 1960 n’ont pas indiqué une efficacité importante de ce type d’armes, en particulier quand il y a un grand nombre de satellites à atteindre ». Pour le général Michel Friedling, ancien [et premier] commandant de l’espace, « l’hypothèse d’une charge nucléaire est fantaisiste ». Dans sa dernière évaluation des menaces spatiales, le Centre d’études stratégiques et internationales [CSIS], basé à Washington DC, se garde de prendre parti. « Le ministère russe de la Défense a déclaré que Cosmos-2553 est un engin spatial technologique équipé d’instruments et de systèmes embarqués récemment développés » mis en orbite « pour les tester sous l’influence de radiations et de particules lourdes », relève-t-il. « Bien que certains rapports affirment que ce satellite transporte une ‘ogive factice’, les responsables américains soulignent que, si une arme nucléaire explosait à 2 000 km d’altitude, les effets seraient ‘indiscriminés’ et rendraient l’orbite terrestre basse inutilisable ‘pendant un certain temps’, peut-être un an », poursuit-il. Pour autant, le CSIS n’écarte pas l’hypothèse que cet engin puisse servir à réaliser des expériences ou des essais. « S’il a été placé sur une orbite aussi éloignée, c’est peut-être pour réduire les risques d’interférence avec d’autres satellites et rendre sa surveillance plus difficile », avance-t-il. Quoi qu’il en soit, il semblerait que Cosmos-2553 ne soit plus opérationnel. « Depuis novembre [2024}, nos données Doppler montrent qu’il effectue une rotation sur lui-même, ce qui indique qu’il est probablement hors service. En décembre, l’opérateur de satellites commerciaux Maxar Technologies a fourni des images de Cosmos 2553, corroborant ainsi cette analyse », a en effet expliqué la société américaine LeoLabs, spécialiste de la surveillance spatiale. Citer Ya Rab Yeshua.
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