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  1. Salut la team Terre ! Je profite d’un petit arrêt de travail qui va sans doute me valoir le statut si peu convoité d’IRP pour vous rédiger un petit RETEX de mes deux premiers mois à Saint-Maix. J’ai incorporé le 1e bataillon de la 372e promo en février dernier, la fameuse promo des JO. Au départ, nous étions 330 élèves dont 31 majors FGI, mention spéciale à l’arme du train qui compte dans ses rangs 10 majors FGI sur 14 élèves, autrement dit les 4 directs n’auront que peu de choix concernant leur affectation. Je complèterai plus tard avec les statistiques concernant le nombre de bac+2, féminines et ultra-marins quand je retournerai à l’école. Dans ma section, quasiment la moitié a déjà de l’expérience militaire, que ce soit en tant que major FGI, réserviste, voire active dans l’AAE mais leur avance s’atténue assez vite. Pour ce qui est des spécialités, les plus répandues sont sans conteste le génie combat, les SIC et la sécurité civile pour seulement une dizaine de fantassins et une dizaine de cavalos. Sans surprise, les spés sont réparties équitablement entre les sections (jamais plus de 2/3 représentants de la même spé par section). Avant de commencer le descriptif de mes premiers mois à l’ENSOA, quelques petits points concernant les récentes altérations de la formation des sous-offs. La promo de juin sera la dernière à suivre la formation de 8 mois avant que cette dernière ne passe à 6 mois. Le contenu a cependant déjà été fortement réduit avec notamment la suppression du stage en corps de troupe et des cours d’anglais, seul le TOEIC a subsisté. La promotion de novembre est la première à expérimenter cette réduction du volume de la formation et les cadres commencent à se demander comment ils vont réussir à combler les derniers mois. Un autre changement majeur est la suppression partielle du CM1 remplacé par du contrôle continu. A titre d’exemple, en deux mois, on a déjà eu 4 évaluations en topographie. Circuit d’incorporation La première semaine est exclusivement dédiée au circuit administratif (visite médicale, prise de mesures, coiffeur, perception paquetage, papiers,…) qui donne lieu aux premiers départs. On a malheureusement 5 inaptes d’entrée de jeu dont 2 rien que dans ma section, certains se sont par ailleurs lassés de l’attente ou n’ont pas supporté les premières contraintes telles que faire le lit au carré et un gars n’a pas supporté sa tête sans les dreadlocks et a préféré arrêter directement (c’est pas une blague). Le soir on retrouve notre section et nos cadres, en général 3 chefs ou adjudants appuyés de 2 sergents de promotion pour les premiers mois. En bref, ce sont des sergents de la promotion sortante diplômés quelques jours plus tôt condamnés à rester à l’école 4/5 mois supplémentaires car il y a trop d’attente avant leur rentrée en école de spécialité. Ils n’apprennent que quelques jours avant qu’ils sont sélectionnés et malheureusement, pour certains il est flagrant qu’ils ne veulent pas être là. Pour d’autres en revanche, ça leur permet d’avoir une expérience dans l’instruction, ce que leur futur affectation ne leur aurait pas permis. Début de la formation Les cours débutent le premier week-end avec énormément d’amphis et d’OS le soir ainsi que les tests sportifs initiaux (tractions, pompes, 2400m) mais le sport ne commence véritablement qu’après l’amphi sur les mutuelles, ce serait dommage qu’on se blesse avant d’être assurés. Dans notre cas, le moniteur qui nous a fait passé les tests n’avait clairement aucune attente concernant le niveau des féminines, c’en était limite insultant. Par contre, les gars qui se sont fait battre par une féminine dans ne serait-ce qu’une seule des épreuves ont passé un sale quart d’heure