Difficile choix que d'embrasser la carrière. Mais il faut se garder d'aller dans la caricature, les années et les déboires obligatoires connues au cours de nos carrières comme pour @La Nueve ont souvent raison de notre fougue initiale. Mais c'est un phénomène naturel et la lassitude n'est pas une chasse gardée de notre métier. C'est donc compliqué par nature de recevoir quand on est jeune des conseils totalement objectifs de retraités ou d'anciens. L'état d'esprit est directement lié à notre âge et notre expérience alors je vais essayer de contre balancer en gardant un peu de recul bien que je sois bien plus près de la fin que du début?. Pour ce qui est du ressenti de la population, la "police" est et a toujours été le tampon entre le pouvoir et le Peuple donc c'est compliqué. Et puis en France, pays par nature révolutionnaire cela fait bien d'être anti flic. On notera d'ailleurs le caractère schizophréne de nos concitoyens qui se gavent à outrance de films, séries, reportages policiers et qui tapent à la moindre occasion sur la police. Notez bien que j'entends police au sens général, la gendarmerie étant englobée. Pour votre choix de carrière, la première chose et la plus importante est de faire ce métier par vocation, oui oui cela existe encore, et tous ceux qui rentrent pour la lumière sont vite repérés et la satisfaction de leur vie professionnelle n'existera jamais parce qu'effectivement il va falloir être accroché pour entre autres défendre les gens contre leur gré. Mais si on a cela je dis banco car vous en aurez des satisfactions. D'autant plus si vous voulez être OPJ et que vous êtes motivé vous avez un paquet de poste vraiment sympa. Pour le grade je suis tenté de vous dire que si vous avez les moyens, allez au plus haut de suite, pour le statut. Pour ce qui est du métier d'enquêteur c'est autre chose, contrairement aux films et séries toutes bidons sur le réalisme, les officiers sortent opj de droit et ne sont clairement plus formés à la procédure. Dans les textes pour le statut oui mais dans la scolarité c'est faux. C'était des enquêteurs avant que la réforme de 1995 ne change les "inspecteurs" procédurier en officiers " management" avec les grades militarisés. On en trouve encore dans certains groupes judiciaires mais ce n'est plus leur rôle dans leur très grande majorité. Et je ne parle pas des commissaires qui sont des chefs d'entreprise à part entière. Mais gardez vous bien de prendre au pied de la lettre ceux qui critiquent quoi qu'il arrive leur chef. A l'image de la société il y a des très bons et des très mauvais. Rien de nouveau c'est partout pareil mais j'en ai connu pas mal qui sont ni hautains ni dictateurs. D'ailleurs si je dois faire le ratio il est très positif. Oui il y a des frictions avec certains hauts responsables car la politique ne fait pas bon ménage avec le métier de terrain mais il reste de quoi faire son boulot. Pas facile mais on ne choisit pas ce métier pour sa facilité. Pour ce qui est des idées reçues, des flics ripoux, violents on voit bien que le travail médiatique fait son œuvre. Quand le recrutement est propre, les candidats le sont aussi, on pourrait faire une thèse sur l'évolution du recrutement au fil de l'histoire, mais sachez que vous trouverez des gens qui sont là pour aider les autres. Il faut le dire car c'est quand même la base du métier quoi qu'en pense les voyous qui trouvent paradoxalement plus de soutien dans la population que la police peut en trouver.