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  1. Merci pour ce RETEX. Epinglé et mis en évidence. BTX
  2. Voilà de quoi ravir certains chefs de grosses entreprises, de PME ou de TPME qui n’y croyaient plus… Au JO du 1er novembre figure le texte du décret n° 2025-1030 du 31 octobre 2025 relatif aux opérateurs de référence du ministère des armées pour la coopération militaire internationale. Il concerne un triple public: les forces armées et les formations rattachées, ainsi que les opérateurs économiques. Ce texte consacre une évolution de fond très attendue depuis dix ans dans le milieu des ESSD: celle d’une coopération public-privé assumée dans la diplomatie de défense, où les entreprises deviennent de véritables acteurs de souveraineté. Il crée un nouveau cadre attendu depuis longtemps par les opérateurs économiques et rendu plus que jamais nécessaire par le contexte géopolitique actuel. Comme le reconnaissent les rédacteurs du décret, « le maintien et le développement de l’influence de la France requièrent, en ce qui concerne la coopération internationale militaire, une assistance des armées par des opérateurs économiques de référence, capables de seconder ou de se substituer aux forces dans certaines missions identifiées et dotés, à cette fin, de droits exclusifs ou spéciaux par domaine d’activité. Voici l’essentiel du décret du 31 octobre: Article 1: Afin de répondre aux besoins de la France en matière de coopération internationale militaire et de préserver ses capacités opérationnelles, l’Etat peut désigner, pour les domaines mentionnés au III de l’article 2 et pour une durée ne pouvant dépasser dix ans, des opérateurs économiques dits « opérateurs de référence du ministère des armées », titulaires de droits exclusifs ou, lorsque le domaine le justifie, de droits spéciaux pour l’exercice des missions définies à l’article 3. Article2 I. – Les opérateurs mentionnés à l’article 1er sont spécifiquement créés pour, chacun dans leur domaine, accompagner et prolonger l’action de l’Etat en matière de coopération internationale militaire. Les Etats partenaires sont désignés par des instruments internationaux qui organisent les modalités de coopération. II. – Lorsqu’il ne souhaite pas les réaliser lui-même, le ministère de la défense confie aux opérateurs tout ou partie des missions prévues à l’article 3 dans l’un des cadres d’action de coopération suivants : 1° Au profit d’un Etat tiers faisant face à une situation de crise ou de conflit armé ; 2° En s’inscrivant dans le cadre d’un partenariat militaire opérationnel ; 3° En concourant à la réalisation d’une opération d’exportation d’équipements de défense précisément identifiée. III. – Les domaines dans lesquels les opérateurs sont susceptibles d’intervenir lors d’actions de coopération sont : le terrestre, le maritime, l’aérien, le spatial et la cyberdéfense. Article 3 I. – Les opérateurs de référence se voient confier, dans le cadre de l’assistance à l’Etat partenaire, des missions de formation, d’entraînement, de maintien en condition opérationnelle ou de soutien. Pour ce faire, ils assurent la transmission contrôlée, directe ou indirecte, des savoir-faire militaires des forces armées françaises et formations rattachées et en garantissent la protection. II. – Les opérateurs doivent pouvoir mettre en œuvre des capacités d’accueil, d’adaptation et de réaction permanentes en matière de déploiement humain et matériel et d’infrastructure. III. – Les opérateurs peuvent être habilités par le ministre des armées, pour les besoins de leurs missions, à exploiter des documents classifiés au titre de la protection du secret de la défense nationale ou protégés au titre de la propriété intellectuelle. IV. – Pour les prestations exécutées sur le territoire national, ils s’associent avec les services de l’Etat ou ses établissements publics afin de proposer aux Etats partenaires une offre cohérente avec les moyens publics existants. Des commentaires Selon le ministère, « le décret n°2025-1030 marque un tournant pour la coopération militaire internationale. Désormais, le ministère des Armées pourra désigner des « opérateurs de référence » qui seront des acteurs économiques habilités à appuyer (ou suppléer) les forces françaises dans des missions de coopération militaire internationale : formation, soutien, maintien en condition opérationnelle, cyberdéfense… » On ne peut qu’applaudir tout en regrettant qu’il aura fallu plus de dix ans pour en arriver là, des séries de coup bas et un aveuglement institutionnel sur la nécessité de recourir à des opérateurs privés. Ce que cela change selon le ministère: – un cadre juridique clair pour des droits exclusifs ou spéciaux par domaine (terre, mer, air, espace, cyber) – une sélection exigeante et transparente pour les opérateurs, – un contrôle renforcé, mais aussi de nouvelles opportunités d’influence et de projection à l’international. Sur ces trois points, disons que le décret manque de précisions et ne donne guère de détails sur les processus à mettre en oeuvre, sur le rôle spécifique (à court/moyen/long termes) du SCA et de la DGA par exemple. On peut donc s’interroger: le décret définit-il les droits exclusifs, leur portée, leur périmètre, leur format et leurs conditions d’attribution et de mise en œuvre? Enfin, le créneau reste étroit puisqu’il est limité à la « coopération internationale militaire » et à une externalisation limitée au profit d’Etats partenaires. Or, les « acteurs économiques sont aussi à même d’appuyer les forces françaises et de fournir des prestations de « formation, soutien, maintien en condition opérationnelle, cyberdéfense ». C’est le cas dans quelques domaines mais il serait temps de se pencher plus sérieusement et plus largement sur les externalisations, leur domaine et leurs acteurs.
  3. https://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2025/11/les-symetriques-de-parcours-du-dgpn-et.html C’est un enchaînement de hasards. Le directeur général de la gendarmerie nationale, Hubert Bonneau et son homologue de la police nationale, Louis Laugier sont tous les deux passés par Saint-Cyr. Et sont issus de la même promotion, Général Calliès (1986-1989). Louis Laugier commença sa carrière chez les chasseurs alpins, au 13e BCA mais en 2000 abandonnera le couvre-chef spécifique des troupes de montagne pour celui plus classique de la préfectorale. De son côté, Hubert Bonneau choisira la gendarmerie où fait rarissime, il a commandé l’Escadron parachutiste d’intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN) et le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN). Enfin, dernière étape de ce concours de circonstances, tous deux ont été nommés à leur fonction actuelle à la même date, le 31 octobre 2024. Illustration : à gauche, le DGGN, le général Hubert Bonneau, à droite le DGPN, Louis Laugier ©Ministère de l'Intérieur.
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  4. https://www.opex360.com/2025/11/05/ukraine-le-systeme-franco-italien-samp-t-marche-mieux-que-le-patriot-selon-le-general-mandon/ Le système franco-italien SAMP/T « marche mieux » que le Patriot, selon le général Mandon En janvier 2023, la France et l’Italie finalisèrent l’envoi en Ukraine d’une batterie de défense aérienne SAMP/T [Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre], l’une et l’autre devant fournir différents éléments de ce système. Pour rappel, le SAMP/T, encore appelé Mamba, se compose notamment d’un module d’engagement, d’un radar en bande X [associé à un système d’identification ami/ennemi], d’un générateur d’électricité, d’un module de rechargement terrestre et de un à six lanceurs pouvant chacun tirer jusqu’à huit missiles intercepteurs Aster 30. Puis, l’année suivante, Rome confirma son intention de céder une deuxième batterie SAMP/T aux forces ukrainiennes tandis que Paris devait se concentrer sur la livraison d’Aster 30. Cependant, la priorité de Kiev était alors d’augmenter ses capacités en matière de défense aérienne avec des systèmes Patriot de facture américaine. Plusieurs systèmes lui ont depuis été livrés, grâce, en particulier, à Berlin. « L’Allemagne a fourni à l’Ukraine plus de systèmes Patriot provenant de ses propres forces armées que n’importe quel autre pays », a d’ailleurs fait valoir le ministère allemand de la Défense, après avoir remis deux unités supplémentaires à l’Ukraine, le 3 novembre. En mai 2023, Kiev fit savoir que l’un de ces systèmes Patriot était parvenu à détruire un missile hypersonique russe « Kinjal » en vol en tirant plusieurs missiles intercepteurs selon différents angles. Ce qui fut confirmé, plus tard, par un porte-parole du Pentagone. Dans un article publié en mars dernier, le Wall Street Journal fit le panégyrique du Patriot, alors que les forces ukrainiennes en disposaient d’au moins cinq unités à l’époque. « Le succès du système Patriot est attesté par les données du gouvernement ukrainien. Entre octobre 2023 et novembre dernier [2024, ndlr], l’Ukraine n’a détruit que 10 % des missiles balistiques, selon les chiffres de la force aérienne ukrainienne. Cependant, ceux tirés sur Kiev, où l’Ukraine possède au moins un système Patriot, ont généralement été interceptés », avait écrit le quotidien américain… avant de se livrer à une critique en règle du SAMP/T franco-italien. « Après son arrivée en Ukraine, le logiciel du système [SAMP/T] a