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Face aux ambitions territoriales chinoises, la France et le Japon vont intensifier leur coopération navale


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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/02/05/chine-24409.html

La marine chinoise vire largement en tête devant l'US Navy

 

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Lors de son audition par le Sénat, le 1ᵉʳ février, avant de prendre ses fonctions de chef de l'US Pacific Fleet, l‘amiral Samuel Paparo Jr a dressé un tableau alarmiste de l’évolution du rapport de forces entre l'US Navy et la marine de l’Armée Populaire de Libération.

"Nous ne sommes pas dépassés mais je n'aime pas la trajectoire prise", a concédé l'amiral, témoignant de l'inquiétude de la marine US face à une flotte chinoise qui aligne désormais 370 bâtiments (contre 291 pour l'US Navy) et qui va encore grossir.

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Comme l'a aussi rappelé le sénateur républicain de l'Alaska, Dan Sullivan, " numériquement, (les Chinois) ont une marine plus importante que la nôtre (...).  L'an dernier, ils ont fait entrer en service 30 bâtiments dont 15 navires de surface de type croiseur, destroyer et porte-avions. Nous, nous en avons ajouté deux". Et les projections ne sont guère meilleures:  135 bâtiments de plus pour la Chine en 2030! Aux navires s'ajoute une présence invasive des Chinois dans toutes les mers du monde, avec l'installation de points d'appui loin des bases continentales chinoises. 

Au-delà du déséquilibre, c'est aussi la question de la protection des emprises US dans le Pacifique qui inquiète l'amiral. Sa priorité sera Guam, la position US la plus excentrée, où deux milliards de dollars seront investis pour bâtir un système de défense antiaérien. 

Aux déclarations de l'amiral s'ajoute un long document du Congressional Research Service, intitulé "China Naval Modernization: Implications for U.S. Navy Capabilities—Background and Issues for Congress".

Ce document de 67 pages détaille les avancées chinoises et les types de bâtiments qui entrent en service. On le lira avec intérêt (texte et tableaux compris). 

Ya Rab Yeshua.

  • 4 semaines plus tard...
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https://www.opex360.com/2024/03/05/la-chine-va-officiellement-augmenter-son-budget-militaire-de-72-en-2024/

La Chine va officiellement augmenter son budget militaire de 7,2% en 2024

 

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La période où les dépenses militaire chinoises connaissaient une progression annuelle à deux chiffres est désormais révolue. Depuis 2015, le budget de l’Armée populaire de libération [APL] augmente annuellement de 7% environ. Du moins officiellement car ces chiffres ne correspondent pas forcément à la réalité.

C’est ce qu’avait en effet établi l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI] en 2019, celui-ci ayant constaté un écart de 58 milliards d’euros entre les déclarations de Pékin et le budget réellement consommé.

Quoi qu’il en soit, en 2024, et comme l’an passé, le budget militaire chinois devrait augmenter de 7,2 %, pour s’établir à 1665,5 milliards de yuans [soit environ 214 milliards d’euros]. Et cela alors que Pékin table sur une croissance de son produit intérieur brut [PIB] de « seulement » 5 % cette année. À noter qu’il s’agira de la trentième hausse consécutive des ressources allouées [officiellement] à l’APL.

Selon le SIPRI, les dépenses militaires de la Chine représentent 1,6 % du PIB alors que celles des États-Unis ont atteint 3,5 % du PIB.

Cependant, comparaison n’est pas raison.

Si l’on prend l’indice « Big Mac », un menu vaut 3,56 dollars à Pékin quand un billet de 5 dollars ne suffirait pas à Washington. Aussi, même avec un budget largement supérieur, le Pentagone peine, par exemple, à suivre le rythme de l’APL en matière de construction navale. En outre, l’écart technologique tend à se réduire.

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Par ailleurs, la Chine investit massivement dans sa force de frappe nucléaire, la taille de son arsenal ayant augmenté de 40 % entre 2019 et 2023. Cet effort va de pair avec la modernisation des vecteurs de telles armes et la construction de 300 silos de missiles balistiques intercontinentaux. « Comparés aux efforts de modernisation nucléaire de l’APL observés il y a dix ans, ceux menés actuellement les éclipsent en termes d’ampleur et de complexité », a d’ailleurs résumé un récent rapport du Pentagone sur les capacités militaires chinoises.

La Chine maintient une « croissance raisonnable » de ses dépenses militaires afin de « sauvegarder sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement », a fait valoir Lou Qinjian, le porte-parole de la session annuelle du Parlement chinois.

Cela étant, cette « sauvegarde de la souveraineté » donne lieu à des tensions récurrentes avec ses voisins, que ce soit avec l’Inde, pour le Ladakh, le Japon au sujet des îles Senkaku et les Philippines, à qui Pékin dispute notamment le Second Thomas Shoal, en mer de Chine méridionale. Et c’est sans oublier le cas de Taïwan, objet d’une pression constante – voire croissante – de la part de l’APL.

Justement, s’agissant de l’île « rebelle », Pékin a visiblement haussé le ton en abandonnant toute référence à la « réunification pacifique » dans son rapport gouvernemental annuel. « Nous nous opposons vigoureusement aux activités séparatistes visant à l’indépendance de Taïwan et aux ingérences extérieures », affirme le document, selon l’AFP.

En attendant, seul le Japon a fait un commentaire sur cette nouvelle hausse du budget militaire chinois.

« L’augmentation continue des dépenses militaires de la Chine sans suffisamment de transparence constitue le plus grand défi stratégique jamais posé pour assurer la paix et la stabilité du Japon et de la communauté internationale et renforcer l’ordre international », a en effet déclaré Yoshimasa Hayashi, le porte-parole du gouvernement nippon.

Ya Rab Yeshua.

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https://www.opex360.com/2024/03/07/la-chine-confirme-la-construction-dun-quatrieme-porte-avions/

La Chine confirme la construction d’un quatrième porte-avions

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Si, en France, la nécessité de disposer d’un porte-avions est régulièrement mise sur la sellette, ce qui oblige la Marine nationale à rappeler quelques fondamentaux, on se pose beaucoup moins de questions sous d’autres cieux, comme en Inde ou en Chine.

Actuellement dotée de deux porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin et brins d’arrêt], l’Indian Navy espère en obtenir un troisième, conçu selon le modèle de l’INS Vikrant, le premier de conception nationale. Quant à la marine de l’Armée populaire de libération [APL], elle est en train de se constituer des capacités aéronavales conséquentes à marche forcée.

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Ainsi, après avoir remis en état, sous le nom de CNS Liaoning, l’ex-porte-avions Varyag, acquis auprès de l’Ukraine pour « seulement » 20 millions d’euros en 2000 (photo ci-dessus), la Chine a construit le CNS Shandong (ci-dessous).

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Seulement, les opérations aériennes qu’ils sont susceptibles de mener manquent de flexibilité dans la mesure où la capacité d’emport, tant en carburant qu’en munitions, de leurs chasseurs-bombardiers embarqués est réduite. En outre, il ne leur est pas possible de mettre en oeuvre des avions de guet aérien, cette fonction – pourtant essentielle – revenant à des hélicoptères.

Par ailleurs, ces deux navires ne s’aventurent que très rarement au-delà de la mer de Chine. « Ils restent à portée des aérodromes côtiers chinois », avait ainsi remarqué Rira Momma, un professeur de l’Institut d’études internationales de l’Université Takushoku [Tokyo], après avoir eu accès aux données de suivi du ministère japonais de la Défense, l’an passé.