car, je cite, « ce n’est pas normal ». Le message est clair, préparez-vous. Les premiers temps les journées sont longues, on est régulièrement retenu après le diner pour des cours, du chant, de l’OS ou toujours plus d’administratif. On doit notamment désigner les responsabilités de chacun : - Administratif : lister ceux qui mangent à l’ordinaire le week-end et les adresses de ceux qui rentrent, ils ont toujours les chefs et l’ADU sur le dos, très grosse charge de travail (en général les élèves RH) - Tradition : chargés de prendre des photos, réaliser le film de fin, écrire le chant section, déterminer l’animal totem et créer tous les goodies qui en découlent - Optique : responsables du matériel d’optique (pourtant l’instant RAS) - Transmissions : pour l’instant on ne se sert pas encore des postes de radio, les élèves trans sont uniquement condamnés à porter ces 10kgs en plus de leur musette de combat pendant les marches (en général les élèves SIC) - TAM (Tir Armement Munitions) : aider les chefs lors de la réintégration et de l’entretien des armes à l’armurerie (meilleur rôle y a pas de débat) - Sport : suggérer des entraînements et échauffements (pour l’instant RAS) - Popotier : organiser les repas section sur le terrain - Trésorier : récolter l’argent pour les multiples commandes et cautions (oh vous allez en verser de l’argent… vous ne verrez que très peu la couleur de votre 1e solde entre l’achat d’équipements parfois obligatoires et les cotisations quant à elles toujours obligatoires) - Auto : laver les voitures au retour des terrains - Fourrier : responsables de tout ce qui va à la fourre - NBC (Nucléaire Biologique Chimique) : responsables du matériel NBC (pour l’instant RAS) - Santé : soigner les éventuels blessés, vérifier l’état des pieds après les marches - Informatique : aucune idée (pour l’instant RAS) - Chant : faire réviser les chants, rédiger le chant section, désigner de nouveaux chants Pour ce qui est de l’élève chef de section, la sélection se fait sur lettre de motivation, idem pour les élèves compagnie et bataillon qui auront en prime droit à un entretien avec le capitaine et le lieutenant-colonel. Pas de permission les deux premiers week-ends, juste un QL de quelques heures le 2e week-end pour faire le plein de fournitures avant le 1e terrain On ne ramasse que très peu et encore moins à l’école (« ça se paiera sur le terrain » comme disent les cadres), apparemment ce n’est plus vraiment la mentalité. Il y avait trop de désistement alors ils essayent de nous ménager un peu. Après tout dépend des sections, dans ma compagnie il y en a une en particulier qui ramasse régulièrement car les PAX reviennent saouls tous les soirs tous les week-ends. Sport Les premiers mois, les cours sont surtout centrés sur la topographie, le combat et la MOAL (puis le SITTAL et le tir après l’obtention du CATi à repasser plusieurs fois pour certains), avec bien entendu toujours un peu de sport à la clé. Le sport en question dépend de votre moniteur EPMS. Chez nous le modèle est clair : 1 séance = 50% de corde + 50% de cardio. Et par cardio, j’entends de la course sur piste, notamment du fractionné, le footing c’est sur votre temps libre. Pour ce qui est du reste c’est anecdotique : la natation (à part le test initial) et le PO n’arrivent qu’après 2 mois, les cours de CO sont rares et épars, le C4 (remplaçant du TIOR) ne démarre qu’1 à 2 mois avant la fin et vous ne verrez la couleur de la piste d’audace que 2/3 fois. J’avais noté le détail de chaque module en sport mais je l’ai laissé à l’ENSOA, je le posterai quand j’y retournerai. Pour ce qui est des évaluations de 2400m, pompes et grimpers de corde, vous serez évalués ¾ fois au cours de la formation et seule la meilleure note sera retenue. Terrains