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  1. https://theatrum-belli.com/in-memoriam-lieutenant-colonel-pierre-jeanpierre-1er-rep-tue-le-29-mai-1958/ Engagé au 131e régiment d’infanterie comme homme du rang, il prépare et réussit le concours d’officier et est nommé sous-lieutenant en 1937 au 1er régiment étranger (Légion étrangère), puis lieutenant en octobre 1938. En 1939, il est au Levant avec le 6e régiment étranger. Après la campagne de Syrie-Liban, il refuse de rejoindre les rangs des FFL et retourne dans les rangs de la Légion étrangère à Marseille. De là, il gagne la Résistance (réseau Vengeance du mouvement « Ceux de la Libération ») sous le nom de Jardin, lors de l’invasion de la zone libre. En 1944, il est fait prisonnier et interné au camp de Mauthausen. Souffrant d’une pleurésie, affaibli et amaigri, il est libéré par les Alliés en mai 1945. À la fin de la guerre, il se porte volontaire pour servir au sein des unités parachutistes de la Légion. Le chef de bataillon Pierre Segrétain, formant en Algérie, le 1er BEP, se souvient d’un officier qu’il a connu au Levant, le capitaine Jeanpierre, et lui demande d’être son adjoint. Sous les ordres de Segrétain, le BEP et Jeanpierre rejoignent l’Indochine en 1948. En 1950, lors de l’évacuation de Cao Bằng par la RC4, sous les ordres du colonel Lepage, le 1er BEP saute sur That Khé le 17 septembre 1950 pour renforcer la colonne Charton, partie de Lạng Sơn. Les légionnaires sont poursuivis par 30 000 soldats de Giap. Les rares survivants de la nuit de fusillade à Coc-Xa retrouvent ceux de la colonne Charton. Alors que le commandant Segrétain est grièvement blessé, que le bataillon est décimé, Jeanpierre décide de rejoindre That Khé. Il franchit les lignes d’embuscades Vietminh, emmenant une dizaine de légionnaires, avec des éléments du 3e Tabor marocain commandés par le sous-lieutenant Beucler. Rapatrié en Algérie, il repart pour l’Indochine en 1954 après la chute du camp retranché de Diên Biên Phu. Il prend alors le commandement du 1er bataillon étranger de parachutistes. Lorsque cette unité prend l’appellation de « régiment », il cède sa place au colonel Brothier, à qui il succédera en 1957, au retour de l’expédition de Suez. Sous son commandement, le régiment livre la bataille d’Alger. Il fut blessé par des éclats de grenade lancée par Yacef Saadi, chef de la Zone autonome d’Alger, peu avant son arrestation. Il enchaîne les succès dans la bataille des Frontières face aux combattants de l’ALN. Dans l’après-midi du 29 mai 1958, dans la région de Guelma, alors que le 1er REP accroche une katiba de l’ALN sur les pentes du djebel Mermera, l’hélicoptère Alouette II depuis lequel il commande son régiment est abattu ; son indicatif radio étant « Soleil », le transmetteur annonce à la radio la terrible sentence : « Soleil est mort ». Le régiment est frappé de stupeur. Le 31 mai, un suprême hommage lui est rendu à Guelma puis des obsèques religieuses sont célébrées en la cathédrale de Nevers. Le colonel Pierre-Paul Jeanpierre repose désormais au « carré Légion » du cimetière de Puyloubier. Ce chef de guerre, vétéran de plusieurs conflits, était craint en raison de sa dureté et de son exigence au combat, faisant parfois passer le bilan des opérations avant la vie de ses légionnaires. Toutefois, il était admiré de ses hommes. Son portrait est exposé parmi ceux des plus prestigieux officiers de la Légion dans la salle honneur du musée de la Légion étrangère à Camp Major à Aubagne. En pleine « bataille des frontières », dans la région de Guelma (Algérie), le lieutenant-colonel Jeanpierre, chef du 1er REP, est tué à la tête de ses Bérets verts. Le 29 mai 1958, une des compagnies du 1er régiment étranger de parachutistes (le 1er REP) se heurte à une bande rebelle au cours d’une opération classique de ratissage, dans le djebel Marmara, en plein Est constantinois. Tout de suite, l’affaire se révèle difficile. Le terrain apparaît terriblement broussailleux et raviné, et les adversaires se sont dissimulés dans de véritables retranchements naturels. Il ne sera pas commode de les extirper de leurs refuges. À bord de l’hélicoptère Alouette qui lui sert de poste de commandement volant, le lieutenant-colonel Jeanpierre, commandant le 1er REP, arrive pour survoler le lieu de l’accrochage et prendre une décision sur le terrain. L’appareil passe et repasse à très basse altitude, rasant les arbres de la végétation touffue où se terrent les hors-la-loi. Du sol, les légionnaires paras peuvent reconnaître leur chef, assis à l’avant près du pilote, une carte sur ses genoux. On distingue même les écouteurs radio sur ses oreilles, avec le casque au-dessus du béret vert. L’Alouette survole de plus en plus bas et de moins en moins vite la zone où s’accroche la résistance adverse. À chaque passage claquent des coups de feu. Soudain, le bruit familier du rotor ralentit, puis s’arrête : L’appareil perd très vite de l’altitude. Il oscille, semble hésiter avant de tomber comme une pierre, Une balle a sectionné la conduite de kérosène. L’appareil s’écrase sur une arête rocheuse, en plein milieu des bois. Les légionnaires se précipitent vers le point de chute, essayant de gagner de vitesse les rebelles. C’est une course vers la mort. Vers un mort. Parmi les premiers, le capitaine Morin, officier adjoint du 1er REP, arrive sur les lieux de la chute : « Jeanpierre repose mort sur son siège, béret vert sur la tête, à côté de l’officier pilote qui était pour lui un complice et un ami. » Dans ce djebel Marmara, en ce triste 29 mai, l’unité vit des heures terribles. Le capitaine Ysquierdo, qui commande la 2e compagnie, annonce à la radio à tous ses camarades atterrés : — « Soleil » est mort. Le serment de Jeanpierre : ne plus jamais perdre de guerre… La mort du lieutenant-colonel Jeanpierre, tombé « en plein ciel de gloire », marque pratiquement la fin de l’engagement du 1er REP dans ce qu’on a appelé la bataille des frontières. Après l’expédition de Suez, après la bataille d’Alger, après l’opération Sahara, l’unité a été engagée au début de l’année 1958 dans un des secteurs les plus difficiles d’Algérie. Cette zone située au nord de Guelma est un véritable repaire de fellagha, qui savent profiter à merveille du terrain broussailleux et raviné. Jusqu’à l’arrivée des Bérets verts, ils s’y trouvaient pratiquement dans leur domaine. La montagne et la nuit leur appartenaient sans partage. On y trouvait aussi bien de jeunes recrues, rameutées de tous les douars d’Algérie et prêtes à partir pour l’entraînement en Tunisie, que des combattants bien équipés et bien instruits, qui arrivaient précisément du « sanctuaire » tunisien où les bases arrière du FLN se situaient, à quelques kilomètres d’une frontière politiquement inviolable, Il existait certes un barrage, électrifié de surcroît, surveillé par des postes fixes et parcouru par une « herse » mobile, mais le propre des barrages de ce genre est d’être perméable. De toute façon, il ne collait pas à la frontière et il restait une vaste étendue de terrain où les katibas rebelles comme les compagnies françaises pouvaient manœuvrer tout à leur aise. Quand le lieutenant-colonel Jeanpierre reçoit l’ordre de quitter le Sahara pour Guelma, il sait qu’il doit porter le fer et le feu au cœur même d’une des zones les plus « pourries » de toute l’Algérie. Il pleut. L’Est constantinois est d’ailleurs une des régions des régions les plus humides de toute l’Algérie, ce qui explique cette végétation abondante, souvent impénétrable, d’épineux et de taillis. Les rebelles s’y terrent comme des sangliers dans leur bauge et les en déloger ne sera pas facile. Tout commence le 19 janvier 1958, par le départ du Sahara de ces camions peints en kaki clair depuis Suez. Les véhicules sont ouverts à tous les vents et leurs flancs de ferraille luisent d’une boue gluante. Les légionnaires, grelottant de froid, partent pour ce qu’ils croient enfin être la « vraie guerre » sous des averses glaciales. Leur convoi évoque un peu ceux de la Voie sacrée qui menait à Verdun. L’atmosphère est grave, tendue même. Un chant jaillit d’un camion, nostalgique et puissant : Nous sommes les hommes des troupes d’assaut Soldats de la vieille Légion… D’un autre camion, un groupe de combat reprend le chant terrible de la bataille et de la mort : Nous n’avons pas seulement des armes Mais le Diable marche avec nous… Le 20 janvier, les légionnaires paras entrent à Constantine et reçoivent l’ordre de continuer sur Guelma par un itinéraire détourné, utilisant la route coupée par les inondations. Dans sa Jeep, le lieutenant-colonel Jeanpierre reste silencieux comme à son habitude. Ce colosse est un taciturne qui connaît la véritable solitude du chef. Il parle peu de son passé mais tous le connaissent ; fils d’un tué de 14-18, engagé à 18 ans, Saint-Maixent, la défaite de 40, l’armée d’armistice, la Syrie, la Résistance, la déportation. Et l’Indochine. Au pire moment. Il est des 24 légionnaires paras revenus vivants et libres du « désastre de Cao Bang », sur la RC 4, après s’être battu comme un lion à Dong-Khé. Au physique, c’est un homme grand et fort. Son visage, sa silhouette, sa démarche, tout évoque le grand acteur John Wayne. Jeanpierre vécu en Indochine le plus terrible « western » des visages pâles et il en a ramené une hantise, aussi lancinante que les souvenirs du bagne de Mauthausen : ne plus jamais perdre de guerre. Aussi, ce baroudeur se bat pour gagner. La gloire est secondaire. Ce qui lui importe, c’est le résultat. Il sait être impitoyable pour l’adversaire, exigeant avec ses hommes, intraitable quand il s’agit du drapeau, de l’honneur, de la Légion. Commander le plus beau régiment de l’armée française est une joie qui se paie au prix fort, de tout son poids de fatigue et de sang. Déjà, en ce début d’année 1958, le lieutenant-colonel Jeanpierre est un chef légendaire. Pour les Bérets verts, il est peut-être encore davantage que Bigeard pour les Bérets rouges. C’est vers lui que les regards se tournent à l’heure de la décision et du combat. D’avoir en main la vie et la mort d’un millier d’hommes ne l’enivre pas. Bien au contraire. Il en tire un calme de menhir. Aucune tempête ne saurait l’abattre. Et quand on lui annonce « de la casse » parmi ses légionnaires, alors il serre les poings et il frappe plus fort. Bilan du 1er REP à Guelma : 600 rebelles tués et 1 300 armes récupérées Tout commence assez mal. Le jour même de l’arrivée, trois compagnies, déroutées pour rechercher des fellagha signalés, subissent quelques pertes — 4 tués et 2 blessés —, sans résultat. Jeanpierre ne sera pas à long à se venger. Il possède avec son 1er REP une puissance de choc redoutable. L’unité, surentraînée, se trouve commandée par des officiers de premier plan. Le capitaine Morin est pour Jeanpierre un adjoint et un camarade. Ancien résistant et déporté comme lui, il a été le premier à mettre sur pied en Indochine, en 1948, une compagnie parachutiste à partir des légionnaires du 3e REI. Tous les chefs de compagnie sont des capitaines d’élite dont on reparlera : « Loulou » Martin à la compagnie de commandement, Sergent à la 1re, Ysquierdo à la 2e, Chiron à la 3e, Gamas à la 4e, Glasser à la compagnie d’appui, Bésineau à la compagnie portée et Hautechaud à l’escadron à pied. Avec eux, Jeanpierre sait que le le 1er BEP fera face à toutes les situations. Au début de l’après-midi du 23 janvier, il convoque ses cadres et leur donne leur premier ordre d’opération pour cette bataille qui commence : — Nous partons cette nuit à 2 heures du matin. À l’aube, le régiment lance une opération dans la forêt de la Mahouna. Il neige à menus flocons. Les premiers coups de feu claquent à 8 heures. Accrocheurs et bien encadrés, les Bérets verts perdent trois hommes, mais mettent hors de combat 67 rebelles et récupèrent 47 armes, dont 6 mitrailleuses. Ils restent la nuit sur le terrain et tuent encore 13 rebelles. Le commandement est si surpris qu’il croit à un « bilan-cravate ». Mais ce n’est pas le genre de Jeanpierre. Avec lui, les généraux ne sont qu’au début de leur surprise. Le 2 février, dans la forêt de Beni Melleile, la compagnie Sergent tue 48 rebelles et récupère 27 armes. Le lendemain, le bilan est de 33 tués et de 28 armes saisies. À la mi-février, ce sera le combat du Fedj-Zezoua. Deux jours de marche et de bataille. 