Sans doute que la marine chinoise doit faire encore des efforts en matière de protection d’un groupe aéronaval, notamment dans le domaine de la guerre sous-marine. En tout cas, c’est ce qu’avaient confié des analystes navals auprès de l’agence Reuters, l’an passé.

Cela étant, les capacités aéronavales chinoises ne cessent de progresser à un rythme soutenu.

En juin 2022, la Chine a lancé son troisième porte-avions, le CNS Fujian, qui, à la différence de deux précédents, est en configuration CATOBAR, c’est à dire qu’il est doté de catapultes [électromagnétiques, qui plus est] et de brins d’arrêt.

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Dans le même temps, l’APL a lancé le développement du KJ-600, un avion de guet aérien (ci-dessus) ainsi qu’une version navale du chasseur-bombardier de 5e génération J-35 [ex-FC-31 « Gyrfalcon »].

Affichant un déplacement de 80’000 tonnes pour une longueur de 320 mètres, le CNS Fujian sera le navire le plus imposant de la marine chinoise. Mais contrairement à ses homologues français et américains [également en configuration CATOBAR, ndlr], sa propulsion ne sera pas nucléaire. Après avoir testé ses trois catapultes, en novembre dernier, il ne devrait pas tarder à commencer ses essais en mer.

Seulement, pour l’APL, disposer de trois porte-avions n’est pas suffisant étant donné qu’un navire de ce type passe un tiers de son temps en maintenance, un tiers en formation et un tiers en opération. Aussi, en avoir trois « signifie donc que la marine [chinoise] ne peut disposer que d’un seul porte-avions à tout moment », ont justifié des experts cités par le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC].

À noter que seul le CNS Shandong est actuellement opérationnel, le CNS Liaoning venant de reprendre la mer [avec une maquette à l’échelle du J-35 sur son pont d’envol…] après avoir été immobilisé pendant un an pour des opérations de maintenance.

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D’où l’annonce – sans réelle surprise – de l’amiral Yuan Huazhi, le commissaire politique de la marine de l’APL, en marge de la 2e session de la 14e assemblée populaire nationale, le 6 mars.

La Chine construira « bientôt son quatrième porte-avions et répondra à la question de savoir s’il sera doté d’une propulsion nucléaire », a en effet déclaré l’amiral Yuan. « Nous construisons des porte-avions pour protéger notre souveraineté nationale et notre intégrité territoriale », a-t-il ajouté, avant d’estimer qu’ils devraient aussi « naviguer plus loin des eaux côtières chinoises ».

Quant à savoir si la Chine « pouvait faire face aux porte-avions américains », l’amiral Yuan a été catégorique. « Faites-nous confiance, nous le pouvons. Nous ne nous occupons pas seulement des porte-avions. Nous traitons également des [menaces potentielles] de manière globale », a-t-il répondu.

 

L’an passé, le chantier naval Jiangnan Changxing avait levé le voile sur un projet de nouveau porte-avions susceptible de correspondre à celui évoqué par le commissaire politique de la marine de l’APL. A priori, il s’était inspiré de l’USS Gerald Ford et du projet français de porte-avions de nouvelle génération [PA NG], avec un îlot situé à l’arrière du pont d’envol.

Ya Rab Yeshua.

  • 1 mois plus tard...
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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/04/11/americains-australiens-et-francais-patrouillent-en-mer-de-c-24552.html

Américains, Australiens et Français patrouillent en mer de Chine

 

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Peu avant que les Etats-Unis, le Japon et l'Australie annoncent leur décision de lancer un réseau commun de défense aérienne, trois bâtiments alliés ont effectué une patrouille conjointe en mer de Chine. il s'agissait des USS Mobile (LCS 26), de la frégate australienne Warramunga (FFH 152) et de la frégate française Vendémiaire (F 734). 

Lire ici le communiqué de la 7e Flotte américaine (photo US Navy).

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Ces opérations trilatérales ont eu lieu en mer de Chine méridionale, le 9 avril.

"Lors de ses déploiements dans le Pacifique, la Marine nationale saisit les opportunités d'opérer aux côtés des autres forces maritimes de la région, engagée dans le multilatéralisme. Cet exercice avec l'US Navy et la RAN est considéré comme une autre occasion de favoriser la coordination et la coopération dans les activités combinées", a déclaré Sébastien Drouelle, commandant du Vendémiaire. "Grâce à un tel exercice, mené dans le cadre de la liberté de navigation et du droit international, nous bénéficierons mutuellement les uns des autres et renforcerons l'interopérabilité en mer avec nos alliés et partenaires de cette région."

On notera la tenue, ce jeudi à Washington, du premier sommet trilatéral entre le Japon, les Philippines, et les Etats-Unis. Autant de pays qui, avec la Corée du Sud, constituent le réseau d'alliances que Joe Biden tisse en Asie, afin de contrer les ambitions chinoises.

Ya Rab Yeshua.

  • 4 mois plus tard...
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https://www.opex360.com/2024/08/19/manille-et-pekin-se-renvoient-la-responsabilite-dun-incident-naval-serieux-survenu-pres-de-latoll-sabina/

Manille et Pékin se renvoient la responsabilité d’un incident naval sérieux, survenu près de l’atoll Sabina

 

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Depuis plusieurs mois, Pékin exerce une pression constante pour tenter de mettre la main sur l’atoll philippin Second Thomas, situé en mer de Chine méridionale. Ce qui se traduit par de fréquents incidents navals entre la garde côtière chinoise et les navires venus ravitailler la garnison de l’infanterie de marine philippine établie dans le BRP Sierra Madre, un ancien chaland de débarquement volontairement échoué sur ce récif.

 

Carte situant l'atoll Second Thomas, dans l'archipel des Spratleys.

Mais l’atoll Second Thomas n’est pas le seul sujet de crispation entre Pékin et Manille.

En 2012, la Chine prit le contrôle du récif de Scarborough, en usant de la même méthode qu’elle avait employée pour s’emparer de celui de Mischief, dans les années 1990. Ainsi, elle y avait envoyé des navires de sa milice maritime, sous la protection de sa garde côtière. Puis, elle y entama la construction de structures sur pilotis, censées être officiellement des abris pour ses pêcheurs. Et Manille se garda de protester trop vigoureusement afin de ne pas attiser les tensions.

Cependant, à la même époque, Pékin lorgnait aussi sur l’atoll de Sabina [appelé Xianbin en Chine]. Mais, cette fois-ci, la garde côtière philippine ne se fit pas surprendre et confisqua des bouées qui avaient été placées dans les environs du récif par son homologue chinoise.

La situation en était restée là quand, en 2021, sept navires de la milice maritime chinoise qui y faisaient relâche furent contraints de lever l’ancre après des sommations du patrouilleur philippin BRP Cabra. Depuis, s’il a été souvent question des tensions concernant l’atoll Second Thomas, la Chine fait aussi monter la pression autour du récif Sabina.

Ainsi, en mai, Manille a indiqué avoir empêché la construction par la Chine d’une « île artificielle » dans le secteur du récif Sabina. Et de préciser que, en plus du BRP Teresa Magbanua, les patrouilleurs BRP Cabra et BRP Malabrigo allaient y être successivement déployés pour prévenir toute incursion de la garde cotière chinoise.

Seulement, en juillet, il a été rapporté que le navire de recherche chinois Ke Xue San Hao naviguait à environ 20 nautiques au large du récif contesté. « La Chine n’a pas demandé l’autorisation de mener des opérations de prospection » dans la zone économique exclusive [ZEE] des Philippines, avait alors expliqué le contre-amiral Roy Trinidad, le porte-parole de la marine philippine.