connu des dysfonctionnements et il s’est avéré incapable d’intercepter les missiles balistiques. L’Ukraine s’est également rapidement retrouvée à court de missiles Aster », avança le Wall Street Journal, en citant des « sources proches du dossier ». Sollicité, Eurosam [MBDA et Thales], qui produit le SAMP/T, avait décliné tout commentaire. Cela étant, l’efficacité du Patriot est désormais moindre qu’auparavant. C’est en effet ce qu’a affirmé un rapport du renseignement militaire américain [DIA, Defense Intelligence Agency] en août. « La force aérienne ukrainienne a du mal à utiliser de manière constante les systèmes de défense aérienne Patriot pour se protéger contre les missiles balistiques russes, ceux-ci ayant été modifiés pour leur permettre de changer de trajectoire et d’effectuer des manœuvres au lieu de voler selon une trajectoire balistique traditionnelle », a expliqué la DIA. Si le Patriot est moins efficace, ce n’est pas le cas du SAMP/T. C’est en effet ce qu’a affirmé le général Fabien Mandon, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition au Sénat, ce 5 novembre. « Dans l’immédiat, les Ukrainiens ont besoin d’être aidés, notamment dans le domaine de la défense aérienne, parce qu’ils subissent régulièrement de très nombreux tirs. En une semaine, c’est à peu près 1 700 drones qui sont tirés par les Russes. Et au-delà des drones, ce sont des missiles assez performants qu’il est difficile d’intercepter », a d’abord souligné le CEMA. « On a aidé l’Ukraine en déployant des systèmes SAMP/T. Les Russes ont adapté les profils de vol de leurs missiles les plus perfectionnés parce qu’ils ont constaté qu’ils étaient interceptés par la défense aérienne ukrainienne. Aujourd’hui, le Patriot a du mal à les intercepter. Le SAMP/T les intercepte », a expliqué le général Mandon, après avoir salué « la qualité des travaux des techniciens, des ingénieurs et des ouvriers qui mettent au point nos équipements ». Pour beaucoup, le Patriot est « synonyme de protection. En fait, la solution développée par les Français, les Italiens et les Britanniques, pour les missiles [Aster] marche. Et elle marche mieux que le Patriot », a-t-il insisté. Le général Mandon est revenu sur les performances du SAMP/T à un autre moment de son audition. « Récemment, quand on me rapporte que notre système SAMP/T a intercepté des missiles qui ne l’étaient pas par des Patriot, les Ukrainiens nous remercient. Et ils savent que même si les quantités sont celles que l’on peut donner à l’échelle de notre pays, l’effort est là. La France a toujours tenu parole et fait de la qualité », a-t-il conclu. Au passage, si l’on peut dire, le CEMA a envoyé une pierre dans le jardin de l’European Sky Shield Initiative [ESSI], lancée par l’Allemagne afin de développer une défense antimissile européenne en mutualisant les achats de capacités dédiées entre les différents participants. Or, celle-ci a boudé le SAMP/T, lui préférant le Patriot. Photo : armée de l’Air & de l’Espace
  5. Selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, deux études sur l’éventualité de doter la Marine nationale de deux porte-avions devront être remises en 2028 au Parlement. Ainsi, la première vise à estimer « les crédits nécessaires à la conception, à la réalisation, à l’activité et à l’entretien d’un second porte-avions de nouvelle génération [PA NG] ainsi qu’aux infrastructures et aux dépenses de personnel liées à son fonctionnement » tandis que la seconde doit porter sur le coût et la viabilité du maintien en service du Charles de Gaulle après 2040, dans le cas où l’état de ses deux réacteurs nucléaires permettrait de le prolonger pendant quelques années de plus. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 23 octobre, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Nicolas Vaujour, a expliqué que ces études posaient le débat de la « permanence » du groupe aéronaval. « Il y a la permanence d’alerte, la permanence en mer et la permanence en mer lointaine. C’est la même chose pour les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE]. Si vous voulez une permanence en mer lointaine, résiliente, il vous en faut quatre. Si vous voulez une permanence en mer proche de chez vous, il vous en faut trois. Si vous voulez une permanence d’alerte, il vous en faut deux. Et si vous voulez 65 % du temps d’alerte, il ne vous en faut qu’un. C’est ça la réalité du débat sur la permanence. Après, comment on construit ça ? Ces sujets sont sur la table », a dit l’amiral Vaujour aux députés. « Évidemment, il y a le sujet budgétaire. Mais il y a surtout le sujet industriel. Est-ce qu’il faut faire deux porte-avions similaires ou des porte-avions différents, c’est-à-dire conventionnels, pour être très clair ? Toute cette équation, qui est assez compliquée, on est en train de la poser de manière à répondre à cette question. Mais ce n’est pas aujourd’hui que l’on doit décider. Aujourd’hui, ce que l’on doit décider, c’est le lancement du successeur du porte-avions Charles de Gaulle », a ajouté le CEMM. Deux semaines plus tard, devant les sénateurs, évoquant le PA NG, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Fabien Mandon, a fait valoir qu’il était « absolument essentiel de réfléchir au moyen d’avoir une permanence » aéronavale. « Au plan militaire, j’ai besoin de permanence. Un outil de combat qui est disponible 65 % du temps, ce n’est pas l’idéal. En tout cas, pour moi, soit il est disponible quand j’en ai besoin, soit il n’est pas disponible. Donc, la détermination du futur porte-avions, dans sa géométrie, son volume et son coût, est essentielle. On est en train de terminer ces travaux, qui vont être présentés à notre ministre », a dit le général Mandon, alors que le contrat du lancement en réalisation du PA NG n’a toujours pas été notifié aux industriels [Naval Group et Les Chantiers de l’Atlantique, ndlr]. « Il y a eu une importante remise en question », a poursuivi le CEMA. « Ce ne sera pas la reproduction du passé. Pour moi, c’était clef. Le porte-avions a eu une vraie utilité au XXe siècle. On est au XXIe siècle, il y a de nouvelles menaces, de nouveaux environnements. Le porte-avions, beaucoup y voient le bâtiment. Moi, j’y vois la puissance aérienne. Et donc, cette puissance aérienne qui sera mise en œuvre à bord d’un porte-avions rassemblera, bien sûr, des avions de prochaine génération mais aussi des drones de tout type », a-t-il détaillé. « On doit réfléchir à l’évolution de ce système. On est en train de terminer ce travail, en lien avec la Délégation générale pour l’armement [sic] qui négocie un programme qui va s’étaler sur des dizaines d’années et qui est dimensionnant pour nous. J’espère avoir la permanence », a insisté le général Mandon, qui a conclu son propos en se disant « préoccupé d’une manière générale par l’évolution des coûts de chaque système ». https://www.opex360.com/
  6. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/avec-le-role-2-basique-r2b-le-ssa-sadapte-au-contrat-operationnel-de-lotan/ Les soignants militaires projetés au sein du rôle 2 basique doivent être en mesure d’achever le montage de la structure en 24 heures. Photo SSA Le nouveau Rôle 2 Basique (R2B) du Service de santé des armées (le SSA) a été soumis à une évaluation technico-opérationnelle, le 9 octobre 2025, sur le site d’Orléans-Chanteau (45). Cette structure, « à la fois moderne et rustique » selon le SSA, permet de faire face à des séries d’afflux massif de blessés pendant plusieurs jours. « C’est un standard défini par l’OTAN, basé sur un retour d’expérience des unités soignantes ukrainiennes », précise le médecin-chef Sylvain. Comme l’expliquait en 2024, un commandant du service de santé australien, « la nomenclature Role 2 Basic est issue de la doctrine de l’OTAN. En théorie, un officier d’état-major des Forces armées canadiennes parlant à un officier d’état-major britannique dans une cellule de régulation des blessés d’une coalition, sous pression et dans une situation urgente, devrait pouvoir comprendre rapidement quelles capacités un R2B des Forces de défense australiennes peut fournir afin de permettre une prise de décision éclairée ». Dans cette nomenclature otanienne, au R2B s’ajoutent les Role 2 Forward (R2F), Role 2 Basic Highly Mobile (R2B HM) et Role 2 Enhanced (R2E). La nouvelle version du Rôle 2 Basique du SSA compte notamment 20 lits d’hospitalisation standard gérés par une équipe de 10 personnels soignants. Il intègre 26 tentes spécialisées, parmi lesquelles plusieurs capacités inédites : pharmacie renforcée, cabinet dentaire, commandement, et surtout un laboratoire de biologie médicale, capable de réaliser des analyses de microbiologie et de biologie moléculaire. Son autonomie minimale est de trois jours. Selon le SSA, ce dispositif hors norme garantit « cinq avancées majeures »: Atout n° 1 : Garantir une offre de soins similaire à un hôpital militaire en France Atout n°2 : faire face à des afflux massifs de blessés pendant plusieurs jour Atout n°3 : prêt à être déployé rapidement et à s’adapter au contexte tactique Atout n° 4 : Pharmacie, laboratoire, commandement… de nouvelles capacités intégrées Atout n°5 : Simplification et standardisation des processus. La première capacité opérationnelle sera prononcée début 2026 et une déclinaison encore plus mobile de ce R2B devrait même être évaluée lors du prochain exercice ORION.
