BTX Posted December 11, 2019 Report Share Posted December 11, 2019 http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/12/10/le-3e-rima-20715.html Les marsouins vannetais ont envoyé deux douzaines des leurs à Canjuers, terre du 1er régiment de chasseurs d’Afrique (1er RCA). Partis dimanche, 16 primo-pilotes et 8 instructeurs ont démarré une formation de près de 3 semaines (sur décembre et janvier) pour se familiariser avec le nouveau blindé multi-rôles Griffon (successeur du VAB). Une dizaine d'exemplaires du Griffon sera livrée au 3e RIMa en semaine 6 (mi-février), une autre livraison intervenant en mars. Les aménagements de l'infrastructure pour stocker et assurer le MCO des Griffon sont en cours. Deux compagnies (les 3e et 5e) feront le tour des terrains de manoeuvre en 2020 avec leurs nouveaux véhicules (dont le CENZUB au printemps). Le 3e RIMa devrait aussi être le premier régiment à déployer le Griffon lors d'une rotation OPEX, probablement au 2e semestre 2021. Petit rappel: les premières unités de l’armée de Terre à percevoir les véhicules blindés multi-rôles Griffon sont les régiments d’infanterie suivants :- 3e Régiment d’infanterie de Marine de Vannes, - 13e Bataillon de chasseurs alpins, - 1er Régiment d’infanterie, - 21e Régiment d’infanterie de Marine, - 3e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine. A venir dans Ouest-France et Lignes de défense, la semaine prochaine, un reportage sur cette formation du 3e RIMa à Canjuers. 1 Quote Ya Rab Yeshua. Link to comment Share on other sites More sharing options...
BTX Posted December 28, 2019 Author Report Share Posted December 28, 2019 https://forcesoperations.com/une-premiere-classe-de-pilotes-certifiee-sur-griffon/ Une première classe de pilotes certifiée sur Griffon Une partie des Griffon confiés provisoirement au 1er RCA à des fins de formation Attestation de réussite en poche, les 16 aides-moniteurs pilotes du 3e RIMa formés par le 1er RCA à la conduite du Griffon vont à leur tour pouvoir soutenir les stages menés prochainement au sein de leur régiment de Vannes (Morbihan). Les instructeurs régimentaires suivront à la mi-janvier après une phase d’instruction au tir. Vétérans ou jeunes engagés, il n’aura finalement fallu que quelques tours de piste pour convaincre les marsouins de l’importance du sursaut technologique généré par le programme Scorpion. Centralisée au camp de Canjuers (Var), la formation Griffon est coordonnée par une section du 4e escadron du 1er RCA, composée de cinq instructeurs, cinq moniteurs et 12 aide-moniteurs. Ses deux chefs d’orchestre, les adjudants Sébastien et Florent, sont chacun chargés d’un pan de la formation (primo-pilotes ou instructeurs régimentaires) conféré en alternance afin que tous deux puissent parfaitement maîtriser chaque cursus. Une attestation est décernée à l’issue de la formation, qui ne se clôture pas par un examen final. « Nous préférons la logique du contrôle continu. Des notes sur 20 sont attribuées au fur et à mesure, il faut in fine atteindre la moyenne pour être certifié sur Griffon, » nous détaille l’adjudant Florent. Une stratégie qui, d’après les instructeurs, facilite la détection des écueils et le recadrage éventuel du stagiaire. Les chasseurs n’en sont en réalité pas à leur coup d’essai. Tous ont pu se faire les dents sur le Griffon lors d’une « session 0 » destinée à éprouver le schéma pédagogique. Cette étape initiale aura permis d’effectuer les derniers ajustements avant l’arrivée du 3e RIMa, notamment au niveau des volumes horaires de pilotage. « Nous les avions peu trop étalés, il a fallu resserrer légèrement le planning pour éliminer les trop longues phases d’attente entre deux sessions, » explique l’adjudant Florent. Une logique identique de RETEX continu interviendra durant, au moins, la première année de formations. « Nous organisons un briefing entre formateurs et stagiaires à la fin de chaque semaine pour déterminer ce qui fonctionne et ce qui doit être amélioré. Pour l’instant, cette session inaugurale avec le 3e RIMa n’implique pas de réfléchir à de nouvelles modifications, » constate-t-il. Un Griffon VTT Félin à l’exercice sur l’une des pistes tout-terrain du camp de Canjuers Rusticité du VAB vs confort du Griffon Passés les premiers cours théoriques, une certaine frustration est apparue parmi les « anciens » du 3e RIMa rompus de longue date au maniement du VAB. « Nous l’avons vécue aussi, » souligne l’adjudant Sébastien du 1er RCA. « C’est à dire que l’on passe d’un VAB où le pilote est habitué à intervenir directement sur le bloc moteur à un Griffon où les interventions techniques sont très limitées. Dans un véhicule de nouvelle génération, le pilote est pilote et non plus mécanicien. Il fait ses niveaux, sa vérification avant départ, c’est donc un peu plus compartimenté et forcément un peu moins mécanique ». Le discours des vétérans a par ailleurs graduellement évolué de « toute cette technologie ne tiendra pas bien longtemps dans les sables d’Afrique » et « rien ne vaut le VAB en terme de franchissement » à « ok, vous aviez raison » au gré des premières heures de conduite sur le terrain, nous racontent les chasseurs. « Nous avons d’emblée observé une certaine méfiance vis-à-vis des nouvelles technologies mises à disposition. Ce sentiment a rapidement disparu à l’issue des premiers cours de