 

Plus tôt, la présence du Haijing 5901, un navire de la garde côtière chinoise de 15’000 tonnes puissamment armé, avait été signalée au large du récif Sabina. « Déployer le CCG-5901 est le message le plus intimidant que la Chine peut envoyer sans tomber dans l’escalade militaire », avait alors souligné Ho Ting Bosco Hung, spécialiste de la Chine et des questions de sécurité en Asie à l’International Team for the Study of Security [ITSS] Verona, auprès de France24.

Aussi, ce qui devait arriver vient de se produire, ce 19 août. En effet, les Philippines ont indiqué que deux navires de sa garde côtière venaient d’être endommagés après être en collision avec des bateaux chinois qui effectuaient des « manœuvres illégales et agressives » près de l’atoll Sabina.

La coque du patrouilleur BRP Cape Engano a été perforée. Quant au second navire philippin, le BRP Bagacay, il a été « éperonné à deux reprises » par un navire des garde-côtes chinois et subi des « dommages structurels mineurs », selon Jonathan Malaya, le directeur général du Conseil philippin de sécurité nationale.

 

En Chine, on donne évidemment une version différente de ces incidents, tout en insistant sur la responsabilité des Philippines.

« Les navires des garde-côtes philippins ont pénétré illégalement dans les eaux proches du récif de Xianbin, dans les îles Nansha, sans l’autorisation du gouvernement chinois », ce qui a nécessité des mesures de contrôle contre les navires philippins conformément à la loi », soutient Pékin.

« En dépit de multiples mises en garde de la partie chinoise, le navire philippin 4410 est entré délibérément en collision avec le navire chinois 21551 », a ensuite affirmé un porte-parole de la garde côtière, auprès de la chaîne de télévision publique CCTV. Celle-ci a d’ailleurs diffusé les images de ces incidents. « Nous enjoignons fermement la partie philippine de cesser immédiatement ses infractions et ses provocations », font valoir les autorités chinoises, pour qui les patrouilleurs philippins ont « violé sérieusement la souveraineté de la Chine ».

Pour rappel, dans un avis rendu en juillet 2016, la Cour permanente d’arbritage [CPA] de La Haye, saisie par Manille, avait estimé que les prétentions de Pékin en mer de Chine méridionale ne reposaient sur « aucun fondement juridique » et que ses actions dans la région avaient « aggravé » les différends territoriaux et porté « atteinte à l’environnement ».

Ya Rab Yeshua.

  • 1 mois plus tard...
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https://www.opex360.com/2024/09/18/un-groupe-aeronaval-chinois-a-navigue-dans-les-eaux-contigues-du-japon-pour-la-premiere-fois/

Un groupe aéronaval chinois a navigué dans les eaux contiguës du Japon pour la première fois

 

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Ces dernières années, il est assez fréquent de voir un porte-avions chinois [le CNS Liaoning ou le CNS Shandong] naviguer dans le détroit de Miyako pour rejoindre la partie occidentale de l’océan Pacifique.

Ce passage étant situé au sud-ouest d’Okinawa, donc dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, de tels transits sont surveillés de près par les forces d’autodéfense japonaises.

Mais, depuis deux ou trois ans, les groupes aéronavals chinois envoyés dans ce détroit tendent à être de plus en plus puissants, avec la présence, notamment, de croiseurs de type 055 [ou classe Renhai], avec leurs 112 tubes de lancement vertical. Cela étant, ils ont jusqu’à présent veillé à ne pas s’approcher de trop près des eaux territoriales nippones. Du moins était-ce vrai il y a encore peu.

En effet, le 17 septembre, le ministère japonais de la Défense a signalé que le porte-avions CNS Liaoning ainsi que les « destroyers » de type 052D « Chengdu » [n°120] et Huainan [n°123] avaient été repérés pour la première fois dans la zone contiguë aux eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Yonaguni et Iriomote [préfecture d’Okinawa].

Or, une zone contiguë est adjacente aux eaux territoriales et s’étend jusqu’à une distance maximale de 24 nautiques [44,4 km], calculée à partir des lignes de base. Le pays côtier peut y exercer des contrôles pour prévenir, voire réprimer, des infractions à sa législation.

À noter que l’île de Yonaguni est la plus occidentale du Japon. Elle est située à environ 150 km au sud-ouest des îles Senkaku, contrôlées par Tokyo et revendiquées par Pékin, et à 100 km à l’est de Taïwan.

La taille de ce groupe aéronaval chinois peut sembler modeste par rapport aux standards habituels. En général, il se compose de navires dédiés à la lutte anti-sous-marine et à la défense aérienne, d’un sous-marin d’attaque et d’un pétrolier-ravitailleur. En réalité, cela dépend de la nature de la mission qui lui a été assignée.

 

Cependant, les deux « destroyers » de type 052D qui accompagnent le CNS Liaoning sont des navires puissamment armés.

Affichant un déplacement de 7500 tonnes, ils sont chacun dotés de 64 cellules de lancement vertical pour tirer des missiles CJ-10, YJ-18A et HQ-16 [surface-air] ainsi que de six tubes lance-torpilles. Ils sont également équipés d’un radar à antennes actives [AESA] de Type 364A, d’un radar de surveillance aérienne, d’un radar de surface, d’un sonar de coque et d’un sonar remorqué à basse fréquence.

Alors qu’il a récemment dénoncé l’intrusion d’un avion de renseignement chinois Y-9DZ dans son espace aérien ainsi qu’une nouvelle violation de ses eaux territoriales par un navire hydrographique de type « Shupang » [ou Type 636], le Japon a qualifié le passage du CNS Liaoning entre les îles Yonaguni et Iriomote d’incident « absolument inacceptable ».

« Après la récente violation de l’espace aérien par un avion militaire chinois et des mouvements de navires de guerre chinois et d’autres navires autour du Japon, cet incident est totalement inacceptable du point de vue de la sécurité nationale et régionale », a en effet déclaré Hiroshi Moriya, le porte-parole du gouvernement nippon. « Nous avons exprimé nos graves préoccupations à la Chine par le biais des canaux diplomatiques », a-t-il ajouté.

Ce que le ministère chinois des Affaires étrangères a balayé d’un revers de manche en affirmant que les « activités » de la Chine sont « conformes au droit chinois et au droit international ».

Photo : CNS Liaoning – archive

Ya Rab Yeshua.

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https://www.opex360.com/2024/09/24/pour-la-premiere-fois-la-marine-chinoise-a-ete-en-mesure-de-deployer-trois-porte-avions-en-meme-temps/

Pour la première fois, la marine chinoise a été en mesure de déployer trois porte-avions en même temps

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Le 18 septembre, le ministère japonais de la Défense a signalé que le porte-avions chinois CNS Liaoning avait navigué pour la première fois dans la zone contiguë aux eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Yonaguni et Iriomote [préfecture d’Okinawa], afin de rejoindre le Pacifique occidental. Et de préciser qu’il était accompagné par les « destroyers » de type 052D « Chengdu » et « Huainan ».

La taille de ce groupe aéronval chinois semble modeste par rapport à ce que l’on peut observer habituellement. En réalité, sa composition dépend de la mission qui lui a été assignée. Là, en l’occurrence, ilest probable que le CNS Liaoning ait été sollicité pour les premiers essais du J-31/35, un nouveau chasseur-bombardier embarqué dit de « 5e génération ». Des images montrant un exemplaire de cet appareil sur le pont d’envol du porte-avions ont d’ailleurs été récemment diffusées par CCTV, la télévision d’État chinoise.