  7. https://www.forcesoperations.com/des-drones-bientot-deployes-a-marche-forcee-dans-linfanterie-belge/ Décupler sa flotte de drones. Voilà la trajectoire sur laquelle la Force Terrestre belge s’engagera à partir de 2026, apprenait-on le mois dernier à Draguignan lors de la dernière édition des Journées nationales de l’infanterie (JNI). L’heure est à la dronisation à marche forcée pour les fantassins belges. Aujourd’hui limité tant en volume qu’en matière d’effets, leur parc de drones va considérablement se développer à partir de l’an prochain, apprenait-on à l’occasion de JNI auxquelles, partenariat CaMo oblige, aura pris part une importante délégation belge. Non seulement pratiquement décuplé, le parc sera en outre diversifié pour étendre l’éventail d’applications à l’acquisition de cible, à la frappe ciblée, au transport, au relais de communication ou encore à la guerre électronique. Le sommet de la trame sera occupé par des mini-drones. Des plateformes de transport et d’observation comme le Tundra 2 d’Hexadrone, le Puma AE d’AeroVironment ou le Vector AI de Quantum Systems, déployé par les forces ukrainiennes, sont ainsi dans le collimateur de la Force Terrestre. Celle-ci remplacera par ailleurs ses drones Parrot Anafi par un nouveau système, l’une des pistes explorées reposant sur le Skydio X10D du droniste américain éponyme. Livré à l’armée américaine et sélectionné par la Défense espagnole, le Skydio 10D est aussi entré au catalogue de l’OTAN par l’entremise d’un partenariat établi avec le belge COBBS BELUX, revendeur désigné pour le marché européen. Il s’agira en parallèle d’équiper chaque groupe de combat d’un nano-drone Black Hornet, autre référence américaine maintenant proposée dans une quatrième version améliorée. Plus volumineux et plus lourd que son prédécesseur, le Black Hornet 4 est par contre doté d’une meilleure autonomie et d’une meilleure résistance au vent tout en combinant des voies jour et infrarouge au sein d’un unique vecteur. Derrière ces moyens connus, l’infanterie belge cherche à ne pas rater le virage des munitions téléopérées (MTO) et des drones à pilotage immersif (FPV). Une phase d’expérimentation démarrera dès la fin 2025 pour chaque segment. Côté MTO, 15 systèmes Bolt-M ont été « déroutées » à cette fin d’un marché conclu au profit de l’Ukraine. Cette solution dotée d’une endurance de 40 min et d’une allonge de 20 km, la Défense belge la doit à Anduril, une société américaine qui vient d’ouvrir un bureau bruxellois et envisage la localisation de sa production en territoire belge via un accord signé récemment avec… COBBS BELUX. Reste qu’aucune solution structurelle n’est encore actée en matière de MTO. Le système français Damoclès, développé par KNDS France et Delair, est l’une des options envisagées pour la suite. Un tel choix s’adjoint néanmoins d’un dialogue politique et industrielle au vu de l’enjeu désormais central des retours sociétaux conclus avec la France dans le cadre du partenariat CaMo. À l’instar des réflexions conduites chez le partenaire français, la Force Terrestre privilégie pour l’instant un déploiement de ses MTO parmi ses groupes anti-chars. Entre cette piste et la création d’unités dédiées, la prise en main du système Bolt-M participera justement à éclairer un champ encore ouvert de part et d’autre de la frontière. Quant aux drones FPV, la Défense aura à nouveau tiré parti d’un marché conclu pour appuyer l’Ukraine pour se doter d’une première vague de 2500 systèmes. Au vu du briefing réalisé durant les JNI, le choix semble s’être porté sur le drone Shpak de la société lituanienne RSI Europe. Sphpak ou non, ces drones sont eux aussi attendus à compter de la fin de l’année. L’essentiel, soit 1500 unités, ne seront équipés que d’une voie jour. Les 1000 disposeront d’une voie infrarouge, la moitié d’entre eux recevant également une bobine de fibre optique de 10 km pour naviguer tout en éludant le brouillage adverse. Ces drones seront réceptionnés sans tête militaire. Du moins pour l’instant, car une demande a été introduite pour y ajouter des charges antichars ou explosives ad-hoc. Que ce soit pour les modèles déjà choisis ou ceux à venir, il conviendra de ne pas multiplier les contrats à l’infini. La Défense belge prévoit plutôt la mise en place d’un contrat ouvert donnant accès à un catalogue dans lequel aller piocher selon le besoin du moment, gain de temps et d’efficacité à la clef. Mieux adaptée à l’évolution rapide du secteur, un tel catalogue n’est pas sans rappeler le mécanisme mis en place côté français sous le pilotage de la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé). Ces achats sont une étape nécessaire dans la transformation des compagnies de combat et compagnies d’appui des quatre bataillons d’infanterie belges. La dynamique est déjà lancée, un détachement « dronisé » étant en cours de création dans chaque compagnie de combat. Idem pour des compagnies d’appui renforcées à terme d’une section spécialisée de drones. Celle-ci pourrait se construire autour de deux groupes d’observation équipés de drones Puma et de quatre groupes d’attaque armés de drones FPV et de MTO. Les réflexions sont en cours, et l’arrivée de nouveau systèmes permettra à ce titre de défricher un domaine pour lequel l’essentiel reste encore à écrire. Crédits : Anduril
  8. https://www.forcesoperations.com/un-pas-vers-la-production-de-missiles-mistral-3-en-australie/ Et si le missile de défense sol-air très courte portée MISTRAL 3 était aussi produit en Australie ? C’est tout l’enjeu d’un accord signé hier par MBDA et le groupe munitionnaire australien NIOA. « L’Australie pourrait devenir le premier pays hors de France à produire l’un des systèmes de défense sol-air les plus avancés au monde », commentait le groupe australien en marge de la signature d’un protocole d’accord (MoU) avec MBDA. Son objet ? Étudier des pistes d’assemblage ou de production de la tête militaire du MISTRAL 3 et, in fine, intégrer le partenaire australien dans la chaîne d’approvisionnement de MBDA. Exploratoire à ce stade, la démarche s’insère dans une stratégie australienne de transfert d’activité établie de longue date et à laquelle participent déjà quelques acteurs français, dont Thales et Safran. « Alors que le gouvernement australien privilégie la production nationale d’une gamme plus étendue de munitions et le développement de partenariats avec l’industrie, le moment est idéal pour que NIOA et MBDA franchissent cette première étape significative », déclarait le PDG de NIOA, Robert Nioa. « La co-conception, le co-développement, la co-production et le soutien conjoint de capacités telles que les missiles MISTRAL permettront une utilisation efficace des ressources conjointes, renforçant ainsi les capacités industrielles de défense collectives, améliorant l’interopérabilité et accélérant le développement technologique », poursuivait-il. Pour MBDA, la manoeuvre participerait aussi à muscler une chaîne de production dont les cadences ont déjà quadruplé pour atteindre aujourd’hui 40 missiles par mois. Le besoin va néanmoins croissant et exige de livrer rapidement, comme l’atteste un carnet de commandes qui sera bientôt épaissi, entre autres, par l’acquisition d’un millier d’exemplaires par la Roumanie. « NIOA joue un rôle essentiel dans la fourniture de munitions aux forces de défense australiennes. Ensemble, nous pouvons apporter les solutions nécessaires pour contrer l’évolution de la menace des drones à laquelle les forces armées sont confrontées et fournir la meilleure capacité de défense aérienne à très courte portée disponible sur le marché », relevait Pierre-Marie Belleau, en charge de la ligne de produits « frappes dans la profondeur » au sein de MBDA. Derrière l’enjeu industriel, ce rapprochement franco-australien entend en effet répondre à « un besoin capacitaire immédiat en matière pour des systèmes de lutte anti-drones, en particulier dans les domaines terrestre et naval ». L’annonce intervient en effet à l’heure où l’armée australienne, par exemple, se retrouve dépourvue de solutions opérant dans cette couche de la défense sol-air. Ses systèmes RBS 70 ont en effet été remplacés à l’été 2019 par des systèmes norvégiens NASAMS de facture norvégienne au travers d’un programme LAND 19 Phase 7b focalisé sur la courte portée (SHORAD). Une solution néanmoins surdimensionnée face à une menace que les forces australiennes cherchent visiblement à contrer en émettant ce qui ressemble à une urgence opérationnelle. Crédits image : Adrien DASTE / MBDA France
  9. La Corée du Nord envoie des renforts en Russie 5 000 sapeurs nord-coréens ont été acheminés ou vont l'être en Russie depuis septembre afin de participer à la reconstruction d’infrastructures a expliqué un député sud-coréen. Et 1 000 ingénieurs le seront pour le déminage. Selon Lee Seong-Kweun , les services de renseignement coréens ont découvert de nouveaux « signes d'entraînement et de sélection de personnel en vue d'un déploiement ultérieur de troupes » en Russie, en Corée du Nord. Selon les chiffres couramment avancés ce sont 10 000 soldats venus de Pyongyang qui se trouveraient à la frontière russo-ukrainienne. La Corée du Nord allié de la Russie a fourni des milliers de soldats pour repousser les troupes ukrainiennes qui avaient pris pied, entre fin 2024 et le printemps 2025, dans une partie de la région frontalière russe de Koursk. En janvier dernier, les forces armées ukrainiennes ont capturé deux soldats nord-coréens. Selon plusieurs sources, ceux-ci pensaient combattre des « soldats sud-coréens assistant l'Ukraine ». D'après les services de renseignement sud-coréens et occidentaux, cités par le media en ligne Meduza, jusqu'à 15 000 soldats nord-coréens auraient participé aux combats dans la région de Koursk. « Les estimations varient, mais on estime qu’entre 500 et 1 500 nord-coréens ont été tués ». Illustration : Kim Jong-un et Vladimir Poutine en 2019 ©Wikipedia
  10. C'est ce que souligne l'article.............et d'insister : ".............. M'enfin. BTX
  11. La dernière apparition de "bibiche" dans ce forum............elle retenait un rocher. Pas mal ! Là elle vient de me faire un déhanché sulfureux sur la plage de Mandelieu La Napoule. Elle est très timide. BTX
  12. Inscrivez-vous gratuitement ici ✽ ✽ ✽ "PepPsy & CNMSS", votre application bien être vous convie à une conférence en ligne exceptionnelle sur le thème : Prendre soin de son couple en tant que militaire le jeudi 27 novembre de 9h à 10h30 avec Mathilde Tiberghien, psychologue clinicienne, spécialisée dans l'accompagnement des militaires et de leur famille. Au programme : Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les couples liées à la condition militaire ? Quelles sont les forces du couple militaire ? Quelques pistes concrètes pour renforcer et prendre soin de son couple. Au plaisir de vous y retrouver. La CNMSS Pour plus de renseignements sur l’application PepPsy & CNMSS L’utilisation de votre adresse mail personnelle pour cet envoi s’inscrit dans le cadre de l’autorisation accordée à l’assurance maladie, lors de l’ouverture de votre compte ameli, pour vous informer sur les services d’accès aux soins, dispositifs de prévention, remboursements de frais de santé, prestations d’assurance maladie-maternité, … Pour en savoir plus sur les modalités d’exercice de vos droits, consultez les conditions générales d’utilisation et mentions légales du compte ameli en cliquant ici. Conformément à la réglementation relative à la protection des données à caractère personnel vous pouvez également exercer vos droits auprès de la CNMSS au regard de l’utilisation de vos données personnelles. Ne pas répondre à ce courriel, votre message ne sera pas traité. Pour écrire à la CNMSS, rendez-vous sur le site cnmss.fr. Je compte bien y aller avec "bibiche".