163 tués pour l’ALN entre le 14 et 16 février. Dix jours se passent et le 1er REP accroche à Megroun El Ougali, où les rebelles voient encore tomber 149 des leurs. Ce mois de février 1958 est un mois noir pour l’ALN. Et à la fin de mars, en une seule opération à Chabba Ben Saïd, les légionnaires mettent encore hors de combat 114 fellagha. Jeanpierre mène la chasse à la tête de son unité, survolant, dès les premiers coups de feu, le champ de bataille à bord de l’Alouette. Ceux qui ont participé à ces actions fulgurantes ne les oublieront jamais. Le capitaine Pierre Sergent, qui commandait alors la 1re compagnie, raconte la mort d’un des chefs de section, l’adjudant Stuwe, d’origine allemande, qui a servi naguère dans la Kriegsmarine… Un de ses légionnaires, allemand lui aussi, vient d’être tué. « Désormais, ce combat était devenu pour l’adjudant une affaire personnelle… L’ordre d’avancer arrive. Les armes automatiques déversent des torrents de balles qui sifflent. Debout au coude à coude, les légionnaires s’élancent en hurlant vers le fond de la cuvette où se terrent les fells. Le spectacle est grandiose. L’objectif de la section Stuwe est un rocher au fond de l’oued. La course continue, hallucinante. Les rafales partent, courtes, sèches, précises. Derrière chaque buisson, un fell… Des légionnaires tombent, les grenades explosent. Une épaisse fumée s’élève. La bouche sèche, le cœur battant, les hommes du 1er REP poursuivent l’assaut dans un élan irrésistible. Les fells font les frais de leur colère. Ils paient leurs heures de marche, leurs souffrances, la mort des copains. L’adjudant Stuwe, avec cinq de ses hommes, s’empare dans un assaut fantastique d’une arme automatique ennemie, une redoutable MG 42 allemande. La section reprend sa course folle. Stuwe est en tête, mitrailleuse à la hanche. Il hache les buissons. Bientôt, la bande de munitions est vide. Il jette l’arme désormais inutile, et reprend son PM. Au même moment, une grenade explose tout près. Il est touché, un éclat dans la jambe. Il fléchit le genou, se redresse, se retourne à demi pour donner l’ordre de continuer la progression, quand une rafale le frappe dans le dos. Il s’écroule. Une voix hurle : « l’adjudant est mort ! « La réaction est immédiate. Une folie meurtrière s’empare de la section… Un FM crache la mort, mais rien ne saurait les arrêter. Ils ont perdu toute prudence. La position est investie. Les fells s’abattent les uns sur les autres, fauchés. » Chaban vous admire et Delmas vous envie ! Tels sont les hommes que conduit au combat le lieutenant-colonel Jeanpierre. Sa légende, en quelques semaines, ne fait que grandir. Il est fait commandeur de la Légion d’honneur à titre exceptionnel. En moins de cinq semaines de lutte, ces Bérets verts ont mis hors de combat 600 de leurs adversaires et récupéré 457 armes, « plaçant leur régiment au premier rang des troupes d’assaut de l’armée française », comme le dit le général Vanuxem, qui commande la zone Est constantinoise. Pour le 30 avril, anniversaire de Camerone, le 1er REP, au lieu de fêter au cantonnement l’anniversaire sacré de la Légion, se trouve en plein combat. Pierre Sergent raconte : « Dans la tête des légionnaires, les premières rafales, mêlées au souvenir des combats de Camerone, produisent une sorte d’ivresse. Ils sont dopés, électrisés. Sans se baisser, sans la moindre précaution, ils progressent en tirant. Les commandants de compagnie ont beau hurler. Rien n’y fait. C’est le raz de marée, le rouleau compresseur. Certains légionnaires crient « Camerone ». D’autres chantent à tue-tête : « Tiens, voilà du boudin… » avant de balancer leur grenade… Debout, narquois, le béret vert rejeté en arrière, et l’arme à la hanche qui crache sans arrêt, les légionnaires sont heureux. » Au soir du 30 avril 1958, dans l’oued Douar Khaîa, à l’heure du bilan, on compte 129 fellagha hors de combat. Le butin est aussi éloquent : 75 fusils, 37 pistolets-mitrailleurs, 6 fusils-mitrailleurs et 6 mitrailleuses. Peu après, le ministre de la Défense nationale, en tournée d’inspection en Algérie, vient voir les hommes du le’ REP à Guelma. Le ministre est totalement conquis par les Bérets verts et laisse échapper une belle formule : — Ah, messieurs, sachez-le : Chaban vous admire et Delmas vous envie ! Le mot fera fortune. D’autant qu’il annonce de grands changements politiques. Pendant que les légionnaires paras se battent dans les montagnes et les forêts, la France s’apprête à changer de régime et on sait Chaban-Delmas très attaché à l’Algérie française. Au moins autant qu’à la personne du général de Gaulle, qui attend son heure dans sa retraite énigmatique de Colombey. Le 13 mai 1958, Alger explose. Le processus se met en marche et il apparaît irréversible. L’affaire semble gagnée. Pendant ce temps, le 1er REP, toujours à Guelma, se trouve entre deux opérations héliportées. Les bilans restent impressionnants mais il semble que l’adversaire, épuisé, ne soit plus à la hauteur des légionnaires paras qui, à force de le traquer, ne débuchent plus grand gibier. Et puis le régiment est fatigué. Très fatigué. Depuis près de quatre mois, les opérations se sont enchaînées sur un rythme infernal. Il était question de partir enfin au repos au camp de Zéralda, dont les allées sont bordées de rosiers plantés sur les ordres personnels du lieutenant-colonel Jeanpierre. Mais il paraît qu’on a encore besoin d’eux dans le djebel. Alors, comme de vieux grognards, les légionnaires grognent, ce qui ne les empêche pas de marcher toujours. Pire encore, les officiers se font écho de la fatigue de leurs hommes. Parler de repos, c’est agiter un chiffon rouge devant le taureau de combat qu’est Jeanpierre. Il s’emporte et lance aux capitaines éberlués : — De quoi vous plaignez-vous ? Je vous fabrique de la gloire ! La chapelle de saint Jean et de saint Pierre Près de lui, un homme au visage grave, sanglé dans sa tenue camouflée, se tait. Il sait mieux que nul autre le poids des souffrances de la troupe. C’est le père Louis Delarue, ancien missionnaire du Grand Nord canadien et aumônier parachutiste depuis l’Indochine. Ce prêtre-soldat n’a cessé de « crapahuter » avec les Bérets verts du 1er REP et les Bérets rouges du 2e RPC, et il s’arrange toujours pour se trouver avec la compagnie qu’il devine la plus exposée. Il est un des rares à savoir combien le colonel partage toutes les fatigues de ses légionnaires. La belle saison arrive. Les jours allongent, les rebelles se terrent sous le soleil. Le lieutenant-colonel Jeanpierre s’est juré d’extirper les derniers qui rôdent encore au nord de son terrain de chasse. Le 29 mai, dans la région de l’ouest Bou-Amhad, il lance une nouvelle opération. Il pense que ce sera une des dernières de la région. Il ne sait pas que, pour lui, ce sera la dernière et que ce jour-là il trouvera la mort dans les débris de son Alouette-PC. Le 9 juin 1958, le 1er REP quitte la région de Guelma, après avoir fait à son chef de poignantes obsèques militaires. Avec le lieutenant-colonel Jeanpierre, le 1er REP a vu tomber 111 des siens et il compte 272 blessés. Jamais, de toute la guerre d’Algérie, une unité de l’armée française n’aura payé si cher une victoire que les légionnaires parachutistes dans la bataille de Guelma. Quelques mois plus tard, on a construit une chapelle dans l’enceinte du camp de Zéralda. Mais elle n’a pas encore de saint patron. L’aumônier du 1er REP, Louis Delarue, voit arriver quelques légionnaires paras qui lui disent : — Père, pourquoi ne pas dédier notre chapelle à saint Jean et saint Pierre ? — Pourquoi ? — Mais, père, à cause du colonel Jeanpierre !