Mais le CNS Liaoning n’était pas le seul porte-avions chinois à avoir pris la mer, la semaine passée. En effet, le CNS Shandong a également appareillé de la base navale de Yulin, sur l’île de Hainan, et mis le cap vers la mer de Chine méridionale. Au sein du groupe aéronaval, il a pris part à un « exercice de combat », lequel a permis de qualifier un groupe de nouveaux pilotes pour les opérations nocturnes.

Par ailleurs, le CNS Shandong a eu un été chargé, avec deux déploiements en mer des Philippines, dont un au moment où l’US Navy n’avait plus de groupes aéronavals disponibles dans la région Indopacifique, l’USS Abraham Lincoln ayant alors été temporairement déployé au Moyen-Orient.

À cette occasion, et selon le quotidien « The Global Times », lié au Parti communiste chinois [PCC], le CNS Shandong a été rejoint par un imposant navire d’assaut amphibie de type 075, dont les caractéristiques [40’000 tonnes pour 205 mètres de long] le range dans la même catégorie que celle des porte-aéronefs américains appartenant à la classe Wasp. Ce qui ne s’était jamais vu jusqu’alors.

Que deux porte-avions partageant le même pavillon soient en mer simultanément n’a rien d’inédit. En revanche, il est beaucoup plus rare qu’il y en ait trois. Il y a encore peu, seule l’US Navy avait cette capacité. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, pendant que les CNS Liaoning et CNS Shandong naviguaient respectivement dans le Pacifique occidental et en mer de Chine méridionale, le troisième porte-avions chinois, le CNS Fujian, venait d’appareiller pour sa quatrième campagne d’essais, a priori en mer Jaune.

 

Pour rappel, affichant un déplacement d’au moins 80’000 tonnes pour une longueur de 320 mètres, le CNS Fujian a été construit selon une configuration dite CATOBAR [Catapult Assisted Take-Off But Arrested Recovery], c’est à dire qu’il est doté de catapultes [électromagnétiques, en l’occurrence] et de brins d’arrêt, comme les porte-avions français et américains. Et cela alors que le pont d’envol des CNS Liaoning et CNS Shandong est muni d’un tremplin en lieu et place des catapultes [on parle de configuration STOBAR].

En déployant simultanément trois porte-avions, la marine de l’Armée populaire de libération [APL] vient de franchir un nouveau jalon, même en « trichant » un peu étant donné que le CNS Fujian n’est pas encore opérationnel. Le prochain sera d’en faire autant avec trois groupes aéronavals. Ce qui, au rythme où elle progresse et au vu du nombre de navires qu’elle met en service tous les ans, ne saurait tarder. Restera ensuite à les faire naviguer ensemble, comme le fit l’US Navy en 2017, en réunissant les « Carrier Strike Group » des USS Ronald Reagan, USS Nimitz et USS Theodore Roosevelt dans le Pacifique occidental.

Photo : CNS Fujian – archive

Ya Rab Yeshua.

  • 3 semaines plus tard...
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https://www.opex360.com/2024/10/14/les-forces-chinoises-preparent-imposer-blocus-a-taiwan/

Les forces chinoises se préparent à imposer un blocus à Taïwan

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Selon les estimations du renseignement américain, la République populaire de Chine [RPC] pourrait faire usage de la force pour faire revenir Taïwan, qu’elle considère comme étant une « province rebelle », dans son giron en 2027. Ce qui lui laisserait un peu plus de deux ans pour s’y préparer.

Pour le moment, l’Armée populaire de libération [APL] envoie un nombre toujours plus important de navires et d’aéronefs dans les approches de l’île, ce qui met les forces armées de celle-ci sous une pression quasi-permanente, tout en usant leur potentiel. Mais on ignore encore le mode opératoire que Pékin suivra pour s’emparer de Taïwan.

Trois scénarios sont évoqués.

Le premier repose sur des opérations hybrides, à l’image de celles menées par la Russie pour annexer la Crimée, en 2014.

Le second est de facture plus classique puisqu’il envisage une vaste opération amphibie lancée à la suite de frappes massives sur les infrastructures militaires taïwanaises.

Quant au dernier, il consisterait à imposer un blocus naval et aérien de l’île, lequel s’accompagnerait du déploiement de moyens d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] afin d’empêcher une intervention américaine. Ces dernières années, l’APL s’est dotée de capacités lui permettant de suivre ces trois modes opératoires, qui pourraient se combiner.

Cela étant, les manœuvres « Épées tranchantes unies 2024B » que vient de lancer la Chine dans les environs de Taïwan, ce 14 octobre, peuvent donner une indication sur ses intentions futures.

La veille, le ministère taïwanais avait dit être en « état d’alerte » après avoir fait état de la présence du porte-avions CNS Liaoning au sud de l’île. Il a « pénétré dans les eaux proches du canal de Bashi et se dirige probablement vers le Pacifique occidental », a-t-il expliqué.

Cependant, le déploiement d’un groupe aéronaval chinois dans ce secteur n’est pas nouveau… Seulement, il est survenu après que le président taïwanais, Lai Ching-te, s’est engagé à « résister à l’annexion » de l’île ou « à l’empiètement de [sa] souveraineté ». Ce qui n’a pas manqué de faire réagir à Pékin, où l’on a qualifié ces propos de « provocations » susceptibles d’entraîner un « désastre » pour les Taïwanais.

D’où l’inquiétude engendrée par les manœuvres « Épées tranchantes unies 2024B », tant à Taipei qu’à Washington.

Visiblement, celles-ci visent à encercler Taïwan, comme s’il s’agissait d’imposer un blocus. Menée sous l’autorité du commandement du théâtre oriental de l’APL, elles mobilisent des forces aériennes, navales et terrestres. La force des missiles y participe également, de même que la garde côtière chinoise, qui a fait savoir qu’elle avait engagé des « inspections du maintien de l’ordre » dans les eaux taïwanaises.

Ces exercices se déroulent « dans des zones au nord, au sud et à l’est de l’île de Taïwan », a expliqué le capitaine Li Xi, un porte-parole du commandement du théâtre oriental. Ils « se concentrent sur des patrouilles de préparation au combat mer-air, le blocus de ports et zones clés ainsi que sur « l’assaut de cibles maritimes et terrestres », a-t-il ajouté.

Pour Pékin, ces manœuvres constituent un « sérieux avertissement » face aux « actions séparatistes » des forces taïwanaises. « Il s’agit d’une opération légitime et nécessaire pour sauvegarder la souveraineté de l’État et l’unité nationale », a fait valoir le capitaine Li.

De son côté, le ministère taïwanais de la Défense a dénoncé un « comportement irrationnel et provocateur » et assuré avoir « déployé les forces adéquates pour réagir de manière appropriée dans le but de protéger la liberté et la démocratie, ainsi que pour défendre la souveraineté » de Taïwan.

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A priori, le sort des îles Penghu [ou Pescadores], Kinmen et Matsu semble le préoccuper le plus puisqu’elles ont été placées en état « d’alerte renforcée ». Celles-ci sont en effet les plus menacées dans la mesure où l’APL pourrait en prendre le contrôle afin de tester la réaction de Taipei et la détermination de Washington.

Justement, et alors que les forces taïwanaises ont détecté pas moins de 125 avions chinois dans les approches de l’île [jamais un tel « volume » n’avait été observé jusqu’alors], les États-Unis ont mis en garde contre toute « provocation » de la Chine à l’égard de Taïwan et affirmé que les manœuvres « Épées tranchantes unies » sont « injustifiées » et représentent un « risque d’escalade ».

« Nous appelons la RPC à agir avec retenue et à éviter toute nouvelle action susceptible de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taiwan et dans la région au sens large, ce qui est essentiel à la paix ainsi qu’à la prospérité régionales et constitue un sujet de préoccupation internationale », a affirmé Matthew Miller, un porte-parole de la diplomatie américaine.