Pour ce qui est des terrains, ils sont assez condensés au début. On retourne passer trois nuits dans la boue toutes les deux semaines, des nuits avec des alertes à la clé dès le 2e terrain. Vous risquez d’ailleurs d’en faire des cauchemars de cette boue mais bon à Avon la seule météo possible c’est la pluie. Un point qui peut sembler anecdotique pour certains mais qui prend vraiment une ampleur considérable sur le terrain c’est les rations, ou devrais-je dire l’absence de rations. Les rations prévues pour l’ENSOA ont été envoyées en Ukraine et nous sommes pour l’instant à court. A la place nous avons droit à des sachets froids le midi et chauds le soir. Le contenu des sachets est digne des pique-niques d’école primaire, autrement dit on meurt de faim, vraiment. Les chefs ont été tellement sidérés en voyant notre petit-déjeuner (une madeleine et une brique de jus de pomme) qu’ils nous ont rapidement autorisé les amélios. Les terrains sont pour l’instant quasiment exclusivement centrés sur le combat en trinôme avec une marche en bonus à chaque fois. Les marches en question sont progressives : 5km, 10km, 16km puis la fameuse marche au képi de 25km, toutes uniquement avec la musette. Vie sur place Les sections sont regroupés par couloirs dans des chambres de 3 à 6 lits avec une chambre systématiquement réservé aux féminines. Chaque chambre comprend une douche, deux lavabos et une barre de traction. Pour les toilettes, c’est sur le palier. Niveau matériel, les éléments les plus indispensables vous seront indiqués dans le livret d’accueil remis par votre CIRFA mais vous pouvez déjà vous munir des éléments suivants : - Pour l’école : cadenas, cintres, PQ, lessive à main, baskets de course persos - Pour le terrain : lingettes, lampe frontale qui éclaire en rouge, sardines - Pour l’entretien de l’arme : chiffon, cure-dents, brosse à dents, coton-tiges Mis à part les premiers temps où le circuit d’incorpo rend l’emploi du temps assez instable, les journées fonctionnent toutes selon le même modèle, mis à part le vendredi où vous serez en général libérés vers 13h : - 5h30 : Réveil + TIG - 6h15 - 7h15 : Petit-déj (heure variant selon les semaines et les compagnies mais si vous passez à 7h15, soyez certains que vous aurez à courir au retour sans avoir pu avaler quoi que ce soit) - 8h à midi : Cours - Midi - 14h : Pause déjeuner (soyez certains que deux heures de pause sur le papier ne valent jamais deux heures en pratique) - 14h - 18h : Cours - 18h15 - 19h : Dîner - 22h30 : Extinction des feux En définitive, tout se passera bien. Le niveau demandé n’augmente que progressivement et de toute façon, cohésion oblige, on se sert les coudes dans la section. On a tous nos points forts et nos points faibles. Ceux qui ont besoin d’aide pour porter leurs sacs lors des marches / courses aident par exemple les plus endurants lors des évaluations de topo. Tâchez quand même de vous préparer un minimum physiquement et surtout (SURTOUT !) apprenez les grades avant votre arrivée si vous ne voulez pas vous prendre une râclée comme le bitos (désolé mais là y a pas d’autre terme) qui a appelé le général Didier « mon capitaine » en amphi… Alors bon courage aux futurs EVSO et comme dirait le capitaine, GARDEZ LA BANANE !
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  2. La PMS, c’est avant tout pour valoriser un dossier d’engagement en tant qu’officier ou sous-officier, via des appréciations et notations. Je ne vois pas trop le lien avec la réserve, à moins que tu veuilles t’engager par la suite en tant qu’officier / S-O. La PMS ressemble fortement à une FGIR dans son contenu et sa durée, avec en plus une petite partie « commandement ». Aussi, pour certains régiments, la PMS permet de passer immédiatement caporal.