  2. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/151-milliards-de-dollars-a-ce-prix-la-cest-bien-un-golden-dome/ 151 milliards de dollars! A ce prix-là, c’est bien un Golden Dome Un tir de SM-3 depuis l’USS Bulkeley (DDG 84). Photo U.S. Navy Mass Communication Specialist 2nd Class Jonathan Nye. Donald Trump a confirmé le 20 mai, que les États-Unis construiront bien un système de défense antimissiles baptisé « Dôme d’or ». « Une fois achevé, le Dôme d’or sera capable d’intercepter des missiles même s’ils sont lancés de l’autre côté de la Terre et même s’ils sont lancés depuis l’espace », a-t-il annoncé. « C’est très important pour la réussite et même la survie de notre pays ». Voir mon post du 21 mai. Le Pentagone n’a pas perdu de temps. La MDA (missile defense agency, l’Agence de défense antimissile) se prépare à officiellement annoncer un appel d’offres d’une valeur de 151 milliards de dollars sur 10 ans, selon des documents publiés la semaine dernière. Pour l’heure, il ne s’agit que d’une « pre-solicitation notice » et pas d’une « request for proposal« . La MDA prévoit de publier en juin un projet d’appel d’offres pour ce contrat officiellement intitulé « Scalable Homeland Enterprise Layered Defense » ou SHIELD, selon l’avis de pré-appel d’offres publié le 21 mai. Le MDA, je rappelle, cherche à disposer d’un système de défense multi-domaines avancé, capable de détecter, de suivre, d’intercepter et de neutraliser les menaces contre le territoire américain, ses forces déployées, ses alliés, à tous les stades de vol de missiles balistiques, hypersoniques et de croisière, ainsi que d’autres vecteurs d’attaques aériennes avancées. Ce contrat soutiendra les objectifs de défense nationale en assurant une protection continue et multicouche contre les menaces aériennes, spatiales, cybernétiques et hybrides, quel que soit leur vecteur – terrestre, maritime, aérien, spatial ou cybernétique. Le président Trump a déclaré la semaine dernière que le système serait opérationnel dans trois ans, pour un coût de 175 milliards de dollars. Des chiffres que les responsables du Pentagone, le Congressional Budget Office et d’autres experts jugent beaucoup trop optimistes
  3. « French commando. La résistance anglaise en France » raconte l’histoire méconnue de Bob Maloubier par Fabien Tillon et Lelio Bonaccorso (dessin), les auteurs de « Qui a cassé Enigma?« . Dès juillet 1940, Winston Churchill comprend que la guerre sera aussi une affaire de coups tordus et de têtes brûlées. Il crée le SOE (Special Operations Executive) qui regroupe des spécialistes du sabotage et du renseignement pour accomplir des missions en Europe occupée et pour opérer sur le territoire français. Une French Section est créée. Bob Maloubier, 19 ans, intègre service en 1942. Ce jeune baroudeur n’a pas froid aux yeux, fait sauter des ponts, échappe à la police, est blessé deux fois. Parachuté en France, il est poursuivi à fond de train à moto dans la campagne normande et échappe à la mort lors du bombardement de Rouen. Et repart en guerre dès 1945, en Asie. French commando. La résistance anglaise en France, Fabien Tillon et Lelio Bonaccorso, éditions Nouveau Monde, 103 pages, 19,90€. Autre style, autre coup de crayon, autre témoin: Un soldat dans la tourmente raconte aussi la 2e Guerre mondiale, mais celle de la défaite, de la captivité et de la survie. Cette BD de Mickaël Mourot: « Un soldat dans la tourmente » est parue chez Pierre de Taillac. Elle raconte l’histoire de Jean, le grand-père paternel de l’auteur. C’est une histoire qui est celle de près de deux millions de soldats français de 1940 : quelques mois de guerre, quelques jours de combat et cinq longues années de captivité au cœur du IIIe Reich. Le trait puissant de Mickaël Mourot fait revivre le quotidien terrible de ces prisonniers de guerre : la violence des kapos, le travail forcé, la faim, le froid et la peur, mais aussi la camaraderie, la résistance, les sabotages et l’espoir ! Ce témoignage graphique redonne un visage à ces millions de soldats oubliés. Un soldat dans la tourmente, Mickaël Mourot, éditions Pierre de Taillac, 136 pages, 16,90€. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/2e-guerre-mondiale-en-bd-lhistoire-de-bob-maloubier-et-celle-de-jean/
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  4. https://www.forcesoperations.com/le-drisv-un-drone-eclaireur-pour-appuyer-les-chuteurs/ Après les drones de renseignement, de transport ou armés, voici le « drone éclaireur » conçu pour sécuriser les zones de mise à terre. Une idée sur laquelle les troupes aéroportées françaises planchent en partenariat avec Drone Design, le bureau d’études de l’entreprise girondine Reflet du monde. Attention, sujet plutôt confidentiel. C’est que l’armée de Terre préfère en toute logique ne pas trop en dire pour conserver l’avantage opérationnel promis par ce « drone de reconnaissance pour l’infiltration sous voile » (DRISV) dévoilé à l’occasion de la 2ème édition de la Journée de l’innovation des troupes aéroportées. Derrière ce nouvel acronyme, une idée innovante répondant à un besoin clair : en l’absence de drone MALE, reconnaître et marquer une zone de mise à terre (ZMT) pendant l’infiltration sous voile. L’enjeu est triple. Hormis sa capacité à être largué sous voile puis à naviguer, le DRISV devra éclairer, « blanchir » puis illuminer la ZMT en infrarouge pour guider les chuteurs. Le tout, de manière totalement autonome pour ne pas surcharger cognitivement un combattant focalisé sur sa propre infiltration. « Aucun drone ne cumule actuellement les briques technologiques nécessaires pour accomplir cette tâche complexe », pointe-t-on du côté des armées. Déboucher sur cet éclaireur 2.0 sera donc un vrai défi pour Drone Design, qui relève le « paquet de contraintes » qu’amènent les problématiques liées à la charge utile, la navigation et la communication en environnement brouillé, l’autonomisation ou encore la masse et le volume contraints. Mais un défi nullement inatteignable pour les Géo Trouvetou de Reflet du monde, en réalité embarqués depuis un moment. Les forces spéciales ont en effet déjà défriché le terrain. Voilà cinq ans que ceux-ci ont émis l’idée. Restait ensuite à trouver l’entreprise avec qui la matérialiser, mission accomplie au bout de trois années de recherche, puis à progresser sur un concept. En découle, deux ans plus tard, un micro-drone quadricoptère sur lequel rien ne filtrera, ni image, ni données techniques. Tout au plus, l’armée de Terre en dévoilait un possible scénario d’emploi. Dans ce cas de figure purement illustratif, le chuteur largue son DRISV une fois parvenu à 2000 m d’altitude et à 10 km de la ZMT. Maintenant autonome, le drone parcourra ensuite la distance restante en une douzaine de minutes et avec l’avance nécessaire pour accomplir sa mission d’éclairage. Désormais suffisamment mature, ce concept pouvait s’ouvrir à l’ensemble du domaine TAP. Décrit dans le projet TAP du futur, le DRISV est également labellisé par l’Agence de l’innovation de défense (AID). « Nous sommes convaincus qu’il y a une plus-value », indique un parachutiste. L’écriture du besoin est en cours, un document à ensuite valider pour débloquer les financements nécessaires. Une phase qui semble être en bonne voie, une première évaluation étant d’ores et déjà prévue à l’automne 2025. Miser sur Drone Design n’avait rien du hasard. Partenaire de longue date des forces armées, cet « artisan du drone » s’est fait un nom en répondant à des besoins très ciblés, voire « exotiques ». Il a notamment été commissionné par DGA Essais de missiles pour concevoir un drone d’observation pour détecter les départs de feu grâce à une IA embarquée. Un drone d’assistance et de lutte contre les incendies en cours de livraison, projet fondateur pour la société créée il y a 10 ans, et qui pourrait s’étendre à la lutte contre les incendies. L’objectif ? Faire communiquer plusieurs drones, dont certains dévolus à l’extinction des feux et gagner un temps précieux au vu des derniers incendies majeurs répertoriés dans la région. Drone Design est également engagé sur les problématiques masse. La masse comprise au sens littéral, de par ses travaux sur un drone mule conçu pour le transport de fret et appelé à répondre à un autre besoin émis par l’armée de Terre. La masse conçue comme l’augmentation et l’accélération de la production ensuite, cette voie privilégiée pour répondre à l’enjeu renaissant de l’attrition imposé par l’hypothèse d’un engagement majeur. Drone Design y travaille sur base d’un concept permettant de produire et paramétrer, du moins pour l’instant, un micro-drone par heure en misant sur une matière innovante pour le châssis et une standardisation poussée au maximum. Ici aussi, la discrétion restera de mise. Crédits image : École des troupes aéroportées