Photo : Ministère chinois de la Défense

Ya Rab Yeshua.

  • 3 semaines plus tard...
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https://www.opex360.com/2024/10/30/la-fregate-francaise-prairial-a-traverse-le-detroit-de-taiwan-malgre-lactivite-de-la-marine-chinoise/

La frégate française Prairial a traversé le détroit de Taïwan, malgré l’activité de la marine chinoise

 

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Le 21 octobre, soit quelques jours après des manœuvres militaires chinoises de grande ampleur autour de Taïwan, le « destroyer » américain USS Higgins a été rejoint par la frégate canadienne NCSM Vancouver dans le détroit de Taïwan.

Selon le droit maritime international, le passage « innoffensif » de navires militaires est autorisé dans les détroits. Sauf que Pékin considère quecelui de Taïwan constitue un continuum entre ses eaux territoriales, sa zone contiguë et sa zone économique exclusive [ZEE]. D’où ses protestations quand des forces navales étrangères y transitent, généralement dans le cadre d’opérations censées défendre la liberté de navigation [FONOP – Freedom of Navigation OPerations]. Telle était d’ailleurs la mission de l’USS Higgins et de sa conserve canadienne.

« Dans le cadre d’opérations normales, les navires ont effectué un transit dans le détroit de Taïwan […] conformément au droit international. […] Aucun membre de la communauté internationale ne devrait être intimidé ou contraint de renoncer à ses droits et à ses libertés. Les navires et les avions américains opèrent dans le respect du droit international, souvent aux côtés de leurs alliés et partenaires, en mer et dans les airs, afin de garantir que toutes les nations puissent faire de même sans crainte ni contestation », a en effet expliqué un porte-parole de la 7e flotte de l’US Navy à Star and Stripes.

Cela étant, comme attendu, la Chine a protesté contre ce transit. « Les actions des États-Unis et du Canada perturbent la paix et la stabilité du détroit de Taïwan », a affirmé le colonel Li Xi, porte-parole du commandement du théâtre oriental de l’Armée populaire de libération [APL]. « Nos troupes sont toujours en alerte et défendent résolument la souveraineté et la sécurité nationales ainsi que la paix et la stabilité régionales », a-t-il ajouté.

En septembre, l’Allemagne avait eu droit à des commentaires du même ordre, après le transit de la frégate Baden-Württemberg et du navire-ravitailleur Frankfurt am Main dans le détroit de Taïwan. Pour rappel, une telle manœuvre n’avait plus été effectuée par la Deutsche Marine depuis le début des années 2000.

Alors déployée dans la région Indopacifique, la frégate française Bretagne aurait pu aussi emprunter le détroit de Taïwan. Mais, désormais revenue à Brest après sept mois de mission, elle s’en est tenue à l’écart. Pour autant, cela ne veut pas dire que la Marine nationale évite ce passage.

Ainsi, le 29 octobre, le ministère taïwanais de la Défense a indiqué qu’un « navire de la marine française a traversé […] le détroit de Taïwan du sud vers le nord ». Et d’ajouter : « Pendant cette période, les forces armées taïwanaises ont maintenu un contrôle total sur la mer et l’espace aérien environnants, la situation restant normale ».

 

Le navire en question ne peut être que la frégate de surveillance Prairial. En effet, selon le dernier point de situation des opérations publié par le ministère des Armées, « après deux semaines de navigation et de péparation en mer », ce bâtiment est arrivé à Cebu [Philippines] le 22 octobre, avant d’appareiller de nouveau pour mettre le cap vers la mer du Japon et effectuer une patrouille au « profit de la mission onusienne ECC [Enforcement Coordination Cell] », chargée de surveiller l’application des sanctions prises à l’endroit de la Corée du Nord.

À noter que le ministère taïwanais de la défense a également repéré, le même jour, la présence de sept navires de la composante navale de l’APL autour de l’île.

Cela étant, ce n’est pas la première fois qu’un bâtiment de la Marine nationale navigue dans le détroit de Taïwan… Mais hormis une note de protestation adressée par Pékin à Paris après un transit de la frégate Vendémiaire, en avril 2018, les passages de navires français ne font généralement pas l’objet de commentaires officiels de la part de la Chine. Ce qui ne veut pas dire que les autorités chinoises s’en désintéressent…

« Nous avons beaucoup d’éléments qui montrent un changement de posture [chez les Chinois, ndlr]. Nos bateaux sont systématiquement suivis, parfois contraints de manœuvrer face à des navires chinois pour éviter une collision, au mépris des règles de la liberté de navigation que nous défendons », avait ainsi expliqué l’amiral Pierre Vandier, alors chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien accordé au journal Le Monde, en juillet 2021.

Photo : Frégate de surveillance Prairial – Marine nationale

Ya Rab Yeshua.

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https://www.opex360.com/2024/10/31/la-chine-fait-une-demonstration-de-force-en-organisant-un-exercice-inedit-avec-deux-porte-avions/

La Chine fait une démonstration de force en organisant un exercice inédit avec deux porte-avions

 

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En septembre, alors que l’US Navy n’avait plus de groupe aéronaval disponible dans la région Indopacifique, la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] pouvait s’enorgueillir d’avoir trois porte-avions en mer.

Ainsi, seulement accompagné par les « destroyers » de type 052D « Chengdu » et « Huainan », le CNS Liaoning se trouvait dans le Pacifique occidental, probablement pour les premiers essais du J-31/35, un nouveau chasseur-bombardier embarqué dit de 5e génération.

Pendant ce temps, second porte-avions à avoir été admis en service au sein de l’APL [et premier de conception locale], le CNS Shandong participait à un « exercice de combat » censé permettre la qualification de pilotes aux opérations nocturnes.

Enfin, différent des deux autres de par sa configuration CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt], le CNS Fujian, avait mis le cap vers la mer Jaune, pour sa quatrième campagne d’essais.

Cependant, la marine chinoise n’avait encore jamais fait manœuvrer deux de ses porte-avions ensemble, alors que son homologue américaine est rompue à ce genre d’exercice. C’est désormais chose faite.

En effet, les groupes aéronavals constitués autour des porte-avions CNS Liaoning et CNS Shandong ont récemment été réunis pour la première fois pour un exercice en mer de Chine méridionale.

« Cela fait partie du plan d’entraînement annuel de la marine et vise à renforcer la capacité de combat intégrée des formations de porte-avions », a commenté le colonel Zhang Xiaogang, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, ce 31 octobre. Et de préciser que cet exercice s’est déroulé en mer Jaune, en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale [dont la quasi totalité est revendiquée par Pékin, ndlr].

Cette manœuvre associant deux porte-avions aurait eu lieu entre la « fête de la mi-automne » et les « vacances de la fête nationale », c’est-à-dire entre le 15 septembre et le 7 octobre.

 

Selon des photographies publiées par le ministère chinois de la Défense, cet exercice a ainsi réuni, outre le CNS Liaoning et le CNS Shandong, 11 navires, dont au moins deux navires ravitailleurs, des « destroyers » de type 052D et probablement un puissant croiseur de type 055 [l’image n’étant pas assez nette pour être affirmatif].

Au total, cet ensemble constitué par ces deux porte-avions pourrait permettre la mise en œuvre d’un maximum de 80 aéronefs, dont des chasseurs embarqués J-15 « Flying Shark ». Mais, en réalité, opérer de la sorte donne plus de flexibilité. N’ayant pas forcément la même composition, les deux groupes aéronavals peuvent se compléter, l’un apportant à l’autre des capacités dont il est démuni et vice-versa.

