La question (et la réponse, que je ne possède pas) sont tout de même moins schématiques.
Tout le monde s'accordera à dire que la responsabilité du militaire sur le terrain, qu'il soit néerlandais, français ou autre, et de l'homme du rang à l'officier même supérieur est nulle puisque tous ou presque ont en principe fait leur métier, et obéi à des officiers généraux eux-mêmes sous gouvernance non seulement de leur état-major d'origine et des politiques qui le commandent, mais aussi, puisqu'il s'agit de missions internationales de type ONU, de l'autorité de ce que de Gaulle qualifia de "machin".
Passons par médisances le fait que, comme dans toute guerre civile, une partie au moins des plaignants ne soient sans doute pas blancs comme neige et n'aient pas été que victimes.
La vraie question est de savoir de quel mandat d'interposition dispose exactement la force internationale en place ou sa composante nationale directrice, quelles sont son autonomie et sa rapidité d'intervention dans ce contexte de dilution d'autorité, quelle est la frontière entre l'interposition et le parti pris pour tel ou tel belligérant, et bien sûr en quoi elle peut aussi être "coupable" d'avoir reçu l'ordre de défendre ses intérêts nationaux plutôt que l'intérêt général.
Sans compter bien sûr que nul n'est prophète: pour reprendre l'exemple de Kigali, et où non pas les militaires, mais la France semblait avoir clairement choisi son camp, nul doute qu'elle y aurait réfléchi à deux fois si, dans le meilleur des cas, elle avait été mieux informée qu'il l'a été prétendu, et dans le pire si elle avait su (au sud d'Avignon, on dit "quand on lui a vu les c..., on dit que c'est un mâle") quelles conséquences désastreuses en résulteraient.
Il n'est pas totalement illogique, en de telles circonstances, d'accabler non pas les militaires, mais l'état qui les commande dès lors que l'on saurait démontrer (et bien que ce ne soit factuellement pas forcément simple) que c'est son impéritie qui a conduit à la catastrophe.
Il serait sûrement encore plus logique d'entrer en voie de condamnation de ce qui a chapeauté cet état (le "machin"), mais il n'existe à ma connaissance aucune disposition pénale ou civile permettant de ce faire: responsable mais pas coupable, formule qui a eu son moment de gloire et qui permet de faire porter le chapeau au lampiste, même si ici ce lampiste est un état, et même si l'on peut supposer (comme dans le cas des néerlandais en Serbie) que l'attitude de cet état n'y était pas entachée d'intérêts personnels qu'il n'y avait pas.