  5. Bienvenue Que souhaiteriez-vous faire ? Même emploi, même unité ou changer radicalement ? BTX
  6. Bienvenue Bel objectif que l'on vous souhaite d'atteindre. BTX
  7. Maxi supérieur ou égal à 40 = obésité morbide càd G = 5 Là en l'état vous êtes G = 2. Si d'autres pathologies ne sont pas découvertes à l'occasion de la VMA. BTX
  8. Bienvenue Problème de poids en effet qui vous classe en surpoids avec un IMC de 29,2. Vous entraînez-vous spécifiquement pour les tests ? BTX
  9. https://www.opex360.com/2025/05/27/la-marine-chinoise-a-lance-un-exercice-aeronaval-inedit-pres-dun-archipel-japonais-revendique-par-pekin/ La marine chinoise a lancé un exercice aéronaval inédit près d’un archipel japonais revendiqué par Pékin En mai 2022, accompagné par un puissant groupe aéronaval [quatre « destroyers », un croiseur de type 055, un navire de ravitaillement et probablement un sous-marin], le porte-avions chinois CNS Liaoning entama une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » alors qu’il venait de franchir le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour rejoindre la mer des Philippines. Puis, il se déploya entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, c’est-à-dire dans une zone pouvant s’avérer cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin s’en prendrait à Taipei. Durant cette séquence, le groupe aéronaval chinois fut surveillé de près par les forces d’autodéfense japonaises, lesquelles affirmèrent que les chasseurs embarqués J-15 du CNS Liaoning effectuèrent plus de 100 missions au sud d’Okinawa en l’espace d’une dizaine de jours. Puis, alors qu’un tel transit au large de l’archipel nippon n’avait plus rien d’inédit [le premier eut lieu en 2016, ndlr], le groupe aéronaval du CNS Liaoning fut repéré dans une zone contiguë aux eaux territoriales japonaises, plus précisément entre les îles Yonaguni et Iriomote [préfecture d’Okinawa]. Ce qui ne s’était encore jamais vu. Quelques jours plus tôt, le Japon avait dénoncé la violation de son espace aérien par un avion de renseignement chinois Y-9DZ ainsi que celle de ses eaux territoriales par un navire hydrographique de type « Shupang » [ou Type 636]. « Après la récente violation de l’espace aérien par un avion militaire chinois et des mouvements de navires de guerre chinois et d’autres navires autour du Japon, cet incident est totalement inacceptable du point de vue de la sécurité nationale et régionale », avait commenté Hiroshi Moriya, le porte-parole du gouvernement nippon, au sujet du passage du CNS Liaoning. Pour rappel, une zone contiguë est adjacente aux eaux territoriales. Le pays côtier a le droit d’y mener des contrôles afin de prévenir, voire de réprimer, des infractions à sa législation. Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning et son escorte naviguèrent à 100 km à l’est de Taïwan et à environ 150 km au sud-ouest des îles Senkaku, contrôlées par Tokyo mais dont la souveraineté est revendiquée par Pékin. D’ailleurs, la Chine exerce une pression constante sur cet archipel, en y déployant régulièrement, pour ne pas dire en permanence, des navires de sa milice maritime et de sa garde côtière. Les autorités japonaises ont aussi constaté la présence de bateaux chinois pendant 355 jours en 2024. Après la traversée de cette zone contiguë aux eaux territoriales du Japon par l’un de ses deux groupes aéronavals, la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] vient de faire monter les enchères. En effet, le 25 mai, le ministère japonais de la Défense a signalé que le CNS Liaoning, accompagné par deux « destroyers » de type Luyang III et par deux frégates de type Jiangkai II, se trouvait à environ 200 kilomètres de l’archipel Senkaku, plus précisément au nord de l’île de Kuba. Et de préciser qu’il se livrait à des manœuvres impliquant son groupe aérien embarqué. Selon la même source, la flottille chinoise a alors été surveillée par le « destroyer » JDS Takanami et des avions de patrouille maritime P-3C Orion. Des avions de combat – des F-15, à en juger par la communication du ministère japonais de la Défense – ont également été envoyés sur place afin de prévenir toute violation de l’espace aérien nippon. « Des entraînements impliquant le Liaoning et d’autres navires de guerre chinois ont déjà été signalés dans l’océan Pacifique. Mais il s’agit du premier cas connu où un porte-avions chinois se livre à une telle activité en mer de Chine orientale », a résumé le quotidien Japan Times. A priori, le CNS Liaoning mène toujours son exercice aéronaval alors qu’il a mis le cap vers le sud-ouest, en vue de traverser le détroit de Miyako pour rejoindre la mer des Philippines, où la présence d’un navire de recherche chinois a également été dénoncée par les autorités japonaises. Plus précisément, ce navire a été repéré près de l’atoll d’Okinotori, situé dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à mi-chemin entre Taïwan et Guam, où les États-Unis disposent d’une importante base militaire. Selon la garde côtière japonaise, ce bâtiment, identifié comme étant le Tan Kah Kee, a été vu en train de déployer un « câble ». En vertu du droit international, un État côtier a l’autorité pour exercer des droits sur les ressources et les activités économiques dans sa ZEE, qui s’étend jusqu’à 200 nautiques [370 km] de ses côtes. Tout navire étranger doit d’abord solliciter son autorisation pour mener des recherches scientifiques. Ce que le Tan Kah Kee n’a pas fait. « Comme cette recherche scientifique maritime n’a pas reçu l’autorisation du Japon, les garde-côtes ont exigé l’arrêt de l’activité, et nous avons adressé une protestation à la partie chinoise par voie diplomatique », a ainsi expliqué le gouvernement japonais. À Pékin, on estime que cette protestation n’est pas fondée… étant donné que Okinotori n’y est pas considéré comme une île… et que, partant, Tokyo ne peut y revendiquer une ZEE. « En opérant dans ces eaux, un navire de recherche scientifique chinois exerce la liberté de la haute mer, et le Japon n’a aucun droit d’intervenir », a fait valoir le ministère chinois des Affaires étrangères. Reste que les navires de recherche chinois sont particulièrement actifs près des zones d’intérêt. Le 11 mai, l’un d’eux, le Hai Ke 001, a été repéré quand il mettait à l’eau un objet ressemblant à un tuyau, alors qu’il naviguait dans les environs des îles Senkaku. Une semaine plus tôt, les garde-côtes philippins avaient surpris, au large de l’île d’Ilocos Norte, le Tan Suo 3, un autre navire de recherche chinois, alors qu’il était en train de récupérer un sous-marin habité de type « Deep Sea Warrior », capable de plonger à moins de 4 500 mètres. « C’est une preuve claire que la République populaire de Chine mène des activités de recherche scientifique illégales dans la zone économique exclusive des Philippines, sans disposer de l’autorité légale pour entreprendre de telles activités dans cette zone », avait alors fustigé Manille. Photo : archive
  10. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/naval-group-sort-de-son-hall-de-construction-le-de-grasse-quatrieme-sna-de-la-classe-suffren/ Le 27 mai 2025, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) De Grasse est sorti de son chantier de construction cherbourgeois pour être transféré vers le dispositif de mise à l’eau. Il s’agit du quatrième bâtiment du programme Barracuda, piloté par la Direction générale de l’armement (DGA), visant à remplacer progressivement les SNA de type Rubis de la Marine nationale. Son transfert vers le dispositif de mise à l’eau de la Direction générale de l’armement (DGA) est une étape clé dans l’avancement du programme qui précède la mise à l’eau du sous-marin prévue en 2026. Avant cela, les travaux d’achèvement et les premiers essais vont être réalisés à quai. Le programme comporte la livraison de six sous-marins de classe Suffren d’ici 2030.