  13. https://www.opex360.com/2025/11/04/scania-france-sapprete-a-lancer-la-production-de-50-vehicules-antiaeriens-vampire-pour-larmee-de-terre/ En décembre 2024, la Structure Intégrée du Maintien en condition opérationnelle des Matériels Terrestres [SIMMT] avait évoqué un projet consistant à remplacer les camions TRM 2000 et les Véhicules de liaison de reconnaissance et d’appui [VLRA] du 54e Régiment d’Artillerie, unité référente de l’armée de Terre en matière de défense sol-air, par de nouveaux véhicules équipés du système PAMELA [pour Plateforme d’Adaptation MISTRAL Équipée Légère et Aérotransportable]. « Grâce au travail de la SIMMT, en collaboration avec la Direction générale de l’armement [DGA] et la Section technique de l’armée de Terre [STAT], l’armée de Terre bénéficie désormais du Scania Vampire, un véhicule de dernière génération capable de porter la PAMELA pour le tir de missiles MISTRAL », avait-elle en effet affirmé. Selon les explications de la SIMMT, ce projet avait démarré un an plus tôt, via une commande passée auprès de Scania par l’entremise de l’Union des groupements d’achats publics [UGAP, la centrale des achats publics]. Le véhicule retenu n’était autre que le VRP [Véhicule de ravitaillement dans la profondeur], précédemment acquis pour répondre aux besoins du 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces Spéciales [RHFS]. Quoi qu’il en soit, l’acquisition du « véhicule porteur polyvalent PAMELA » [V3P] Vampire ne figure ni dans la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, ni dans les documents budgétaires, y compris les plus récents. Pour autant, ce 4 novembre, Scania France a annoncé que le lancement de la production de cinquante V3P Vampire était imminent. « Pour répondre à une commande de l’armée de Terre, Scania Public and Defense avec l’aide du bureau d’études du siège suédois, a conçu le Vampire, un camion 4×4 léger, maniable et aérotransportable, capable d’accueillir 4 soldats et compatible avec la plateforme PAMELA », a d’abord souligné l’industriel, via le réseau social LinkedIn. < "La production en série sera réalisée à Scania Production Angers, avec 50 véhicules prévus pour l’été 2026", a-t-il ensuite indiqué. Et d'ajouter : "Ce projet innovant met en lumière l’expertise technique de Scania, la capacité industrielle de Scania Production Angers et la complémentarité des équipes sur un même site. Un bel exemple de savoir-faire à la française, où conception et industrialisation travaillent main dans la main pour répondre aux besoins spécifiques de l’armée française". Bien que peu protégés, ce qui ne manque pas de susciter quelques interrogations, résumées par le blog spécialisé Blablachars, ces V3P Vampire compléteront les vingt-quatre Véhicules blindés multirôles légers [VBMR-L] Serval dotés de missiles antiaériens MISTRAL 3 que la LPM 2024-30 prévoit d’acquérir pour le compte de l’armée de Terre avant 2030. Photo : SIMMT
  14. https://www.opex360.com/2025/11/04/la-marine-nationale-va-pouvoir-doubler-la-puissance-de-feu-de-ses-fregates-de-defense-et-dintervention/ La Marine nationale va doubler la puissance de feu de ses frégates de défense et d’intervention Selon le contrat opérationnel défini dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale [LBDSN] de 2013, la Marine nationale devrait disposer de quinze frégates dites de premier rang. Or, ce format est actuellement atteint parce qu’il prend en compte les frégates de type La Fayette [FLF], que l’on ne peut pas considérer comme étant de premier rang, même si trois d’entre elles ont été modifiées pour mettre en œuvre un sonar. D’où l’importance du programme FDI [Frégate de défense et d’intervention], lequel prévoit de doter la Marine nationale de cinq nouvelles frégates entre 2025 et 2032. La première, l’Amiral Ronarc’h, a récemment été livrée par Naval Group. Deux autres – l’Amiral Louzeau et l’Amiral Castex – suivront d’ici 2030. Mais par rapport aux quatre FDI commandées par la Grèce, ces trois unités seront moins armées. En effet, elles seront dotées de seulement seize cellules Sylver A50 pour lancer des missiles surface-air Aster 30, de huit missiles antisurface Exocet MM40, de deux doubles tubes lance-torpilles, d’une tourelle de 76 mm et de deux canons téléopérés de 20 mm. Pour des impératifs budgétaires, l’option de les équiper d’un système de lancement vertical A70 pour leur permettre de tirer des Missiles de croisière navals [MdCN] n’a pas été retenue à ce jour, même si, de par leur architecture ouverte, cette capacité pourra leur être éventuellement ajoutée à l’avenir. Par ailleurs, la décision de commander trois FDI de plus afin que la Marine nationale puisse disposer de dix-huit navires de premier rang, comme l’avait suggéré Sébastien Lecornu quand il était encore ministre des Armées, a été renvoyée à plus tard, c’est-à-dire à la prochaine Loi de programmation militaire [LPM]. Cela étant, la Marine nationale n’a sans doute pas perdu au change. En effet, lors de l’examen des crédits alloués au ministère des Armées pour 2026 par la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, le député Yannick Chenevard [EPR] a fait savoir que les FDI n° 4 et n° 5 [Amiral Nomy et Amiral Cabanier] allaient être équipées de trente-deux cellules Sylver A50. En revanche, il n’a pas évoqué l’éventualité de les armer avec des MdCN. Pour rappel, les deux dernières FDI seront remises à la Marine nationale en 2031 et en 2032. « La mise à jour des FDI n° 1, n° 2 et n° 3 se fera. […] Et la montée en puissance en matière d’Aster se fera également », a assuré M. Chenevard. Pour autant, l’idée d’un format à dix-huit navires de premier rang n’est pas abandonnée. Mais il se pourrait que les trois unités supplémentaires ne soient finalement pas des FDI. En tout cas, l’état-major de la Marine nationale s’interroge. « Sur le plan industriel, Naval Group produit actuellement une FDI tous les ans et demi. On a, dans la Loi de programmation militaire, trois FDI prévues et deux sur la suivante. Ça veut dire que, aujourd’hui, on est dans l’épure. Ça sort bien et, d’ailleurs, la première, l’Amiral Ronarc’h, fait le bonheur des marins, avec ses capacités opérationnelles redoutables », a d’abord souligné le député Mais les FDI « sont des bateaux de 4 500 tonnes. Une frégate de premier rang, ça va de 4 500 tonnes à 7 000 ou 8 000 tonnes. Le grand sujet, demain, est que, à partir du moment où on doit passer à trois frégates de premier rang supplémentaires, est de bien réfléchir à ce dont on a besoin », a-t-il poursuivi. « Est-ce qu’on a besoin de continuer la série des FDI, avec seize lanceurs de missiles supplémentaires, ou est-ce que, finalement, on a besoin de FREMM [Frégates multimissions], de bateaux de 7 000 tonnes, en plus ? », a ensuite demandé M. Chenevard. « L’interrogation, à laquelle, je pense, l’état-major de la marine saura répondre, c’est celle-là », a-t-il conclu. Après les Frégates de défense aérienne [FDA, classe Horizon], les FREMM et les Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF], une nouvelle coopération avec l’Italie pourrait-elle être envisagée ? En avril, dans une réponse à une question écrite posée par la députée Nathalie Da Conceicao Carvalho au sujet d’une éventuelle coopération avec l’Italie en vue de se procurer des « super-destroyer DDX » [ou « cacciatorpediniere »], en cours de développement chez Fincantieri, le ministère des Armées, s’était montré évasif. « Pour la majorité des programmes d’armement, les coopérations européennes sont recherchées et encouragées. Dans le domaine naval, l’Italie et la France entretiennent un partenariat étroit, notamment au sein de la société Naviris [la coentreprise de Naval Group et de Fincantieri, ndlr] », avait-il d’abord rappelé. « Le traité du Quirinal offre ainsi des perspectives pour renforcer davantage ce partenariat », avait-il continué, avant d’évoquer un « travail d’évaluation et de chiffrage de l’accélération de notre réarmement et du renforcement de nos capacités ».