Reste que cet exercice à deux porte-avions est surtout une démonstration de force, à un moment où les tensions sont vives avec les Philippines et l’Indonésie, en raison des revendications territoriales chinoises en mer de Chine méridionale.

Ya Rab Yeshua.

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https://lignesdedefense.ouest-france.fr/le-pentagone-lance-un-consortium-de-securite-maritime-marsec-pour-lasie-du-sud-est/

Le Pentagone lance un Consortium de sécurité maritime (MARSEC) pour l’Asie du Sud-Est

 

Le Bureau du Secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité en Indo-Pacifique (IPSA) du DoD (le ministère américain de la Défense) a annoncé la création d’un Consortium de sécurité maritime (MARSEC).

Cette nouvelle initiative public-privé veut oeuvrer pour la transformation de la sécurité maritime en Asie du Sud-Est, zone par laquelle transite 60% du commerce mondial.

L’IPSA lance le Consortium MARSEC en collaboration avec la Defense Innovation Unit, la Defense Security Cooperation Agency et le commandement Indo-Pacifique américain.

Le Consortium MARSEC « rassemble des investisseurs de l’industrie de la défense, des entreprises, des responsables de la politique et de l’innovation du gouvernement américain et des décideurs gouvernementaux d’Asie du Sud-Est déterminés à identifier des solutions peu coûteuses et disponibles dans le commerce pour répondre aux défis de sécurité maritime les plus urgents des partenaires d’Asie du Sud-Est intéressés », selon le communiqué du DoD qui ne spécifie pas quels pays sont associés.

Au cours des prochains mois, le consortium MARSEC poursuivra les objectifs suivants :
– investir plus de 95 millions de dollars par an dans des solutions peu coûteuses et disponibles sur étagère pour renforcer la connaissance du domaine maritime, la logistique et le MCO, ainsi que la défense maritime en Asie du Sud-Est ;
– réunir régulièrement les parties prenantes de l’ensemble des entreprises et de l’industrie du DoD pour lever les obstacles à la fourniture de solutions disponibles dans le commerce ;
- travailler avec des partenaires partageant les mêmes idées pour donner de la cohérence aux activités de coopération en matière de sécurité envisagées par le consortium MARSEC ;
élargir les démonstrations technologiques pour les alliés et les partenaires dans le cadre d’exercices multilatéraux tels que BALIKATAN (cet exercice maritime multilatéral s’est déroulé du 22 avril au 4 mai au large des côtes de Palawan, en mer de Chine méridionale; il visait le renforcement de la coopération et de l’interopérabilité entre Américains et Philippins. La France y a participé).

Ya Rab Yeshua.

  • 2 semaines plus tard...
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Le ministre chinois de la Défense est-il visé par une enquête pour corruption?

 

 

 

Le ministre chinois de la Défense, Dong Jun, ferait l’objet d’une enquête s’inscrivant dans le cadre d’investigations sur la corruption au sein de l’armée chinoise, rapporte ce mercredi le Financial Times. Pékin a qualifié de « spéculations » les informations du FT.

Si toutefois c’était bien le cas, Dong Jun serait le troisième ministre de la Défense en exercice ou ancien ministre de la Défense à être visé par une enquête pour corruption. Il a été nommé ministre de la Défense en décembre 2023. Son prédécesseur, Li Shangfu, avait été limogé après avoir occupé ses fonctions pendant sept mois. Li Shangfu a été exclu du Parti communiste chinois au mois de juin pour des « violations graves de la discipline et de la loi », un euphémisme pour corruption. Son propre prédécesseur, Wei Fenghe, lui aussi soupçonné de corruption, avait également été écarté du parti.

Purge en cours?
Xi Jinping, dont l’influence sur la scène provinciale et nationale est en perte de vitesse depuis 2021, selon le spécialiste canadien de la Chine Alex Payettte, serait-il confronté à une fronde? Ou bien tente-t-il seulement d’éliminer ceux qu’il juge être des rivaux sur le plan politique?

 

En tout cas, des signes de tension avec les milieux militaires sont récemment apparus.

La relation est visiblement de plus en plus tendue entre l’Armée populaire de libération (APL), en particulier son haut commandement, et Xi Jinping. « Le président chinois semble à la fois lassé de toujours devoir s’inquiéter de la loyauté des troupes (et ainsi de sa propre sécurité), mais aussi de ne jamais avoir d’évaluation juste de l’état de l’équipement (fonctionnel, ou non), de l’entraînement des soldats et des dépôts d’armes et de munitions alors que Taïwan est omniprésent dans les esprits », estimait Alex Payette le 4 juillet dernier.

Début novembre, le dirigeant chinois a ordonné à l’armée d' »enquêter sur la corruption et les tendances malsaines parmi les officiers et les soldats et (d’y) remédier ». Le renforcement de cette campagne anti-corruption est en partie motivé par la crainte que cela n’affecte la capacité de l’armée à mener une guerre, selon des responsables américains cités par Bloomberg.

Un peu plus tôt, lors du 3e plénum du XXème Congrès du Parti communiste, du 15 au 18 juillet, Alex Payette avait noté « l’absence de soutien de l’APL » à Xi. Et le chercheur de préciser: « L’absence de soutien de l’APL, pour l’instant, et l’absence de références à Xi, ou en tout cas sans serment de loyauté, n’indiquent rien de bon quant à la cohésion interne de la direction du Parti ».

Toujours en juillet, un haut responsable de la Rocket Force (service responsable de l’arsenal chinois de missiles stratégiques conventionnels et nucléaires), Sun Jinming, avait été visé par une enquête pour corruption.

L’amiral Miao Hua officiellement suspendu de ses fonctions

https://lignesdedefense.ouest-france.fr/chine-lamiral-miao-hua-officiellement-suspendu-de-ses-fonctions/

 

Un porte-parole du ministère chinois de la Défense a déclaré jeudi 28 novembre que l’amiral Miao Hua avait été démis de ses fonctions et qu’il était soupçonné de « graves violations de la discipline ». Miao Hua est membre de la Central Military Commission (CMC) dont il dirige le  Political Work Department.

Le parti communiste chinois au pouvoir « a décidé de suspendre Miao Hua de ses fonctions dans l’attente d’une enquête », a déclaré lors d’une conférence de presse Wu Qian, l’un des porte-parole du ministère chinois de la Défense.

 

 

 

Officieusement, Miao Hua aurait été écarté il y a deux semaines. Il est tantôt décrit comme un proche du président Xi, tantôt comme un challenger.

 

Cette annonce officielle intervient un jour après celle de la mise à l’écart du ministre de la Défense, soupçonné de corruption. Voir mon post de mercredi. Cette mise à l’écart n’a pas encore été officiellement confirmée.

Ya Rab Yeshua.

  • 2 semaines plus tard...
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L’armée chinoise doit « lutter contre la corruption pour garantir la loyauté, la pureté et la fiabilité absolues de la force »

 

drzapeau-chine.jpg Le 19 avril  2024, Xi a remis son drapeau à l’ISF (Xinhua/Li Gang)

S’adressant mercredi aux militaires de la Force de soutien à l’information (Information Support Force, créée le 19 avril après la transformation de la Force de soutien stratégique et la création de la Force aérospatiale, de la Force cybernétique et de cette Force de soutien de l’information ) de l’armée créée en avril, Xi Jinping a déclaré aux troupes qu’elles devaient « se concentrer sur les capacités à combattre et à gagner des guerres ».

Mais le président Xi a surtout précisé que les forces armées chinoises (l’APL) devaient « appliquer rigoureusement la discipline » et « lutter contre la corruption pour garantir la loyauté, la pureté et la fiabilité absolues de la force ».