  11. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/un-colloque-sur-les-20-ans-du-statut-general-des-militaires-le-17-juin-a-lecole-militaire/ Le colloque sur « les 20 ans du statut général des militaires », organisé par l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et son centre de recherche le CReC Saint-Cyr, en partenariat avec l’Association française de droit de la sécurité et de la défense, se tiendra le mardi 17 juin 2025, de 9h à 17h, dans les locaux de l’École Militaire, amphithéâtre de Bourcet, 5 place Joffre 75007 Paris. Dans une logique comparative de la loi 2005-270 portant sur le « statut général des militaires », parue il y a 20 ans, peut-on considérer que la Nation permet de défendre correctement les militaires dans les affaires pénales et disciplinaires les impliquant, faut-il faire évoluer cette loi pour être plus en phase avec une situation internationale conflictuelle, exprime-t-elle suffisamment sa reconnaissance aux gardiens de sa sécurité et de sa défense ? Ce sont là quelques réflexions ouvertes qui seront abordées par les intervenants, universitaires et militaires lors de ce colloque. Pour s’inscrire, c’est ici. Voici le programme:
  12. Un employé de KNDS dans la chaîne de production des obus de 155mm à la Chapelle-Saint-Ursin, en mars 2025. (Photo JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP) On en parle depuis quelques jours avec insistance et effroi, même si le sujet n’est pas nouveau: les industries de la défense manquent de main-d’oeuvre, surtout en cette période de réarmement où les marchés sont plus nombreux et les délais compressés pour équiper au plus vite les unités de combat des armées nationales et celles des clients alliés. Le problème du déficit structurel de main-d’œuvre n’est pas qu’hexagonal. De nombreuses entreprises de défense en Europe peinent à recruter. A cause de l’augmentation des dépenses des gouvernements européens pour acheter des armes mais aussi à cause du manque de main-d’oeuvre qualifiée. Reuters citait mardi le cas de PBS Group, un fournisseur tchèque de l’industrie aérospatiale. Sur son site de production à Velka Bites, à deux heures de route de Prague, ce groupe emploie 800 personnes et cherche ardemment à recruter. « Nous embauchons désormais à tous les niveaux de l’entreprise », indique Pavel Cechal, le vice-président chargé des opérations. « Si des recrues étaient disponibles sur le marché du travail, nous embaucherions la plupart d’entre elles immédiatement. Nous avons les moyens de le faire ». PBS Group a augmenté les salaires de 8% l’année dernière et prévoit une nouvelle hausse de 10% en 2025 pour attirer les talents. « Nous avons également créé notre propre école de formation où nous formons nos propres employés », ajoute Milan Macholan, directeur général d’un site de production chez PBS Group. Autre exemple avec le groupe franco-allemand KNDS. Le fabricant du canon automoteur Caesar utilisé en Ukraine, a augmenté ses effectifs sur son principal site de production à Bourges (Cher) et accroît ses embauches de 50% par an. Malgré tout, le recrutement reste un problème clé, souligne Nicolas Chamussy, directeur général de KNDS France, ajoutant qu’il y a une limite à l’augmentation des salaires: « On est en économie de guerre, mais on est aussi en guerre économique. C’est-à-dire que (…) si nos taux horaires augmentent dans des conditions non contrôlées, on sera moins compétitif parce qu’on est quand même en compétition sur tout un tas de marchés ». Le plan de dépenses dans la défense de 800 milliards d’euros de l’Union européenne (le plan ReArmEurope) devrait créer des centaines de milliers d’emplois au cours de la prochaine décennie. Mais une augmentation des dépenses de défense à 3% du produit intérieur brut (PIB) par rapport à l’objectif actuel de l’Otan de 2% nécessiterait jusqu’à 760000 nouveaux travailleurs qualifiés en Europe, d’après un rapport récent du cabinet de conseil en gestion Kearney. Un employé du fabricant de drones Delair, à Toulouse. Delair est le leader mondial dans la fourniture de mini-drones professionnels à voilure fixe. (Photo Frederic Scheiber / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP) Reuters s’est entretenu avec plus d’une douzaine d’entreprises, de recruteurs et de travailleurs qui font part des initiatives des fabricants d’armes pour trouver des recrues. Outre les augmentations de salaires, ces derniers débauchent dans d’autres secteurs (comme l’automobile, qui est en crise) et recherchent des recrues potentielles dans les écoles et les universités. Mais les expertises requises, comme celles des ingénieurs spécialisés dans l’intelligence artificielle (IA) ou les soudeurs, sont trop rares. D’après Godefroy Jordan, directeur général d’un cabinet de chasseurs de tête parisien, Headhunting Factory, et spécialisé dans la recherche de mécaniciens, d’ingénieurs système et de techniciens pour certains des 4000 petits et moyens fournisseurs de l’industrie de la défense en France, il n’y a pas de « problèmes financiers » mais un « problème RH » : « les compétences ne sont pas là ». En outre, « on ne va pas usiner de la même manière un canon Caesar qu’une Peugeot 308″, prévient Gabriel Massoni, porte-parole de KNDS. « Ce n’est pas du tout la même compétence chez nous, on maîtrise des savoir-faire très, très spécifiques qui nécessitent d’avoir des compétences très particulières. Et ça, c’est rare sur le marché du travail ». https://lignesdedefense.ouest-france.fr/lindustrie-de-la-defense-racle-les-fonds-pour-trouver-du-personnel/
  13. https://www.forcesoperations.com/deux-nouveaux-projets-pesco-pilotes-par-la-france/ Une nouvelle série de projets capacitaires est venue compléter le portfolio de la Coopération structurée permanente (CSP/PESCO). Deux d’entre eux seront conduits par la France, l’un portant sur les fonds marins et l’autre sur le soutien médical. De la guerre électronique au quantique et des drones aux combattants débarqués, 11 projets impliquant 19 États-membres constituent la 6ème et dernière vague de la phase initiale de la PESCO. Six sont coordonnés par l’Allemagne, un par la Finlande et deux par l’Italie. Les deux derniers seront dirigés par la France. Baptisé « Modular Seabed Vessel » (MSV), le premier vise à développer « un navire de haute mer capable de transporter et de déployer simultanément au moins un véhicule télécommandé (ROV) et un véhicule sous-marin autonome (AUV) pour des opérations sous-marines jusqu’à des profondeurs de 6 000 m ». Réalisé avec l’Italie, MSV s’inscrit dans une volonté de maîtrise des fonds marins exprimée dès 2022 avec l’émergence d’une stratégie ministérielle. Les premières capacités, fournies par Exail et LD Travocean, arrivent. Reste la question d’un bâtiment porteur, un enjeu auquel tentera de répondre le projet MSV. « D’un point de vue stratégique, les fonds marins constituent un nouveau domaine de compétition. Face à l’intérêt croissant de nos concurrents pour les fonds marins, la protection des intérêts stratégiques de l’Europe et la liberté de nos forces armées pourraient être menacées. Les menaces pesant sur les infrastructures sous-marines s’accroissent, avec un large spectre d’actions potentielles, allant du mouillage ou du chalutage suspect à proximité des câbles sous-marins aux actions offensives », a déclaré le général Jérôme Bordellès, directeur des projets « coopération capacitaire internationale », « cessions » et « innovation » auprès du sous-chef d’état-major « plans » de l’état-major des armées. Conduit avec la Belgique et la Finlande, « Medical Treatment Facility Role 2 Forward-Capability Development » (MTF R2F-CD) entend quant à lui renforcer les capacités de soutien chirurgical de première ligne « en s’appuyant sur des installations de traitement médical interopérables, hautement standardisées et facilement déployables, avec une faible empreinte logistique ». Il complète en cela le projet « Role 2F » piloté par l’Espagne et auquel participe la France. « La résurgence de conflits de haute intensité nécessite un soutien chirurgical réactif qui puisse être apporté à proximité du front, comme l’a démontré la guerre d’agression russe en Ukraine », rappelait le GDI Bordellès. MTF R2F-CD « est particulièrement important car il vise à combler une lacune majeure, non pas tant en termes de capacités, mais en termes de formation, de doctrine et d’harmonisation des procédures et des normes au niveau de l’UE. Il est également pleinement