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  3. Yes, un seul rdv avant puis signature du contrat le jour même avant le départ en train
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  4. https://blog.francetvinfo.fr/police/2018/08/17/vous-avez-compose-le-17-ne-quittez-pas.html Vous avez composé le 17, ne quittez pas Publié le 17 août 2018: L'été se poursuit. Et, d'ici quelques jours, de nombreux policiers prendront leurs nouvelles fonctions. C'est le cas de @matricule17, un policier qui, lui, va quitter son service. Celui-là même qu'il avait connu dès sa sortie d'école. Parce qu'il n'y a pas que la Police Judiciaire et l'investigation, coup de projecteur, regard en arrière, sur ce qu'est la Sécurité Publique. La vie d'un flic, en tenue, au Commissariat. _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ J'écris ses lignes pris par l'émotion. Ce fut une matinée particulière pour moi. Je viens de rendre mon petit matériel administratif et de faire le petit tour du commissariat en allant de bureau en bureau signer des papiers. J'ai dis au revoir aux copains. J'en reverrai certains, d'autres pas. C'est comme lorsqu'arrivent les grandes vacances au collège. J'ai un petit pincement au cœur car aujourd'hui je dis au revoir à un peu plus de 3 années passées sur mon arrondissement. Ma première affection. Nous étions 12 à arriver sur l'arrondissement. Notre premier choix de poste à la sortie d'école. Parmi les 12, nous étions trois potes. Originaires de la même ville, adjoints de sécurité dans la même ville et en école de Police ensemble. À Nîmes. 27 ans. Jeunes. Fougueux. Soif de terrain. Je me souviens de ma prise de service. Janvier 2015, pendant l'attaque de Charlie Hebdo. Nous faisions notre premier tir sur Paris quand nous avons vu les collègues descendre en urgence s'armer de fusils mitrailleurs et de gilets lourd et partir sur l'attaque. "Bienvenue à Paris les gamins". Je me rappelle très bien de mon premier entretien avec le capitaine en charge de l'arrondissement; il m'a dit cette phrase qui reste encore gravée en moi " six mois sur cet arrondissement équivaut à deux ans sur un autre arrondissement Parisien." Et il avait raison. Je suis arrivé sur l'arrondissement en intégrant "Police Secours", une chance, selon moi. Certains arrivent directement aux plaintes. J'ai en mémoire cette collègue affectée aux plaintes puis dans un service traitant du judiciaire. Elle aurait aimé continuer dans un service de procédure mais voulait, avant, découvrir le terrain. La hiérarchie lui a fait comprendre que si elle partait sur le terrain, elle ne reviendrait pas au SAIP (Service d'Accueil et d’Investigation de Proximité). Devant le manque d'effectif, les places sont chères et tout le monde veut garder ses effectifs. Nous sommes donc arrivé pendant les attaques de Charlie Hebdo. C'était un peu la confusion sur Paris, tout le monde voyait des hommes armés partout et nous patrouillions alors en véhicule avec notre arme sur les genoux, doigt le long du pontet. Nous n'avions même pas une semaine sur Paris. C'était une période très particulière. Il faut dire que ce genre de fonctionnement n'est pas du tout habituel, bien évidemment. Mais cela montre la tension qui régnait alors dans la capitale. Depuis mon arrivée, j'ai été confronté à une multitude de missions ou de doléances très différentes; il s'agit là précisément du rôle des brigades de Police Secours. Il y a tout d'abord les missions de TNPS (TN étant un indicatif radio, PS étant celui de la police secours), c'est à dire les interventions sur un appel 17. Avec son lot de différents familiaux, les cambriolages, les violences conjugales, les agressions sexuelles, les décès, les accidents de la route ou encore les chiens abandonnés sur la voie publique. La liste est loin d'être exhaustive. Comment fonctionne le "17"? En composant ces deux chiffres, intervient un premier interlocuteur. Il prend les informations nécessaires, puis les répercute à la station directrice du district ( sur Paris il y en a 3) lequel va, lui-même, les répercuter auprès de l'arrondissement