  15. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/mobilite-militaire-lue-prepare-un-paquet-urgent-de-mesures-pour-le-19-novembre/ Mobilité militaire: l’UE prépare un « paquet urgent » de mesures pour le 19 novembre Photo EMA Et voilà que l’on reparle de la mobilité militaire! Pour acheminer des troupes, de l’armement et des munitions, pour évacuer les blessés…, il faut des routes et des voies de chemin de fer adaptées, des installations portuaires et aéroportuaires aménagées, des lieux de stockage accessibles. La Commission européenne va présenter un « paquet urgent » le 19 novembre, mais la question n’est pas nouvelle. Un rapport confidentiel de l’Otan révélé dès 2017 par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel exposait les problèmes rencontrés par les unités de l’armée américaine dans leurs déplacements en Europe. Les Américains réclamaient alors une meilleure mobilité militaire en Europe afin d’acheminer les renforts venus des Amériques en cas de conflit en Europe. Dans la foulée, l’Atlantic Council avait lancé une étude pour recenser les problèmes administratifs qui se posent lors des franchissements de frontières et déterminer quelles améliorations doivent être apportées, tant sur le plan technique que sur le plan légal et diplomatique, pour fluidifier la circulation des convois militaires, en particulier américains, en mouvement vers l’Europe de l’Est en cas de crise. La rédaction d’un rapport sur ce thème avait été confiée au général Scaparrotti (ancien patron des forces alliées en Europe) et à l’ancien ambassadeur Collen Bell. Leur rapport: « Moving out: A comprehensive assessment of European military mobility » a été diffusé le 23 avril 2021. Il pose la question du prépositionnement des stocks d’armements et de munitions, celle des infrastructures (et de leur sécurité), ainsi que celle des voies de communication terrestres, aériennes et maritimes; il s’interroge aussi sur le transport stratégique. Des Bradley dans la gare de Mannheim,en Allemagne en mars 2022. (Photo by Maj. Allan Laggui) Autant d’interrogations qui avaient aussi mobilisé les Européens. À la suite du premier plan d’action de l’UE sur la mobilité militaire de 2018, la Commission européenne et le haut représentant/vice-président ont publié conjointement, le 10 novembre 2022, le second plan d’action sur la mobilité militaire qui couvre la période 2022-2026. Plus récemment, la Commission européenne a déclaré, dans un livre blanc publié en octobre, vouloir « mettre en place d’ici fin 2027 une zone de mobilité militaire à l’échelle de l’UE, avec des règles et des procédures harmonisées et un réseau de corridors terrestres, d’aéroports, de ports maritimes et d’éléments de soutien assurant le transport sans entrave des troupes et du matériel militaire à travers l’Union, en étroite coordination avec l’Otan ». La création d’un pool de transport commun — camions, plateformes ferroviaires et ferries — pour l’acheminement rapide des troupes et des armements, est aussi dans les cartons de la Commission. Que de bonnes intentions! Le résultat de toutes ces initiatives? Il n’est pas bas brillant selon un Rapport spécial de la Cour des comptes européenne d’avril 2025. Il porte sur « La mobilité militaire de l’Union. Les défauts de conception et les obstacles rencontrés ralentissent la progression« . Ses constats sont sévères: « Les dispositifs de gouvernance pour la mobilité militaire dans l’UE sont complexes. Il n’existe pas de point de contact unique pour les mesures relatives à la mobilité militaire. Il est dès lors difficile pour les parties prenantes, telles que les ministères de la défense, de savoir qui fait quoi dans ce domaine », écrivent les rédacteurs qui parlent de « progrès accomplis variables dans la réalisation de ses objectifs, à savoir assurer le déplacement rapide et sans entrave des personnels, matériels et moyens militaires, à brève échéance et à grande échelle, à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. » Ils regrettent aussi « le financement fourni par l’UE instable et imprévisible ». Le résultat n’est pas brillant non plus sur le terrain comme ont pu s’en rendre compte, ce mois d’octobre, les troupes européennes qui ont manoeuvré en Roumanie dans le cadre de Dacian Fall 25. Elles ont expérimenté, elles aussi, des déboires mobilitaires. Preuves que la libre circulation des équipements à travers un « Schengen militaire » n’existe pas encore, alors que pour les pays en première ligne, la réactivité des alliés éloignés de la ligne de front est clé. Si l’objectif est de se déployer rapidement en cas de conflit, « pour tous les moyens qui transitent il y a des délais de déclaration assez importants, si bien qu’on a dû figer l’état de la force à déployer fin août pour un exercice qui commence fin octobre », expliquait à l’AFP un officier supérieur français. Chaque plaque d’immatriculation de véhicule doit être précisée dans la documentation, de même que les noms des personnels dans le convoi, qui doit constamment être escorté par la police locale. Une procédure répétée pour chaque passage de frontière. « On est confronté à des contraintes de temps de paix, que l’on peut comprendre », reconnaît le général Maxime Do Tran, commandant la 7e brigade blindée française qui a pris part à Dacian Fall. Seule consolation: en cas de crise, des mécanismes de l’Otan existent pour « baisser les barrières administratives et douanières. Ces procédures se compteraient alors en « quelques semaines ». Des militaires français en Roumanie lors de Dacian Fall. (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Faciliter la mobilité militaire a un prix. Selon le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, un investissement de 70 milliards d’euros est nécessaire pour pallier les insuffisances de la mobilité militaire européenne, souligne un rapport de l’IISS cité par mon confrère Christian Spillmann de la Matinale Européenne du 4 novembre. C’est un effort louable et attendu. Mais effectivement « que de temps perdu », selon Christian Spillman. « Près de 10 ans ont passé depuis le rejet du plan d’actions militaires proposé en 2018 par Jean-Claude Juncker. Les Etats “frugaux” menés par l’Allemagne ont taillé les lignes budgétaires jusqu’à l’os et Ursula von der Leyen, l’ancienne ministre de la Défense d’Angela Merkel, à peine investie à la tête de l’institution, n’a pas osé ou n’a pas voulu bouger. Ce n’était pas dans l’air du temps, le Kremlin n’avait pas lancé l’invasion de l’Ukraine ». Quoi qu’il soit décidé et annoncé le 19 novembre (la France demande toujours un coordinateur de la mobilité militaire de l’UE pour réduire le temps de transit des troupes à travers l’Europe), certaines questions resteront en suspens. Par exemple, comment relever un autre défi pour les forces armées en matière de mobilité internationale puisque que la grande majorité du transit des équipements se fait grâce à des ressources provenant du secteur privé?
  16. Aïe huit ans après ? Il pourrait être caporal-chef ..................... BTX
  17. https://www.opex360.com/2025/11/03/grace-a-lia-les-analystes-en-guerre-acoustique-de-la-marine-ont-multiplie-leur-production-par-50/ En mars 2024, au moment de l’annonce de la création de l’Agence ministérielle de l’intelligence artificielle de Défense [AMIAD], Sébastien Lecornu, alors ministre des Armées, avait évoqué les essais « bouleversants » d’une « solution d’analyse de l’acoustique sous-marine » encore en développement. L’un des aspects de la lutte anti-sous-marine est de pouvoir collecter, en toute discrétion, puis d’analyser les sons émis par les systèmes de propulsion des navires. Et cela afin de constituer une base de données qui permettra ensuite de les identifier à coup sûr et même de déterminer leur position et leur vitesse de navigation. L’objectif est de pouvoir élaborer, le cas échéant, une manœuvre tactique pour les prendre en chasse ou pour s’en éloigner. Au sein de la Marine nationale, cette mission est assurée par les analystes en guerre acoustique [ANAGA, encore appelés « oreilles d’or »] affectés au Centre d’interprétation et de reconnaissance acoustique [CIRA] ou à bord des sous-marins. Cela étant, collecter la signature acoustique des navires devient une tâche de plus en plus compliquée car le trafic maritime ne cesse d’augmenter tandis que les capteurs sont à la fois plus nombreux et plus performants. Aussi, le volume de données à analyser s’accroît en conséquence. D’où l’idée de recourir à l’intelligence artificielle. Pour cela, la Marine nationale s’est rapprochée de Safran.AI [ex-Preligens] pour mettre au point la solution évoquée par M. Lecornu. Visiblement, les travaux ont été rapidement menés car, selon l’amiral Nicolas Vaujour, son chef d’état-major [CEMM], le CIRA est la première unité à avoir « basculé complètement dans l’intelligence artificielle ». « On fait des choses que personne ne fait. On a demandé à une start-up de nous aider et de faire basculer complètement le CIRA dans l’intelligence artificielle. On a gardé les marins [les « oreilles d’or »] et on a multiplié, grosso modo, entre 40 et 50 la production de cette unité par rapport à ce qu’on faisait avant », a expliqué l’amiral Vaujour, lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale. « On n’a pas enlevé le bon vieux marin ‘oreilles d’or’, qui est capable d’analyser des sons bien mieux qu’un algorithme codé en Python, qui ne le fera probablement jamais. En revanche, tout ce qui est simple à faire, l’algorithme va le faire. Cela évite aux marins de s’embêter pendant des heures sur des trucs qui n’ont pas d’intérêt », a poursuivi le CEMM. Et d’insister : Les ANAGA « sont les seuls à être capables de dire si un sous-marin est en train d’ouvrir un sas ou de démarrer un nouveau [moteur] diesel. Ça, il n’y a que l’homme qui sait le faire aujourd’hui ». Comme l’avait expliqué la Marine nationale en mai 2024, la solution d’intelligence artificielle mise au point avec Safran.AI, était déjà en mesure, à l’époque, d’identifier le système propulsif d’un bateau et le nombre de pales d’une hélice. En outre, plus le volume des données collectées sera important, plus elle gagnera en efficacité et en fiabilité. Mais cela suppose de disposer d’une puissance de calcul ad hoc et d’augmenter les capacités de stockage de l’information.