cohérent avec les travaux menés au sein de l’OTAN ». Le dispositif PESCO entre aujourd’hui dans une seconde phase, un cycle 2025-2029 prenant place dans un environnement sécuritaire autrement plus dynamique et exigeant qu’en 2017. « Compte tenu de la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine, il est désormais urgent de combler les lacunes capacitaires, en particulier celles qui ne peuvent être comblées par un seul pays », observe-t-on dans les rangs de l’UE. Face à l’urgence, les ministres de la Défense européens ont convenu en novembre 2024 de progresser conjointement dans quatre segments clés : la défense anti-aérienne et anti-missile intégrée, la guerre électronique, les munitions téléopérées et les navires de combat. Ces initiatives, en particulier celles adoptant une perspective à long terme, « sont de bonnes candidates pour devenir de futurs projets PESCO », estime l’UE. Des projets émergent quand d’autres arrivent à leur terme. Des 83 sujets explorés à ce jour, huit sont désormais clôturés. C’est le cas pour un effort « Tiger Mk III » lancé en 2018 par la France, l’Espagne et l’Allemagne. Celle-ci a depuis quitté le navire, forçant les deux autres à revoir leur ambition à la baisse et à rendre caduc le standard visé. Crédits image : ministère de la Défense belge
  14. Bienvenue Et bonne chance pour le reste en évitant de vous blesser. BTX
  15. Bien joué ! https://www.terre.defense.gouv.fr/ensoa_1 BTX
  16. C’est pour ça que, à mon avis, pour l’armée française, l’idée d’une SMP nationale est un poison mortel. Heureusement, Secopex n’a jamais pris son envol. Il n'en a jamais été question. Cela relève de la sphère privée. L'article "s'émeut" de ce que d'anciens soldats français aient eu l'envie/l'idée de rejoindre une SMP. L'émotion passée qui demeure selon moi une vaste hypocrisie, pour nos gouvernants politiques et militaires, ceci constitue un "non-sujet". BTX
  17. Perso, cela me paraît évident et ne me choque pas du tout. QQpart, c'est un pb culturel : comment prolonger le métier que l'on a exercé pendant "x" années et que l'on a apprécié, notamment durant les OPEX, sous un autre uniforme et au sein d'une structure privée, tout en étant rémunéré correctement ? Qu'importent les motifs et les missions fixées, ce qui compte c'est de se retrouver avec des camarades anciens soldats expérimentés sur un théâtre d'opérations. Pour vivre une nouvelle aventure. BTX
  18. Oui des compléments (complémentaires de l'active) individuels. BTX
  19. Impeccable. BTX
  20. Voilà tout est dit. C'est bizarre ces idées reçues qui feraient de tout élève en CPGE un cornichon ou un avia indécrottable. Dieu merci, la vérité est ailleurs. BTX
  21. 1. J'ai déplacé votre post et modifié son intitulé car vous aviez oublié de passer AU PREALABLE par la rubrique PRESENTATION des MEMBRES. Dont acte. 2. Merci pour cette présentation/retex. 3. Mieux vaut un candidat BAC+3 motivé qu'une quiche BAC+5 désabusée 4. Restez confiant. Si vous décrochez l'infanterie, cartonnez pour être en situation, au final, de choisir un régiment étranger. C'est là que vous apprendrez le mieux votre métier d'officier. BTX
  22. Le mardi 3 juin, à 19h, se tiendra une conférence sur le thème: « Va-t-on vers une guerre nucléaire ?
 ». La menace nucléaire revient brutalement au cœur de l’actualité. Entre guerre en Ukraine, relance du débat sur le partage du « parapluie nucléaire » français, modernisation de l’arsenal et explosion des budgets militaires, les risques d’un affrontement nucléaire n’ont jamais semblé aussi concrets. Cette conférence propose un débat entre Jean-Marie Collin, directeur d’ICAN France et Grégory Berkovicz, docteur en droit international, intervenant à l’IHEDN. La modération sera réalisée par Thomas Guénolé, politologue et professeur de relations internationales. Pratique: Adresse : 1 place de Valois, Paris, 75007 Inscription obligatoire : coordination@icanfrance.org https://lignesdedefense.ouest-france.fr/conference-le-mardi-3-juin-19h-va-t-on-vers-une-guerre-nucleaire/
  23. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/3515-5-les-pays-de-lotan-condamnes-a-augmenter-leurs-depenses-militaires/ Des paras du 503rd Infantry Regiment, de la 173rd Airborne Brigade, à Pabradė Training Area, Lituanie, en mai, lors de Swift Response 2025. (U.S. Army photo by Sgt. Jose Lora) Depuis la présidence de Barack Obama, les Etats-Unis exigent de leurs alliés de l’Alliance atlantique des efforts financiers conséquents. Actuellement, ces efforts visant à renforcer les engagements budgétaires sont soumis à l’intense pression de l’administration Trump, qui se plaint que les États-Unis assument une part trop importante du coût de la sécurité européenne. Mark Rutte, le secrétaire général de l’Otan, était à Dayton (USA), lundi, pour la réunion de printemps de l’assemblée parlementaire de l’Otan. « Nous finalisons un plan pour augmenter dramatiquement les dépenses de défense de l’Alliance », a-t-il confirmé, précisant qu’au prochain sommet de l’Otan, en juin, à La Hague, les responsables politiques devront « prendre des décisions pour rendre l’Alliance atlantique plus forte, plus équilibrée et plus létale. « Nous devons agir maintenant et renforcer nos défenses. Reporter ces décisions serait dangereux ». Les dirigeants de l’Otan doivent effectivement se réunir les 24 et 25 juin. Il s’agira de fixer de nouveaux objectifs en matière de capacités militaires et surtout de répondre à la question du montant que les membres doivent consacrer à la défense. Washington exige que les Etats membres consacrent au moins 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à leur défense d’ici 2032 et menace ses alliés d’un possible désengagement, une menace brandie régulièrement comme une épée de Damoclès. L’ambassadeur américain auprès de l’Otan, Matthew Whitaker, a récemment laissé entendre qu’après le sommet de juin (auquel Trump n’a pas confirmé sa présence), des discussions pourraient s’ouvrir sur le maintien ou l’adaptation du dispositif US en Europe. Pete Hegseth et Mark Rutte au Pentagone, Washington, D.C., en avril. (DoD photo by U.S. Navy Petty Officer 1st Class Alexander Kubitza) Mark Rutte est soutenu par des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Otan, comme l’Allemand Friedrich Merz qui a déclaré récemment que « les capacités de défense européennes doivent être renforcées à long terme et notre industrie de défense doit accroître ses capacités ». Mais atteindre la cible des 5% n’est pas à la hauteur de tous les pays européens membres de l’Alliance. Seule la Pologne est proche de l’objectif de 5% exigé par Washington avec 4,7%, et elle a promis de l’atteindre dès l’an prochain, à l’instar des pays baltes. Encore faut-il que le résultat du 2e tour de la présidentielle polonaise du 1er juin soit favorable au maire pro-européen de Varsovie. Un pour cent de PIB en plus représente 200 milliards d’euros pour l’ensemble des pays de l’UE, dont 23 sont membres de l’Otan, selon le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius. D’où le plan hybride concocté à Bruxelles. 3,5% ou 5%? Le secrétaire général de l’Otan propose en effet que les pays membres acceptent de porter la part de leur PIB consacrée à la défense à 5%. Mais ce niveau de 5% serait atteint en faisant l’addition de deux types de dépenses: – d’abord des dépenses militaires stricto sensu à 3,5% du PIB d’ici 2032, – ensuite, au-delà de cet objectif – déjà ambitieux – de 3,5%, Mark Rutte souhaite que les pays de l’Otan portent à 1,5% de leur PIB leurs dépenses liées à la sécurité au sens large, comme la protection des frontières, la mobilité militaire, la sécurité maritime ou encore la cybersécurité. Quid de la France? Avec un PIB à 2 600 milliards d’euros en 2024, un budget militaire à 5 % représenterait au bas mot quelque 130 milliards d’euros, soit un budget des Armées en hausse de 80 milliards d’euros. Actuellement, le président Macron s’en tient donc aux 3,5% de dépenses militaires stricto sensu et au 1,5% financé par des dépenses annexes (cyber, infrastructures, etc.). Avec ses 2,1 % actuels, la France devrait quand même faire passer le budget de ses armées de 50,5 milliards (pour 2025) à 100 milliards d’euros pour être à 3% et à 122 milliards pour être à 3,5% du PIB. « Nous continuons d’augmenter, nous allons augmenter, et j’annoncerai dans les semaines à venir, des décisions pour l’année en cours et l’année prochaine », a indiqué Emmanuel Macron, le 17 mai.