concerné par l'intervention. Cela peut expliquer, en partie, pourquoi parfois les policiers mettent un peu de temps à intervenir. L'autre raison étant que, les brigades sont submergées par les interventions; et, dans la mesure où les effectifs sont ce qu'ils sont, nous devons les prioriser. Un différent familial sera prioritaire sur un cambriolage consommé. Une agression sexuelle sur un différent familial. Alors je comprends que parfois lorsque nous arrivons une heure après l'appel, le requérant ne soit pas satisfait. Mais il faut avoir conscience de nos réalités. À côté de ça, lorsque nous n'avons pas de mission particulière, nous faisons de l'initiative. L'arrondissement dans lequel j'étais affecté est réputé pour les vols; "à la tire" (vol par la fenêtre de la voiture, éventuellement avec violences), a l'arrache (sur des piétons) ou roulotte (le vol dans un véhicule en stationnement). Dans les missions qui incombent aux brigades de "Police Secours", il y a aussi des servitudes auxquelles doivent faire face tous les commissariats. La sécurisation des commissariats, l'accueil du public au sens large du terme ( victime qui vient déposer plainte, touriste qui vient pour un renseignement, des témoins souhaitant signaler un fait, un avocat qui se présente pour une affaire en cours...), et la gestion du "poste" en charge du bon fonctionnement du commissariat et la surveillance/gestion des gardés à vue. Par exemple dans cet arrondissement, il faut, en permanence, six policiers chargés de la sécurité du commissariat. Quatre qui font le planton ( ils alternent toutes les heures, deux dehors et deux en intérieur) qui sécurisent les lieux et qui contrôlent les personnes y rentrant. Puis 4 (dont 2 qui viennent, en rotation, du planton) à l'intérieur qui ont en charge l'accueil et la gestion des gardés à vue. Il faut leur donner à manger, les emmener aux toilettes, les sortir pour que les collègues puissent les auditionner etc.. Trois policiers ne sont, en général, pas de trop. Et puis il y a des spécificités liées à l'arrondissement en lui-même, sa criminalité (au sens large du terme). En l’occurrence ce que l'on appelle "les sauvette", les migrants et les "MIM", à savoir "mineurs isolés marocains". Cela sans compter qu'en été, par exemple, une cellule est mise en place pour une vigilance accrue sur les monuments parisiens. Ils sont là pour détecter la présence de vendeurs sauvette qui agissent sur les points touristiques de la capitale. L'objectif est alors d'intervenir pour qu'ils quittent les lieux et laissent les touristes tranquilles. Les migrants et les MIM sont des sujets sensibles et, à ce jour, personne n'a encore de solution afin d'y y faire face. Vous l'aurez compris, il est demandé à un flic de "police secours" d'être polyvalent et de savoir tout traiter. Ainsi, je pouvais intervenir, lors d'une même vacation, sur une personne décédée dans son lit, puis enchaîner sur un accident corporel de la circulation pour ensuite finir sur la gestion d'un colis suspect. Cette polyvalence est, de fait, très formatrice. Aussi, lorsque l'on arrive au sein de la brigade, nous sommes des "bitos"; comprendre "sac de sable", qui ne servent à pas grand chose. On se tait, on suit le mouvement, on écoute et on apprend. Et puis arrive le jour où on prend de plus en plus de responsabilités. Il s'agit alors de gérer un équipage en étant celui vers qui les nouveaux se tournent. Je suis persuadé que tous les policiers, en sortie d'école, devraient passer par la brigade. J'ai ensuite eu la chance d'incorporer, toujours dans cet arrondissement, un service un peu plus spécialisé dans le "flagrant délit". Toujours entre jeunes, trois groupes de huit, nous recherchions le flag; c'est à dire surprendre l'auteur de délits dits "de voie publique". Les vols à la tire ou les transactions de stupéfiants. C'était grisant. Mon arrondissement a beaucoup évolué; certains diront dans le bon sens. Sûrement. Il a, je crois, évolué en fonction de la succession des chefs de service placés à sa tête, mais surtout, il me semble, des doléances et