Les déclarations présidentielles interviennent après la mise en cause de l’amiral Miao Hua et des rumeurs concernant le ministre de la Défense, Dong Jun. Voir mes deux posts récents sur ces deux proches de XI écartés, semble-t-il, des cercles du pouvoir.
 

La corruption systémique et ses propres exigences en matière de loyauté et de contrôle ont conduit Xi à procéder à de vastes purges de l’APL et de son complexe industriel.

https://lignesdedefense.ouest-france.fr/larmee-chinoise-doit-lutter-contre-la-corruption-pour-garantir-la-loyaute-la-purete-et-la-fiabilite-absolues-de-la-force/

 

Ya Rab Yeshua.

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La marine chinoise a annoncé un exercice de tir réel entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande

 

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Comme l’a souligné Richard Marles, le ministre australien de la Défense, sans être inédite, la présence d’une flottille de la marine chinoise en mer de Tasman, c’est-à-dire entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, n’en est pas moins inhabituelle. Et elle l’est pour au moins deux raisons.

La première porte sur la puissance de feu de cette flottille. En effet, celle-ci se compose du navire de ravitaillement « Weishanhu », de la frégate de type 054A « Hengyang » et, surtout, du croiseur de type 055 « Zunyi », lequel est équipé de 112 tubes de lancement vertical pouvant tirer des missiles surface-air HHQ-9 et HHQ-16, des missiles antinavires YJ-18A ainsi que des missiles de croisière CJ-10. En outre, ce navire met en œuvre plusieurs capteurs puissants, dont un radar AESA multifonctions type 346B et deux sonars.

Évidemment, déployer une telle formation entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande n’a rien d’anodin. « Ce sont les navires les plus importants et les plus sophistiqués que nous ayons vus aussi loin dans le sud », a d’ailleurs commenté Judith Collins, la ministre néo-zélandaise de la Défense, ce 21 février. Et d’estimer qu’il s’agit pour Pékin d’envoyer « un message aux gouvernements néo-zélandais et australien » pour leur faire savoir que la Chine « est capable de maintenir une présence [militaire] dans la région ».

« C’est un signal d’alarme, n’est-ce pas ? Depuis des années, la classe politique dit aux Néo-Zélandais qu’ils peuvent se reposer sur leurs lauriers, ne rien faire en matière de défense et espérer que notre éloignement d’une grande partie du monde nous protégera », a ajouté Mme Collins.

Signal d’alarme ? La ministre néo-zélandaise ne croit pas si bien dire. En effet, et c’est l’autre caractère inhabituel de cette présence navale chinoise sous de telles latitudes, les autorités australiennes ont fait savoir qu’elles avaient été prévenues au dernier moment que ces trois navires allaient effectuer un exercice de tirs réels.

« Par mesure de précaution, nous avons informé les compagnies aériennes ayant des vols dans la région » et « nous travaillons également ensemble pour coordonner les conseils aux opérateurs et pilotes », a ainsi indiqué l’agence gouvernementale Airservices Australia.

Le problème, selon Canberra, est que la tenue de cet exercice a été annoncée au dernier moment.

« Pour être clair, nous n’avons pas été prévenus par la Chine. Nous en avons pris connaissance dans la journée. La Chine a émis une notification indiquant qu’elle avait l’intention de procéder à des tirs réels. J’entends par là une diffusion captée par des compagnies aériennes ou littéralement par des avions commerciaux qui survolaient la Tasmanie », a expliqué M. Marles, à l’antenne d’ABC Radio.

« Les navires [chinois] n’ont pas enfreint le droit international. Mais lorsque la marine australienne procède à des tirs réels, nous essayons généralement de donner un préavis de 12 à 24 heures afin que les compagnies aériennes puissent s’organiser. Cet avis n’a pas été fourni ici et je peux donc comprendre pourquoi cela a probablement été très déconcertant pour les compagnies aériennes », a poursuivi le ministre.

Et d’insister : « La Chine a respecté le droit international. Nous aurions préféré qu’elle nous prévienne plus tôt, ce qui aurait évité les perturbations qui se sont produites aujourd’hui. Et nous lui avons fait des remarques à ce sujet ».

De son côté, la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a dit être « préoccupée » par ces exercices de la marine chinoise en mer de Tasman, notamment en raison de leur « manque de transparence ». D’ailleurs, elle a indiqué qu’elle en ferait part à son homologue chinois, à l’occasion d’une réunion du G20 organisée à Johannesbourg.

Cela étant, Pékin a soutenu que les manœuvres de sa flottille sont « sûres » et « légitimes ». L’exercice est « mené du début à la fin de manière sûre, normalisée et professionnelle, il est conforme au droit international et aux pratiques internationales », a fait valoir Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Ya Rab Yeshua.

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« Tonnerre dans le détroit – 2025A »: la Chine poursuit son exercice de blocus de Taïwan

 

taiwan1-scaled.jpeg Photo by Ichiro Ohara / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun via AFP.

L’armée chinoise mobilise depuis mardi des forces terrestres, navales et aériennes autour de Taïwan, pour des manoeuvres militaires de grande ampleur simulant un blocus de l’île… « Les exercices sont centrés sur les questions d’identification et de vérification, d’alerte et d’expulsion et d’interception et de détention afin de tester les capacités des troupes à contrôler et réguler la zone, à imposer des contrôles de blocus et à procéder à des frappes de précisions sur des cibles clés », a fait savoir l’armée chinoise dans un communiqué.

Elle a annoncé ce mercredi avoir mené des « exercices de tir réel longue portée » et simulé des « frappes sur des ports et des infrastructures énergétiques clés » lors de manoeuvres militaires d’envergure autour de Taïwan.

Ces manœuvres méritent-elles davantage que l’habituelle vigilance des forces taïwanaises ? 

D’abord, les moyens militaires engagés par l’Armée populaire de libération n’ont rien de remarquable : une centaine d’avions, 21 bâtiments de la Marine (dont le porte-avions Shandong) et une dizaine des garde-côtes ont été recensés… Comme le note l’expert militaire Su Tzu-yun, de l’Institute for National Defense and Security Research (INSDR), un think tank rattaché au gouvernement taïwanais, ces exercices s’inscrivent dans la programmation annuelle de l’armée chinoise. De tels exercices, simulant un blocus de l’île, ont eu lieu en août 2022, avril 2023, mai 2024 et octobre 2024 avec la phase B de l’exercice Épées tranchantes unies 2024. Cette fois le nom de code choisi est  « Tonnerre dans le détroit – 2025A« , ce qui implique qu’un « Tonnerre dans le détroit – 2025B » est possible au 2e semestre de cette année.

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En ce début d’avril, les Chinois n’ont pas engagé d’unités des troupes aéroportées ou de l’infanterie de marine. La flotte de débarquement et les navires à vocation duale (militaire et civile) n’ont pas quitté leurs ports continentaux et aucune cyberattaque n’a été signalée.

Ensuite, et en revanche, la rhétorique belliciste chinoise a un peu évolué. En octobre 2024, l’Armée populaire avait qualifié les exercices de « sérieux avertissements » face aux « actions séparatistes des forces de l’indépendance de Taïwan ». Pour le capitaine Li Xi, un porte-parole du commandement oriental, il s’agissait d’une « opération légitime et nécessaire pour sauvegarder la souveraineté de l’État et l’unité nationale ».