  24. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/trump-remet-larmee-et-les-anciens-combattants-de-son-cote-et-a-sa-botte/ Donald Trump, JD Vance et Pete Hegseth au Arlington National Cemetery, le 26 mai. (Photo by Kayla Bartkowski / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP) Le président Trump, lundi après-midi, a rendu un hommage appuyé aux forces armées et à leurs membres qui sont tombés au champ d’honneur depuis 250 ans. Une tactique pour remettre l’Institution militaire à sa botte. Il a salué tant les soldats tombés au combat lors d’un discours prononcé au cimetière national d’Arlington, que les familles des militaires morts pour leur pays. « Nous savons pertinemment ce que nous leur devons », a déclaré Donald Trump. « Leur courage nous a donné la république la plus libre, la plus grande et la plus noble qui ait jamais existé sur la surface de la Terre – une république que je suis en train de reconstruire après quatre années longues et difficiles. » Il a particulièrement rendu hommage aux soldats qui « ont assumé le devoir et le service, sachant que vivre pour les autres signifiait toujours mourir pour eux ». Trump a prononcé ce discours après avoir participé, conformément à la tradition présidentielle, au dépôt d’une gerbe sur la Tombe du soldat Inconnu en hommage aux Américains morts à la guerre. Il était accompagné du secrétaire à la Défense Pete Hegseth et du vice-président J.D. Vance, tous deux anciens militaires. Volte-face Trump, qui a, lundi, cherché à se présenter comme le principal soutien de l’Institution militaire, a toujours entretenu des relations complexes et parfois hostiles avec l’armée. Le 22 octobre 2024, Jeffrey Goldberg a signé un article éclairant paru dans la revue américaine The Atlantic (dont il est le rédacteur en chef), au titre dramatiquement inquiétant : « Trump : J’ai besoin du même type de généraux que Hitler » et au sous-titre éloquent : « L’intérêt du candidat républicain pour les dictateurs et son dédain envers l’institution militaire américaine grandissent ». L’article documenté se terminait sur le constat suivant : « Dans l’esprit de Trump, les valeurs traditionnelles – y compris celles adoptées par les forces armées des États-Unis et liées à l’honneur, au sacrifice de soi et à l’intégrité – n’ont aucun mérite, aucune pertinence et aucune signification ». Pour en arriver à cette conclusion, Goldberg, qui a recueilli la parole de proches de Trump, détaillait les nombreux incidents qui lui permettaient d’être aussi affirmatif. On se souviendra des désormais abjectement célèbres commentaires de l’ex-président sur John McCain, capturé pendant la guerre du Vietnam après avoir été abattu aux commandes de son avion au-dessus de Hanoï et avoir été maltraité par ses geôliers, du « Vous, les gars, vous n’êtes que des tueurs », lancé avec dédain au général Mark Milley (chef d’état-major des armées dont Trump a dit qu’il mériterait la peine de mort pour trahison !), de la confidence de John Kelly (ancien Secrétaire à la sécurité intérieure) qui rapportait après la visite de Trump en France que son patron considérait les morts à la guerre comme des « suckers » (crétins) et des « losers » (perdants). Ou encore de l’incident d’août 2024 au cimetière militaire d’Arlington qui a obligé les responsables du site militaire à rappeler à l’équipe de Donald Trump que « la loi fédérale interdit les activités liées à la politique partisane ou aux élections dans les cimetières militaires nationaux de l’armée ». Le rédacteur en chef de The Atlantic n’était pas le premier observateur à dénoncer les relations toxiques entre le chef des Armées américaines et l’Institution. En 2021, dans « Maximum Toxicity : Civil-Military Relations in the Trump Era », Mackubin Thomas Owens dénonçaient les relations exécrables entre Trump et les armées. « Les relations entre civils et militaires ont été particulièrement tendues pendant la présidence Trump. En effet, à la fin de son mandat à la Maison Blanche, elles étaient à un niveau si toxique qu’elles risquaient de déclencher une crise constitutionnelle sans précédent depuis la présidence d’Andrew Johnson. La raison de cette toxicité est que des relations civilo-militaires saines dépendent de la confiance, du respect et de la compréhension mutuels entre les dirigeants civils et militaires. Malheureusement, la confiance mutuelle n’a pas souvent été évidente pendant une grande partie de la présidence Trump », expliquait-il. La cérémonie du Memorial Day près de la Tombe du soldat inconnu au Arlington National Cemetery (Photo by Kayla Bartkowski / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP). Il faut admettre que la brutalité trumpienne suscite aussi l’admiration d’une partie des armées. La minorité extrémiste au sein de l’Institution a été à la fois ravie de lire que Trump a « terminé » son Secrétaire à la Défense Mark Esper et qu’il a amnistié deux militaires coupables de crimes de guerre, et frustrée de ne pas avoir reçu l’ordre de réprimer les mouvements de foule qui ont suivi le meurtre de George Floyd (en 2020) et de ne pas avoir tiré sur les militants de Black Lives Matter. Des initiatives mémorielles à venir Trump a donc lancé une offensive de… charme. A l’académie militaire de West Point, dimanche 25 mai, il a exalté les vertus militaire: « Au lieu des stock-options… vous avez choisi l’honneur et le sacrifice. Au lieu des costumes et des chaussures de ville, vous avez choisi des bottes boueuses, des treillis et la forme physique – car les cadets de West Point n’ont pas seulement les esprits les plus brillants, vous avez aussi les cœurs les plus courageux et les âmes les plus nobles.» Et le Président de bien rappeler que « le rôle des forces armées américaines n’est pas d’organiser des spectacles de drag queens, de transformer des cultures étrangères ou de propager la démocratie à travers le monde par la menace des armes. Le rôle de l’armée est de dominer tout ennemi et d’anéantir toute menace pour l’Amérique – partout, à tout moment et en tout lieu. » Plus tôt ce mois-ci, Trump a annoncé qu’il rebaptiserait le 8 mai, largement célébré en Europe sous le nom de « Jour de la Victoire en Europe », en « Jour de la Victoire de la Seconde Guerre mondiale », afin que les États-Unis puissent plus largement célébrer tous leurs succès sur tous les théâtres de ce conflit. Il a également annoncé qu’il rebaptiserait le Jour des anciens combattants, célébré le 11 novembre, en « Jour de la Victoire de la Première Guerre mondiale », suscitant malgré tout l’opposition des associations d’anciens combattants. Le mois prochain, il organisera un défilé militaire à Washington, présenté comme la « célébration de l’anniversaire de l’armée de Terre », pour célébrer le 250e anniversaire de l’US Army. L’événement, qui aura lieu le 14 juin, coïncide également avec le 79e anniversaire du président Trump.

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