servitudes de plus en plus nombreuses, et qui parfois sont loin de nos principales missions. Ou encore de l'évolution de la technologie; je pense, en l'occurrence, aux caméras dites "PVPP", c'est à dire du Plan de Vidéo-Protection de la Ville de Paris. Aujourd'hui, je fais un constat; il y a 4 ans, lorsque je suis arrivé, restaient encore énormément d'anciens; c'est à dire des policiers titulaires ayant au moins 6 années d'ancienneté, pour encadrer les nouveaux comme moi, un peu "tête brûlée". Aujourd'hui, c'est moi l'ancien, alors que je n'ai que 3 ans de service, depuis ma sortie d'école. Je n'ai malheureusement que peu de légitimité pour encadrer les nouveaux qui sortent d'école, ayant moi-même encore beaucoup de choses à apprendre. Avec le temps, l'arrondissement a donc perdu en quantité, mais surtout en qualité. J'ai vu des policiers ayant plus de dix ans d'ancienneté quitter leur "arrondissement de toujours" à cause de la pression hiérarchique. Il y a encore 10 ans, ces brigades étaient composées de 80 policiers chacune. Aujourd'hui nous sommes moins de 40. C'est triste, et je crois que cela ne va pas en s'arrangent. Mon souvenir le plus marquant, vous l'imaginez aisément, reste ce que l'on appelle désormais les attentats du 13 novembre. Ce soir-là, j'étais de garde au poste de police. Aux alentours de 21h00, nous avions, en fond, le match de football France-Allemagne, que nous écoutions distraitement. En parallèle, les fréquences radio "police". Vers 21h10 nous avons entendu les premiers messages émis par les collègues intervenants sur la tuerie des terrasses. Au début nous pensions à un règlement de compte; mais nous avons rapidement compris que c'était bien plus grave. Nous étions "à l'écoute", quelque peu impuissants. A 22h00 nous avons été relevé par les collègues de la brigade de nuit. En quittant le SAIP, nous sommes retournés au commissariat central, puis avons attendu les instructions. Silencieux. Le patron adjoint de l'arrondissement est arrivé au poste demandant à ce que deux policiers l'accompagnent afin de sécuriser la place de la République. Tout le monde s'est regardé et voyant qu'aucun collègue de la nuit ne se dévouait, je me suis proposé ainsi qu'un autre collègue. Nous voilà embarqués à toute allure vers République a bord d'un véhicule des ASVP. Sur place, le chef de service adjoint a pris le commandement du secteur. Avec les autres policiers déjà sur place, il nous a alors été demandé d'évacuer la place et les restaurants l'entourant. Ceci fait, nous avons attendu que les services spécialisés donnent l'assaut et puis nous sommes allés à l’entrée du Bataclan réceptionner les otages. Les collègues du RAID et de la BRI étaient blancs, les otages étaient en pleurs. Quant à nous, nous étions là, tous démunis. En fin de service, mon collègue et moi sommes rentrés en Velib. Nous avons traversé tout Paris à 4 heures du matin. Sur le moment, nous n'avions pas réalisé l'ampleur de la chose. Elle m'a sauté "à la gueule" deux jours plus tard. Sur les 12 policiers arrivés en même temps que moi, seuls 6 sont encore sur l'arrondissement. Les autres sont partis dans un service un peu plus spécialisé, toujours sur Paris. Au final, je peux dire que ces trois années passées dans cet arrondissement m'ont forgé, m'ont appris beaucoup, mais aussi épuisé. Aujourd’hui je suis usé. Je me dois d'être honnête, depuis que j'ai eu connaissance de ma mutation, en janvier dernier, je suis devenu un fonctionnaire de Police reléguant le policier motivé au vestiaire. J'ai vu trop de collègues être embêtés et risquer leur carrière; ça ne vaut pas le coup. Interpeller toujours les même individus pour les même faits va un temps. À un moment lorsque l'on constate qu'aucune solution ne se dessine, on se lasse. Alors ce midi je suis heureux de quitter mon arrondissement. Soulagé. Je serai toujours fier d'y avoir travaillé. Cet arrondissement est, comme je l'ai dit, formateur, à mon sens le meilleur de Paris. Mais il est temps pour moi, après bientôt 4 ans ici, de voir autre chose. Et surtout de reprendre goût à ce travail.
