Selon la Section technique de l’armée de Terre, le Système de drone tactique Patroller a été « relancé »

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Il y a maintenant près de huit ans, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à Safran le contrat relatif au programme SDT [Système de drone tactique] pour le compte de l’armée de Terre.

Depuis, les retards se sont accumulés, notamment en raison de la perte d’un drone Patroller lors d’un « vol de réception industrielle », en décembre 2019. Il fut établi par la suite que cet accident avait été causé par un défaut identifié au niveau d’un calculateur de commandes de vol.

Évidemment, le calendrier des livraisons dut être revu, le temps de mener des essais supplémentaires. Ceux-ci ayant donné satisfaction, les dix premiers drones [sur les quatorze commandés à l’époque] devaient être remis à la DGA dans le courant de l’année 2022. Puis, l’armée de Terre annonça que le 61e Régiment d’Artillerie [RA] allait entrer en « phase d’appropriation » du SDT à partir du premier semestre 2023.

Pour rappel, le SDT se compose de cinq drones et de deux stations au sol et repose sur le Patroller qui, développé à partir du motoplaneur allemand Stemme S15, peut voler à 20’000 pieds d’altitude pendant 20 heures. Devant être armé, il est doté d’une boule optronique Euroflir 410, d’une nacelle de désignation laser, d’une charge de guerre électronique et d’un radar PicoSAR AESA [fourni par Leonardo].

Quoi qu’il en soit, même s’il a été certifié par la DGA en février 2023 et que le 61e RA l’a utilisé durant l’exercice interarmées Orion, le SDT n’est toujours pas opérationnel.

En décembre, le quotidien Le Monde s’était fait l’écho de l’impatience des « Diables noirs » en expliquant que ce « condensé de technologie » avait encore besoin de « nombreux réglages ». Et cela alors que les systèmes de drones tactiques [SDTI] « Sperwer » ont été retirés du service après plusieurs incidents.

Ce drone « pas trop à l’heure » va-t-il enfin être bientôt déclaré opérationnel, alors que la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 prévoit finalement l’acquisition de cinq systèmes [soit 28 drones] avant 2030 ? La Section technique de l’armée de Terre [STAT], l’a laissé entendre, via le réseau social LinkedIn.

« Nouvelle ère pour l’Armée de Terre ! Le système de drone tactique [SDT] Patroller est relancé, ajoutant une dimension supérieure à la trame des drones. Doté de capteurs ROIM et RADAR performants, il renforcera le renseignement d’action d’ensemble au profit des niveaux division et corps d’armée », a en effet annoncé la STAT, cette semaine.

Et celle-ci d’ajouter : « Les efforts collectifs de la STAT, de la DGA, de Safran, de la Direction de la sécurité aéronautique d’État [DSAé], du 61e RA et de l’École des drones de Chaumont ont porté leurs fruits. Après des vols d’instructeurs, le premier Patroller de l’armée de Terre a pris son envol le 6 février 2024, marquant le début d’une série de vols de formation ».

Toujours selon la STAT, les évaluations technico-opérationnelles pourront commencer à partir d’avril prochain, avec « une équipe progressivement renforcée ». Elles viseront à éprouver le SDT Patroller dans « toutes ses dimensions opérationnelles, ouvrant la voie à des perspectives d’emploi opérationnel prometteuses ».

Effectivement, le Patroller permettra à l’armée de Terre de récupérer certaines capacités qu’elle avait dû se résoudre à abandonner, comme le Cougar Horizon [Hélicoptère d’observation radar et d’investigation sur zone], lequel assurait la surveillance du champ de bataille avec des radars.