La nécessité fait loi et l'habitude de porter un veau qui grandit permet de porter un boeuf. Je paraphrase ici Montaigne, mais c'est aussi mon vécu de militaire. J'étais aussi un petit gabarit très jeune, certes un peu plus lourd et extrêmement sportif avant l'armée, mais la condition physique n'est pas l'endurance à la douleur. Mais le poids est le poids, et même plus lourd, on a mal, si j'en crois ce que j'ai vu autour de moi. Ca tire sur les trapèzes, qui se musclent, tout comme le reste, et on apprend surtout à serrer les dents. Des gars jetant le sac au fossé après des heures de marche, j'en ai vu, et des gros gabarits. Il n'y a pas que le physique, il y a le mental, et aussi l'intellect. Quand je me suis retrouvé sous-officier, et même déjà avant au peloton d'élèves gradés, j'ai dû refaire entre autres des maths, ma bête noire, même à petit niveau puisque j'étais dans l'arme des ânes. Mais il y avait quand même des calculs de distances, d'angles, de la trigonométrie de base en un mot, de balistique, de déclinaison magnétique, et il a bien fallu m'y remettre. Sans compter ce qui est purement technique ( et ennuyeux selon moi) comme la mécanique auto, celle de toutes les armes ( l'idée était de pouvoir faire des réparations de fortune)... Bref, il faut s'y mettre, et même sans être d'un haut niveau, ça demande de la mémorisation et du temps passé en salle de cours, pas que sur des barres de traction.