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  5. Oui le Sud-Ouest concentrait la majorité des TAP de la 11e DP, mais je crois que ça dépendait beaucoup de la nature de l'affectation. Paradoxalement, on ne sautait que quand c'était nécessaire en régiment , et plus dans les unités de logistique -dont les réparations et pliage des pépins- où il fallait justement "compléter" des avions, comme à la BOMAP ou à un régiment de soutien dont j'ai oublié l'appellation exacte. J'ai rencontré des appelés de ces unités qui avait un nombre stupéfiant de sauts. Personnellement, je n'ai jamais sauté de Puma (seulement de Noratlas -eh oui, c'est vieux- et de Transall), quoique j'y sois monté souvent, mais dans des exercices de poser. Et encore plus quand j'étais au 1er RI, qui était un régiment voisinant le 1er RHC et très porté sur ce type de transport. Ceci dit, je pense par déduction que les sous étant comptés, les sauts le sont aussi actuellement. D'où une PMP réduite, et sans doute les exercices en régiment.
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  6. Hello ! Ne t’inquiète pas, c’est normal. J’avais ma rentrée le lundi et j’ai signé tous les papiers le jeudi juste avant.
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  7. Il reste encore un mois j'espère qu'on te contactera !
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  8. Bonjour, Ton PSO du régiment peut te donner les coordonnées du PSO de l'unité que tu souhaites joindre. Ils sont en contact entre eux.
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  9. Mon CeR est parti en mission et est donc injoignable, donc c'est pour ça que je viens demander des infos ici. Je me souviens qu'il m'avait dit que je devais avoir 2 rdv avec le cirfa pour procéder à des signatures. J'ai appelé ce matin car je suis sans nouvelles depuis et on m'a dit que je signerai le 5 juillet. J'ai donc qu'un rendez vous qui est 2jours avant ma rentrée et je trouve ça étrange.
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  10. Ceci dit, deux ou quatre, ou plus.. Quand on a passé la porte une fois, c'est pareil ensuite. Sauter avec la gaine et un sac est un peu plus technique mais ça demande surtout de respecter les consignes, il ne faut pas être polytechnicien. Pour la nuit, ne pas être désorienté, se repérer sol, mais rien de sorcier. En fait dans les paras ce n'est pas sauter qui est difficile, ça ne demande guère d'efforts, c'est ce qui va autour : l'entraînement physique souvent très poussé, ou les exercices dont on ne sait rien par avance, par exemple un largage suivi avec marche interminable où il faut s'orienter (la nuit de préférence, sinon c'est moins drôle) épreuves en cours de route, obstacles, transport de blessé etc.
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  11. Il est possible que l'on fasse des économies aussi. Ca coûte cher un saut... Je pense d'une part que certaines choses ont changé : nous n'étions pas en régiment . Même si ça remonte à 44 ans maintenant, et que certains détails sont oubliés, je n'ai pas souvenir d'une instruction militaire comme dans le témoignage plus haut : pas de bivouac, de démontage d'arme par exemple. Nous étions d'ailleurs séparés des régiments à l'ETAP, pas mélangés avec eux, nous avions notre bâtiment, nos chambres. Juste une présentation du matériel, mais surtout de l'entraînement physique, du sport tous les jours, la vie militaire bien entendu au casernement, et beaucoup de préparation au saut au sol, à la tour de saut, en sortie de carlingue (c'était les Noratlas 2501). A la fin il y avait la remise d'un brevet PMP qui est sans doute le même aujourd'hui. Un détail dont je me souviens, et que je pourrais confirmer si je remettais la man sur une vieille photo de groupe : nous avions un béret rouge, mais un insigne particulier dessus, pas celui avec l'aile et le poignard.
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