  18. En complément.............. https://www.opex360.com/2025/11/04/deces-dun-caporal-du-7e-bataillon-de-chasseurs-alpins-lors-dune-mission-contre-lorpaillage-illegal-en-guyane/ « Grande tristesse à l’annonce du décès du caporal Jimmy Gosselin alors qu’il était engagé dans le cadre de l’opération Harpie en Guyane. Je salue avec un profond respect sa mémoire, son engagement et adresse, au nom des armées françaises, mes plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu’à ses camarades du 7e Bataillon de chasseurs alpins et du 9e Régiment d’Infanterie de Marine au sein duquel il était détaché temporairement », a réagi le général Fabien Mandon, le chef d’état-major des Armées [CEMA]. Le caporal-chef Gosselin s’était engagé au sein du 7e BCA de Varces [Isère] en 2021, à l’âge de 19 ans. « Chasseur particulièrement investi, il réussit avec brio ses formations et accède à la fonction de pilote d’engin blindé. Militaire fiable, discret et rigoureux, il transmet avec une remarquable pédagogie son savoir-faire aux plus jeunes pilotes de sa compagnie », rappelle sa hiérarchie. Ayant suivi avec succès une formation de chef d’équipe après s’être distingué lors de l’exercice « Mountain Training Exercise », organisé en 2023 en Californie, Jimmy Gosselin avait été promu caporal le 1er septembre 2024. En outre, il faisait partie des premiers télépilotes de drone formés au sein du 7e BCA. Il était déployé depuis un peu plus d’un mois au sein du 9e RIMa de Cayenne pour une mission de courte durée. Pour rappel, la mission Harpie a été lancée en 2008. Selon la préfecture de Guyane, et malgré les actions menées par les FAG et la Gendarmerie, 6 200 « garimpeiros » exploiteraient encore 470 sites illégaux d’orpaillage, motivés par le cours de l’or [90 000 euros le kilo, ndlr]. En 2024, 14,5 kg d’or et 55 kg de mercure ont été saisis tandis que 7 500 carbets et 250 puits ont été détruits.
  19. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/dacian-fall-en-photos-solidarite-strategique-et-casse-tete-logistico-administratif/ Dacian Fall en photos. Solidarité stratégique et casse-tête logistico-administratif Des VBCI avant un franchissement via un PFM): les blindés doivent franchir la rivière Mures à Santimbru, en Roumanie (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Quand on reparle de Dacian Fall mais d’abord en photos (crédit AFP)! Des militaires français de la 7e BB lors de Dacian Fall. (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Du 20 octobre au 13 novembre, une brigade multinationale formée pour l’occasion et armée par la France avec des contingents belge, luxembourgeois et espagnol, multiplie les manoeuvres, les tirs réels d’artillerie et de chars avec les unités roumaines pour valider la capacité de l’armée française à rapidement monter en puissance et se déployer en cas de crise. Un renforcement rapide que Dacian Fall vise à valider auprès de l’Alliance atlantique. « On doit démontrer notre capacité à s’intégrer dans une division otanienne, tant au niveau des procédures que de la diffusion des ordres », explique le général Maxime Do Tran, commandant la 7e brigade blindée déployée pour Dacian Fall. Des PVP français escortent un des nombreux convois français lors du déploiement des unités de la 7e BB. (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Pour convoyer en Roumanie les renforts français (1 300 militaires de la 7e brigade blindée et leurs chars Leclerc, leurs blindés VBCI, les canons Caesar et les engins du génie pour franchir les cours d’eau, huit hélicoptères), tous les modes de transport ont été mis à contribution. Un cargo roulier a transporté tout le matériel du détachement logistique, le GT Dragon, jusqu’au port grec d’Alexandroupoli. Celui-ci a ensuite pris la route en 12 convois qui ont traversé la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie pour arriver sur le plateau de Transylvanie, au pied des Carpates. « Schengen militaire » Pourtant, si l’objectif est de se déployer rapidement en cas de conflit, « pour tous les moyens qui transitent il y a des délais de déclaration assez importants, si bien qu’on a dû figer l’état de la force à déployer fin août pour un exercice qui commence fin octobre », explique le lieutenant-colonel Alexis, numéro deux du GT Dragon. Chaque plaque d’immatriculation de véhicule doit être précisée dans la documentation, de même que les noms des personnels dans le convoi, qui doit constamment être escorté par la police locale. Une procédure répétée pour chaque passage de frontière. « On est confronté à des contraintes de temps de paix, que l’on peut comprendre », philosophe le général Maxime Do Tran, commandant la 7e brigade blindée (ci-dessous). Des mécanismes de l’Otan existent pour « baisser les barrières administratives et douanières » en cas de conflit, assure le lieutenant-colonel Alexis. Ces procédures se compteraient alors en « quelques semaines ». Mais la libre circulation des équipements à travers un « Schengen militaire » n’existe pas encore, alors que pour les pays en première ligne, la réactivité des alliés éloignés de la ligne de front est clé. Des blindés français sur l’un des champs de manoeuvres de Roumanie, le 3 novembre (Photo by Daniel MIHAILESCU / AFP) Corridors de mobilité L’identification des infrastructures (ponts, routes, voies ferrés) adaptées au passage de lourds et volumineux équipements, délaissée après la fin de la Guerre froide, est en revanche elle « bien meilleure qu’avant », selon lui. Pour faire sauter les verrous, la solution réside dans l’instauration de « corridors de mobilité » par lesquels les itinéraires sont clairement identifiés, les procédures administratives allégées. Les Pays-Bas, l’Allemagne et la Pologne sont en train d’en établir un depuis les ports de la mer du Nord jusqu’à la frontière bélarusse. « L’harmonisation est en cours mais ça prend du temps », se désole le lieutenant-colonel Alexis. L’Union européenne prévoit d’adopter d’ici la fin de l’année un « paquet sur la mobilité militaire » avec un « objectif de cinq jours, voire trois jours ouvrés » pour obtenir d’un pays de transit l’autorisation de passage, selon le général Fabrice Feola (ci-dessous), commandant le Centre de soutien des opérations et des acheminements (CSOA).
  20. https://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2025/11/un-militaire-meurt-en-guyane-lors-dune.html 21h après sa disparition lors de la traversée d'un cours d'eau, le corps du caporal-chef Jimmy Gosselin vient d'être retrouvé en Guyane. Le jeune soldat du 7e bataillon de chasseurs alpins (BCA) participait à une mission de lutte contre l'orpaillage clandestin. C'est lors d'une traversée en eaux vives pour atteindre un site illégal que le militaire a été emporté par le courant. Au cours de la traversée, le caporal Jimmy Gosselin a disparu. Les réactions immédiates de la patrouille n’ont malheureusement pas permis de le localiser. Les forces armées en Guyane ont rapidement entrepris des recherches avec des moyens terrestres, fluviaux et aériens. Le corps a été retrouvé sans vie après 21 heures de fouilles. Une enquête judiciaire est ouverte pour déterminer les circonstances de l’évènement. Le caporal-chef Jimmy Gosselin était déployé depuis le 25 septembre 2025 pour une durée de 4 mois au sein du 9e Régiment d’infanterie de marine (9e RIMa) stationné à Cayenne (973). More Majorum
  21. De nouveaux survols de drones au-dessus de deux bases militaires en Belgique Une enquête est en cours en Belgique après de nouveaux survols de drones au-dessus de deux bases militaires à au moins deux reprises et pendant deux soirs consécutifs. Des drones suspects ont été signalés vendredi et samedi soir au-dessus de la base aérienne de Kleine-Brogel, dans le nord-est du pays. Samedi, « il ne s’agissait pas d’un simple survol, mais d’une mission claire visant Kleine-Brogel », a affirmé Theo Francken, le ministre belge de la Défense sur le réseau social X: La base aérienne de Kleine-Brogel est située en Région flamande dans la Province de Limbourg. Elle abrite le 10e Wing (escadre) et ses F-16. Mais à l’avenir Kleine-Brogel abritera les nouveaux F-35 de la Défense belge. Cette emprise est aussi l’une des cinq bases militaires que les Etats-Unis utilisent en Europe et sur lesquels des armes nucléaires sont susceptibles d’être stockées. D’ailleurs, du 15 au 19 septembre, un exercice d’entrainement visant à manipuler différentes armes a eu lieu sur la base aérienne belge de Kleine Brogel. L’US Air Force a annoncé avoir participé à cet exercice baptisé Decisive North 25, aux côtés de militaires de la Force aérienne belge. Par ailleurs, plusieurs drones ont survolé le camp militaire de Marche-en-Famenne dans la nuit de samedi à dimanche ainsi que dans la nuit de mardi à mercredi. Ce site abrite le Camp Roi Albert, nom officiel de la caserne de l’armée de Terre à Marche-en-Famenne qui s’étend sur près de 2 800 hectares à la lisière des Ardennes. Selon la Défense belge, le Camp Roi Albert abrite plus de 2 000 militaires, principalement issus du Bataillon des Chasseurs Ardennais, du 1/3e Bataillon de Lanciers et du 4e Bataillon Logistique. Début octobre, des drones non identifiés avaient déjà survolé le camp militaire belge d’Elsenborn, situé non loin de la frontière avec l’Allemagne. Voir mon article. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/de-nouveaux-survols-de-drones-au-dessus-de-deux-bases-militaires-en-belgique/