Cette fois, on est passé à un « ferme avertissement » et le commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise, qui supervise les opérations dans le détroit de Taïwan, a publié mardi une infographie intitulée « Resserrer l’étau ». Des navires et des avions de chasse encerclant l’île y sont mentionnés, accompagnés d’un avertissement aux « séparatistes taïwanais » qu’ils « couraient à leur propre perte ».

En outre, le discours martial chinois utilise un nouveau registre, celui de la raillerie. Ainsi, il a été diffusé un dessin animé représentant le président Lai Ching-Te en insecte tenu par une paire de baguettes au-dessus de Taïwan en flammes. « Un parasite empoisonnant l’île de Taïwan. Un parasite qui évide l’île », est-il dit dans la vidéo. Le ministre taïwanais de la Défense, Wellington Koo, s’est contenté de déclarer qu’une telle rhétorique ne favorisait pas la paix et mettait en exergue le « caractère provocateur » de la Chine. Mercredi, le Commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise a publié une image intitulée « frappes paralysantes » sur le réseau social Weibo, montrant les forces chinoises entourer Taïwan et tirer des missiles en direction de l’île.

Le mot de la fin: « Tant que les provocations liées à l’indépendance de Taïwan continuent, les punitions anti-indépendance ne s’arrêteront pas » a déclaré le porte parle du ministère des Affaires étrangères chinois Guo Jiakun, lors d’une conférence de presse.

https://lignesdedefense.ouest-france.fr/tonnerre-dans-le-detroit-2025a-la-chine-poursuit-son-exercice-de-blocus-de-taiwan/

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La marine chinoise a lancé un exercice aéronaval inédit près d’un archipel japonais revendiqué par Pékin

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En mai 2022, accompagné par un puissant groupe aéronaval [quatre « destroyers », un croiseur de type 055, un navire de ravitaillement et probablement un sous-marin], le porte-avions chinois CNS Liaoning entama une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » alors qu’il venait de franchir le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour rejoindre la mer des Philippines. Puis, il se déploya entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, c’est-à-dire dans une zone pouvant s’avérer cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin s’en prendrait à Taipei.

Durant cette séquence, le groupe aéronaval chinois fut surveillé de près par les forces d’autodéfense japonaises, lesquelles affirmèrent que les chasseurs embarqués J-15 du CNS Liaoning effectuèrent plus de 100 missions au sud d’Okinawa en l’espace d’une dizaine de jours.

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Puis, alors qu’un tel transit au large de l’archipel nippon n’avait plus rien d’inédit [le premier eut lieu en 2016, ndlr], le groupe aéronaval du CNS Liaoning fut repéré dans une zone contiguë aux eaux territoriales japonaises, plus précisément entre les îles Yonaguni et Iriomote [préfecture d’Okinawa]. Ce qui ne s’était encore jamais vu. Quelques jours plus tôt, le Japon avait dénoncé la violation de son espace aérien par un avion de renseignement chinois Y-9DZ ainsi que celle de ses eaux territoriales par un navire hydrographique de type « Shupang » [ou Type 636].

« Après la récente violation de l’espace aérien par un avion militaire chinois et des mouvements de navires de guerre chinois et d’autres navires autour du Japon, cet incident est totalement inacceptable du point de vue de la sécurité nationale et régionale », avait commenté Hiroshi Moriya, le porte-parole du gouvernement nippon, au sujet du passage du CNS Liaoning.

Pour rappel, une zone contiguë est adjacente aux eaux territoriales. Le pays côtier a le droit d’y mener des contrôles afin de prévenir, voire de réprimer, des infractions à sa législation.

Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning et son escorte naviguèrent à 100 km à l’est de Taïwan et à environ 150 km au sud-ouest des îles Senkaku, contrôlées par Tokyo mais dont la souveraineté est revendiquée par Pékin.

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D’ailleurs, la Chine exerce une pression constante sur cet archipel, en y déployant régulièrement, pour ne pas dire en permanence, des navires de sa milice maritime et de sa garde côtière. Les autorités japonaises ont aussi constaté la présence de bateaux chinois pendant 355 jours en 2024.

Après la traversée de cette zone contiguë aux eaux territoriales du Japon par l’un de ses deux groupes aéronavals, la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] vient de faire monter les enchères.

En effet, le 25 mai, le ministère japonais de la Défense a signalé que le CNS Liaoning, accompagné par deux « destroyers » de type Luyang III et par deux frégates de type Jiangkai II, se trouvait à environ 200 kilomètres de l’archipel Senkaku, plus précisément au nord de l’île de Kuba. Et de préciser qu’il se livrait à des manœuvres impliquant son groupe aérien embarqué.

 

Selon la même source, la flottille chinoise a alors été surveillée par le « destroyer » JDS Takanami et des avions de patrouille maritime P-3C Orion. Des avions de combat – des F-15, à en juger par la communication du ministère japonais de la Défense – ont également été envoyés sur place afin de prévenir toute violation de l’espace aérien nippon.

« Des entraînements impliquant le Liaoning et d’autres navires de guerre chinois ont déjà été signalés dans l’océan Pacifique. Mais il s’agit du premier cas connu où un porte-avions chinois se livre à une telle activité en mer de Chine orientale », a résumé le quotidien Japan Times.

A priori, le CNS Liaoning mène toujours son exercice aéronaval alors qu’il a mis le cap vers le sud-ouest, en vue de traverser le détroit de Miyako pour rejoindre la mer des Philippines, où la présence d’un navire de recherche chinois a également été dénoncée par les autorités japonaises.

 

Plus précisément, ce navire a été repéré près de l’atoll d’Okinotori, situé dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à mi-chemin entre Taïwan et Guam, où les États-Unis disposent d’une importante base militaire. Selon la garde côtière japonaise, ce bâtiment, identifié comme étant le Tan Kah Kee, a été vu en train de déployer un « câble ».

En vertu du droit international, un État côtier a l’autorité pour exercer des droits sur les ressources et les activités économiques dans sa ZEE, qui s’étend jusqu’à 200 nautiques [370 km] de ses côtes. Tout navire étranger doit d’abord solliciter son autorisation pour mener des recherches scientifiques. Ce que le Tan Kah Kee n’a pas fait.

« Comme cette recherche scientifique maritime n’a pas reçu l’autorisation du Japon, les garde-côtes ont exigé l’arrêt de l’activité, et nous avons adressé une protestation à la partie chinoise par voie diplomatique », a ainsi expliqué le gouvernement japonais.

À Pékin, on estime que cette protestation n’est pas fondée… étant donné que Okinotori n’y est pas considéré comme une île… et que, partant, Tokyo ne peut y revendiquer une ZEE. « En opérant dans ces eaux, un navire de recherche scientifique chinois exerce la liberté de la haute mer, et le Japon n’a aucun droit d’intervenir », a fait valoir le ministère chinois des Affaires étrangères.

Reste que les navires de recherche chinois sont particulièrement actifs près des zones d’intérêt. Le 11 mai, l’un d’eux, le Hai Ke 001, a été repéré quand il mettait à l’eau un objet ressemblant à un tuyau, alors qu’il naviguait dans les environs des îles Senkaku.

Une semaine plus tôt, les garde-côtes philippins avaient surpris, au large de l’île d’Ilocos Norte, le Tan Suo 3, un autre navire de recherche chinois, alors qu’il était en train de récupérer un sous-marin habité de type « Deep Sea Warrior », capable de plonger à moins de 4 500 mètres.

« C’est une preuve claire que la République populaire de Chine mène des activités de recherche scientifique illégales dans la zone économique exclusive des Philippines, sans disposer de l’autorité légale pour entreprendre de telles activités dans cette zone », avait alors fustigé Manille.

Photo : archive

Ya Rab Yeshua.

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