  22. https://lignesdedefense.ouest-france.fr/gaza-une-generation-pour-deminer-lenclave-apres-deux-ans-de-combats-et-de-bombardements/ Gaza: « une génération » pour déminer l’enclave après deux ans de combats et de bombardements Des destructions dans le camp de Bureij après des frappes israéliennes, le 29 octobre. (photo MOIZ SALHI / Anadolu via AFP) Au milieu des quelque 61,5 millions de tonnes de débris générées par les bombardements et les combats à Gaza, les milliers de munitions non explosées, principalement laissées lors des frappes aéro-terrestres israéliennes depuis l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, représentent un danger permanent pour les habitants, en particulier pour les enfants. Environ 70 000 tonnes d’explosifs sont tombées sur Gaza (365 km2) depuis le début de la guerre. En janvier 2025, le service de la lutte antimines de l’ONU (UNMAS) estimait déjà que « 5 à 10% » des munitions tirées sur Gaza n’avaient pas explosé, soit 7500 tonnes de mines, d’obus et de bombes à sous-munitions tirés par les Israéliens mais aussi de munitions abandonnés par le Hamas. Dix mois plus tard, davantage de ces munitions et engins explosifs sont à localiser et neutraliser. L’artillerie de l’IDF en action contre des cibles à Gaza, en juillet 2024. (Photo by Gili Yaari / NurPhoto via AFP) Comme le rappelle l’ONG Handicap international, ces munitions non explosées posent des risques « énormes » aux populations civiles, aux humanitaires et à ceux qui préparent puis effectueront la reconstruction du territoire palestinien. Il est donc vital et urgent de lancer des opérations de dépollution et de déminage. Des opérations qui, selon Nik Or, expert en déminage de l’organisation « Humanity and Inclusion » (ex-Handicap International), pourraient prendre « entre 20 et 30 ans », pour le seul déminage de surface. Mais, à ce jour, aucun matériel de déminage n’a encore été autorisé à entrer dans la bande de Gaza par l’armée israélienne. Par ailleurs, les moyens humains spécialisés restent limités. La police palestinienne dispose d’une poignée d’artificiers et seuls deux organismes internationaux, aux équipes réduites, sont autorisés en matière de déminage: le HALO Trust qui intervient en Cisjordanie et l’UNMAS à Gaza. Un artificier du ministère de l’Intérieur de Gaza en janvier 2025 lors d’une intervention pour neutraliser une bombe non explosée. (Photo by Mahmoud Bassam / Anadolu via AFP) L’UNMAS coordonne les activités de déminage par l’intermédiaire du Groupe de travail sur l’action antimines. L’organisme onusien, qui pilote 19 missions dans le monde, est chargé de l’effort de déminage à Gaza pour appuyer les projets humanitaires et les plans de reconstruction. Il est également le principal acteur en mesure d’intervenir pour neutraliser et évacuer les restes explosifs de guerre (remnants of war ou ERW) dont les munitions non explosées (unexploded ordnance ou UXO) et les mines AP (antipersonnel) et AT (antitank) disposées par les belligérants. Mais les moyens humains et matériels de l’UNMAS sont dérisoires au regard de la tâche; quant à ses efforts de formation de démineurs locaux et de sensibilisation de la population aux risques des ERW, ils sont méritoires mais insuffisants. Un armement israélien découvert sur le site d’un bombardement à Gaza, le 30 octobre 2025. (Photo by Saeed M. M. T. Jaras / Anadolu via AFP) Des efforts pour dépolluer Gaza ont pourtant été annoncés. Le Royaume-Uni a confirmé jeudi qu’il allait débloquer une enveloppe de 4 millions de livres (4,5 millions d’euros) afin de soutenir les efforts de déminage à Gaza et permettre ainsi la dépollution de certains sites vitaux, l’acheminement de l’aide humanitaire, le retour des populations… Le HALO Trust et l’ONG MAG (Mines Advisory Group), deux structures britanniques spécialisées dans le déminage, seront associées à cet effort. Mais c’est insuffisant. Charles Birch, le patron de l’UNMAS en Palestine, a besoin de 45 millions d’euros pour seulement lancer les opérations et, par exemple, pour dégager les routes. Concurrence ukrainienne Autre théâtre de guerre où l’effort de déminage et de dépollution s’annonce titanesque une fois les combats arrêtés, l’Ukraine draine une grande partie de l’aide internationale en matière de déminage humanitaire. Ainsi, en 2023, les alliés de l’Ukraine se sont engagés à fournir une aide de 244 millions de dollars (220,9 millions d’euros) et du matériel spécifique pour permettre au pays de répondre à ses besoins en matière de déminage humanitaire. Les pays suivants comptaient alors parmi les donneurs: USA, UE, Japon, Royaume-Uni, Norvège, Suède, Italie, Lituanie, Pays-Bas, Danemark, Canada, Autriche, Suisse, Corée du Sud. La Howard Buffett Foundation était aussi associée à cet effort. Mais là aussi, les besoins sont colossaux. Selon la Banque mondiale, l’ensemble des opérations de déminage humanitaire en Ukraine coûtera environ 37 milliards de dollars. L’Ukraine aura également besoin de plus de 10 000 démineurs, ainsi que de centaines d’engins de déminage. Sur le sujet du déminage humanitaire en Ukraine, on pourra lire le sujet de notre correspondante en Ukraine, Emmanuelle Chaze: « En Ukraine, le colossal défi du déminage du sol », paru le 17 juin 2024 dans nos colonnes et sur le site web d’Ouest-France.
  23. https://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2025/11/le-mali-lafghanistan-africain.html Le général Assimi Goïta a, en juillet dernier, promulgué une loi lui permettant de rester au pouvoir jusqu’en 2030. Mais cette vision à long terme ne résiste pas à la situation sécuritaire du Mali. L’Etat islamique au Sahel (EIS) contrôle le nord-est du pays, le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaida), son concurrent attaque lui les camions-citernes transportant le précieux carburant venant du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, axes économiques déterminants pour l’économie malienne*. Et aujourd’hui, la capitale fait figure de prochaine cible. De ruptures en ruptures La situation est donc critique pour la junte qui, depuis son arrivée en 2020, a fait le vide autour d’elle. Son chef, Assimi Goïta jeune officier des forces spéciales, expert du pronunciamiento (deux en moins d’un an) réalisé avec un quintette d’officiers a multiplié les cassures. Rompant l’alliance avec la France et l’Europe, congédiant la Minusma, dénonçant l’accord signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du Nord, suspendant les partis, emprisonnant les opposants, mettant au pas la presse, purgeant également l’armée. La junte a aussi quitté la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et est en bisbille avec l’Algérie qu’elle accuse de soutenir les groupes djihadistes et indépendantistes. Enfin, la création de l’AES avec les militaires au pouvoir au Burkina Faso et au Niger n’apparait être qu’un leurre de communication. Les Russes Si cette junte avait fait de la sécurité sa priorité, les forces armées (FAMa) ont été incapables de reprendre le terrain perdu face aux groupes armés insurrectionnels (GAI). Bien au contraire. La carte maîtresse sortie du béret d’Assimi Goïta, les Russes, ne lui a pas permis de gagner la partie. Les mercenaires envoyés par Moscou n’ont apporté aucune valeur ajoutée. Pis, ces hommes ont pillé les ressources et se sont livrés avec les FAMa a des exactions contre les populations civiles (massacres, tortures, viols…) qui sont les premières à souffrir de la guerre. Aujourd’hui, pour les mercenaires russes présents, l’heure semble plus à la retraite qu’à l’offensive. « La junte au pouvoir a fait appel, en 2022, à Moscou pour tenter d’inverser une situation fort dégradée. D’abord la SMP Wagner, puis le groupe paramilitaire Africa Corps. Les mercenaires russes au Mali n’auront rien changé, bien au contraire » analyse un diplomate français. S’il nourrissait la moindre illusion, l’histoire récente ne devrait pas réjouir le général d’armée Goïta car Moscou ne se précipite généralement pas pour aider ses alliés en difficulté. Et ce ne sont pas ses partenaires de l’AES (Niger, Burkina) face à des situations locales incertaines qui viendront lui donner un coup de main. Alors que parallèlement le GSIM et le Front populaire de libération de l’Azawad, qui rassemble les différents groupes rebelles à dominante touareg, ont engagé des discussions en vue d’une alliance. Départ des étrangers Le 29 octobre, l’Italie, l’Allemagne ou encore l’Australie ont suivi les États-Unis (voir post du 28 octobre) appelant leurs ressortissants à quitter le Mali « dans les plus brefs délais ». Aux abois, le régime militaire a fait arrêter en août, en violation des règles de l’immunité diplomatique le lieutenant-colonel Yann V., servant à la DGSE, affecté comme deuxième secrétaire à l’ambassade de France où il y était chargé de la coordination avec ses homologues maliens de la lutte anti-terroriste. Celui-ci est accusé de « complot »... « Le Mali, notre Afghanistan à nous ? »** s’interroge dans son dernier ouvrage Seidik Abba, président du Centre international d’études et de réflexion sur le Sahel (CIRES). Le point d’interrogation disparaitra si les islamistes s’emparent du pouvoir. * Le GSIM a mené le 17 septembre 2024, une double attaque à Bamako qui a fait au moins 80 morts, dont de nombreux militaires. ** Mali/Sahel: notre Afghanistan à nous ? » (Impact éditions) Photo : DR
  24. https://www.opex360.com/2025/11/02/larmee-de-terre-va-recevoir-3-000-mitrailleuses-lourdes-m2-modernisees/ La conception de la mitrailleuse lourde Browning M2, de calibre 12,7 x 99 mm [ou .50] remonte à la fin de la Première Guerre Mondiale. Ayant évidemment évolué depuis, cette arme est toujours en service de nos jours, sous l’appellation M2 HB [pour « Heavy Barrel » / canon lourd]. Elle est commercialisée par le groupe belge FN Herstal, dont Browning est une filiale. Comme l’explique l’armée de Terre, la M2HB est « capable de traiter des objectifs terrestres [personnels, véhicules faiblement protégés] ou aériens [hélicoptères, avions à basse altitude]. Elle peut être installée sur des véhicules blindés [VBL, VAB, etc.] ou sur une tourelle coaxiale, comme sur le char Leclerc. Approvisionnée par des bandes de 105 cartouches, la M2HB peut perforer 20 mm d’acier à 400 mètres de distance. Sa portée terrestre est de 1 200 m et sa vitesse pratique de tir 150 coups par minute. Au passage, la masse de son canon est de 13 kg. Cela étant, FN Herstal a fait évoluer cette mitrailleuse avec la version M2HB QCB [Quick Change Barrel]. Selon TR Équipement, le distributeur français de l’industriel belge, le système QCB permet à un soldat de « changer rapidement le canon seul », ce qui réduit ainsi le « d’exposition face aux tirs » ennemis et « d’éliminer tout besoin d’ajustements supplémentaires au niveau utilisateur ». Et d’ajouter : « L’efficacité et la sûreté du M2HB Browning calibre .50 restent inchangées ». Si l’on s’en tient à la liste des équipements qu’elle publie sur son site Internet, l’armée de Terre ne dispose pas de la dernière version de la M2HB. Du moins, pas encore. En effet, via le réseau social LinkedIn, le PDG de TR Équipement, Thierry Roger, a annoncé que son entreprise allait lui livrer 3 000 mitrailleuses portées au standard M2HB-QCB et en assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO]. A priori, ces M2HB seront dans la configuration M2HB QCB MK2. Celle-ci présente, selon FN Herstal, « deux améliorations majeures tout en conservant la configuration QCB pour une fiabilité, une sécurité et une efficacité maximales ». Ainsi, le canon de la M2HB QCB MK2 est équipé en usine d’un cache-flammes, ce qui, lors d’un engagement de nuit, réduit significativement la « signature lumineuse » et améliore, ainsi la « discrétion et l’efficacité au combat », détaille FN Herstal. En effet, ce dispositif réduit le risque, pour un groupe de combat, de révéler sa position au moment du tir et évite de dégrader les capacités des caméras thermiques et des jumelles de vision nocturne. L’autre amélioration porte sur l’entretien de cette arme, celle-ci étant désormais dotée du compteur de tirs SmartCore, lequel « permet une maintenance préventive et une gestion plus efficaces et économiques », conclut FN Herstal. Photo : FN Herstal
  25. https://www.forcesoperations.com/comment-le-3e-rhc-accelere-sur-la-dronisation-de-laerocombat/ De nouvelles expérimentations se préparent au 3e régiment d’hélicoptères de combat d’Étain, chaînon central d’une dynamique visant à définir l’apport des drones pour démultiplier les effets tactiques de l’aérocombat. De nouvelles plateformes et charges utiles arrivent, de même qu’un centre d’entraînement dédié. La collaboration plutôt que l’éviction, voilà la voie privilégiée par la 4e brigade d’aérocombat (4e BAC) vis-à-vis des drones et munitions téléopérées. Au coeur de cette démarche exploratoire, le 3e RHC multiplie les idées et tentatives en rehaussant progressivement le degré d’ambition avec un but clair : exploiter tout le potentiel pour élargir le panel d’effets et renforcer la survivabilité des hélicoptères. Avec plusieurs projets conduits en parallèle, l’agenda des prochains mois s’annonce des plus dense pour la dizaine de militaires et de civils mobilisés au sein du régiment de la nuit. Voilà un moment que le 3e RHC planche sur le déploiement de drones à pilotage immersif (FPV) depuis un hélicoptère. Mais s’ils ont été concluants, les premiers essais réalisés à partir d’une Gazelle l’ont été sur base de drones décollant depuis le sol. Faute d’autorisation idoine, impossible pour l’instant d’envisager un lancement en vol depuis la cabine. Cette manoeuvre, seul le 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (4e RHFS) de Pau l’a tentée jusqu’à présent. Le feu vert est attendu d’ici la fin de l’année pour la « conventionnelle ». Et si les tests sont conduits à partir d’un système non armé, il est bien question de le transformer en une véritable munition téléopérée (MTO) en y intégrant une charge militaire de quelques centaines de grammes. L’expérience doit prochainement s’ouvrir à une autre solution : le drone intercepteur AST-78 de l’entreprise française Asterodyn. Intercepteur ou MTO, le drone également lancé depuis la cabine va faire l’objet d’une évaluation tactique (EVTA). Sa livraison, décalée pour des raisons techniques, permettra d’engager un travail conduit sur toute l’année 2026 et finalisé par la remise d’un compte-rendu en 2027. Les trois atouts de l’AST-78 ? Sa capacité d’emport, son rayon d’action et, surtout, sa vitesse bien supérieure à celle des hélicoptères militaires actuellement en service. « Nous avons une charge utile allant jusqu’à 1 kg et une élongation de 15 à 23 km à une vitesse de 400 km/h. Avec ce genre de drone, nous serions en mesure de rattraper n’importe quel hélicoptère que l’on verrait opérer dans notre zone pour le neutraliser de manière assez fulgurante », explique le 3e RHC. Résistant au brouillage radio, l’AST-78 bénéficiera également de l’ajout d’une couche d’intelligence artificielle pour gagner en autonomie et entrevoir le vol en essaim. Ces « effets lancés par air » (ELA), l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) ne les limite pas aux seuls moyens cinétiques. De tous les autres effets possibles, le 3e RHC a jusqu’à maintenant exploré les voies du leurrage. Une première plateforme « maison » a permis de défricher le sujet. Conçu localement, ce drone à voilure fixe de 4 kg et de 2,8 m d’envergure peut atteindre 110 km/h. Lancé depuis le sol, il emmène avec lui un réflecteur radar programmable intégré à l’aide de l’impression 3D. Conçu par la Direction générale de l’armement, ce module de 900 grammes baptisé « EM Pulse » génère et amplifie des formes d’onde radar pour répliquer la signature de plusieurs aéronefs. Sa portée ? Jusqu’à 70 km. L’idée, matérialisée avec l’appui du polygone de guerre situé à la frontière franco-allemande, se révèle prometteuse. Équipé du module EM Pulse, un unique drone peut ainsi reproduire la signature radar de trois hélicoptères. En créant de toute pièce cette patrouille fictive, il participe à tromper la défense sol-air adverse par des manoeuvres de déception et confronte l’ennemi à des dilemmes tactiques. Dans les rangs amis, il faciliterait l’infiltration d’une patrouille et participerait ainsi à augmenter la survivabilité des appareils. Le tout a par ailleurs été conçu comme une solution sacrifiable, le drone étant doté d’un système d’autodestruction de son électronique. Le 3e RHC a depuis élargi le champ à un autre porteur, le drone TGT-100-LEU d’Adroha, entité du groupe ALCEN. Ses caractéristiques ? Une masse de 1,7 kg, une envergure de 80 cm, une vitesse de pointe de 130 km/h pour une élongation de 70 et une portée efficace de 40 km pour les communications. Le tout en combinant des briques d’augmentation des signatures radar et infrarouge. La prise en main n’est pas finalisée, mais les premiers essais se sont néanmoins révélés peu concluants. Pour l’heure, le 3e RHC privilégie plutôt l’adaptation de son drone « maison » pour le rendre modulaire, « ce qui nous permettrait d’adapter la charge utile en fonction du besoin de la mission » et d’élargir le champ à d’autres effets non cinétiques comme la détection-reconnaissance-identification (DRI) ou le relais radio. Bref, « on peut imaginer tout type de systèmes ‘pluggés’ dessus » sans changer de vecteur. La dynamique demandera de progresser sur d’autres segments que les drones en eux mêmes. À commencer par des normes civiles contraignantes donc contribuant à freiner l’élan. D’autres écueils sont quant à eux techniques. Derrière l’éternelle question de la robustesse des liaisons de données, c’est bien l’endurance qui monopolise une partie de l’attention. Bien que supposés agir sur les avants et en appui durant toute la durée de la mission, les drones mis à l’épreuve restent limités par leur batterie. La MTO actuelle, par exemple, n’a qu’une portée de 5 à 6 km. Demain, le 3e RHC espère l’étendre à 10 km en misant sur une nouvelle batterie « Made in France » amenée par les Savoyards de KAËLION Energie. Le travail se poursuivra pour étendre encore le rayon d’action à 15-16 km et éloigner d’autant l’hélicoptère de la défense sol-air adverse. Larguer en vol suppose ensuite d’emmener un télépilote en place arrière d’une Gazelle, un paramètre de poids qui influe d’autant sur l’allonge de l’appareil. Demain, il s’agira de basculer sur d’autres processus de lancement en pariant sur des moyens proches de ceux conçus pour les missiles et roquettes. Les drones concernés n’existent pas encore, et il faudra imaginer le déclencheur pyrotechnique qui permettra d’éjecter ceux-ci en dehors du disque rotor et du souffle qu’il induit sans les fragiliser. De même, la dronisation implique de ne pas surcharger outre mesure l’équipage en privilégiant une autonomie maximale et la meilleure intégration au sein du cockpit. Un double enjeu auquel l’ALAT pourrait répondre en misant sur la programmation en amont de la mission et sur des évolutions de l’interface homme-machine. Le 3e RHC dispose pour l’instant de cinq télépilotes. L’un est issu du personnel navigant. Deux autres sont mécaniciens, un autre est pompier et le dernier est membre opérationnel de soute (MOS). « Aujourd’hui, nous cherchons davantage une compétence qu’un grade ou une fonction », nous précise-t-on. Une avant-garde qu’il faudra renforcer rapidement, tant au sein d’un régiment projetant de mettre sur pied une première escadrille mixte « dronisée » dès 2026, que parmi les autres unités de la 4e BAC. L’autre gros chantier pour l’an prochain, ce sera donc la création d’un centre d’entraînement tactique drone. Ce CETD ad-hoc, c’est à Étain que la brigade a décidé de l’installer. Le temps d’établir un planning et de consolider le contenu des formations et des entraînements, et ce centre devrait être actif à compter de l’été 2026. « Cela va nous permettre de former des télépilotes et moniteurs drones pour toute la brigade, et surtout d’entraîner les régiments sur le plan tactique », indique le 3e RHC. Le décollage est réussi, la consolidation des premiers acquis devrait être démontrée lors d’ORION 2026, cet exercice d’hypothèse d’engagement majeur et laboratoire à grande échelle qui fera la part belle aux drones dans toutes les armées, armes et milieux. Crédits image : 3e RHC

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