roulage, lorsqu’ils se sont rendus compte sur le terrain de l’aide fournie par ces nouveaux dispositifs, » commente l’adjudant Sébastien. « Cela revient à piloter une voiture qui aurait le gabarit d’un petit camion. On passe d’un engin conçu dans les années 1970 à un engin de conception moderne doté toutes les dernières technologies en matière d’aide à la conduite. Nous travaillons maintenant sur une plateforme présentant pratiquement le double de la masse du VAB, puisque le Griffon totalement équipé pèsera près de 28 tonnes, tout en gagnant en confort et en manoeuvrabilité, » nous déclare l’adjudant-chef Herman, responsable technique de la future flotte de Griffon du 3e RIMa. Loin d’alourdir la tâche des pilotes, l’apport technologique induit par le programme Scorpion permet au contraire au véhicule de « réfléchir en partie à la place du pilote, lui permettant de se concentrer sur sa conduite et son environnement immédiat ». « La fluidité des trajectoires et l’aisance de conduite, facilitées entre autres par la direction assistée, apportent un surplus de confort diminuant la fatigue du pilote, qui gagnera ensuite en efficacité. Il faut être confiant sans être trop confiant. À nous, pilotes, de maîtriser notre véhicule sans se laisser dépasser par ses capacités, » ajoute le soldat de 1ère classe Davidson du 3e RIMa. Outre la direction assistée, le Griffon est doté d’un variateur de pression de gonflage (VPG) des pneumatiques présentant trois modes préétablis : sable, route et boue. D’un simple geste, le pilote sélectionne le mode le mieux adapté aux conditions de roulage, l’électronique se chargeant d’adapter automatiquement la pression des pneus. De conception ancienne et depuis longtemps déployé en OPEX, ce système se réglait néanmoins de l’extérieur dans le cas du VAB, contribuant à exposer l’équipage lors de l’arrêt du véhicule. Pour les pilotes, l’une des autres avancées majeures relève de la visibilité, facilitée par le large pare-brise blindé conçu en une pièce, mais aussi vers l’arrière grâce à la caméra proximale. Il dispose en outre de l’aide apportée par le tireur et le chef tactique, tous deux disposant d’une vue panoramique à 360°, le premier grâce au tourelleau téléopéré T1 et le second grâce au kit de caméras proximales. Visibilité également vers l’habitacle et les troupes embarquées, ce qui n’était pas possible dans un VAB où l’équipage est « encapsulé » à l’avant. Outre l’insonorisation du bloc moteur permettant d’avoir une conversation relativement normale, le pilote dispose d’un petit rétroviseur fixé à sa droite et l’autorisant à interagir a minima avec le reste de la section sans devoir se retourner. Le tout facilite grandement les délicates opérations d’embarquement et de débarquement et la compréhension de la situation tactique. Malgré ces premiers retours positifs, le Griffon n’en présente par moins une atmosphère un peu pesante à l’arrière de l’habitacle, soulignent quelques stagiaires. Contrairement au cas du VAB, la section embarquée ne dispose que d’un unique hublot placé sur la trappe de débarquement. Il est donc presque impossible pour les sept militaires concernés de garder un oeil sur l’environnement immédiat du véhicule. « Cela peut s’avérer un peu déstabilisant de prime abord, car nous n’avons qu’un contact direct très limité avec l’extérieur. Par contre, cela renforce l’impression de protection, » souligne un caporal-chef du 3e RIMa. Le volet surveillance repose donc entièrement sur le chef tactique et le tireur, seuls à disposer d’une vue directe sur l’extérieur du véhicule, soit grâce aux caméras proximales, soit par les optiques du tourelleau téléopéré. Cruciale, la position du chef tactique fait donc partie intégrante du cursus des instructeurs régimentaires, celle-ci « servant aussi de relais entre l’équipage et la section placée à l’arrière du véhicule, » précise l’adjudant Florent. La formation dispensée par le 1er RCA se limitant aux bases de conduite et de franchissement, il faudra attendre les premières phases tactiques simulées en exercice pour déterminer si une telle disposition a un impact réel sur la section embarquée. Dans le poste de conduite du Griffon avec un marsouin du 3e RIMa candidat au poste d’instructeur-régimentaire Chasser les mauvaises habitudes, apprendre un métier Piloter un Griffon, c’est aussi renoncer aux pratiques non-réglementaires apparues à l’usage du VAB. Hormis la conduite, la formation des primo-pilotes et instructeurs régimentaires comprend également une part de sensibilisation à la sécurité. Selon les chasseurs du 1er RCA, le VAB, malgré les modernisations successives, n’était plus forcément adapté aux conditions éprouvantes rencontrées sur un terrain tel que celui de l’opération Barkhane. L’équipage prend par exemple l’habitude d’ouvrir une ou plusieurs trappes en cas de températures élevées, voire de ne pas s’harnacher complètement afin de gagner quelques précieuses secondes en cas de débarquement. « Former au pilotage du Griffon, c’est aussi parvenir à sensibiliser les pilotes pour qu’ils renoncent aux pratiques n’ayant plus lieu d’être avec les véhicules de nouvelle génération. S’approprier des réflexes exemplaires en matière de sécurité sera nécessaire dès le début de la formation afin d’ensuite les transmettre automatiquement au reste du régiment, » indique l’adjudant Sébastien. Ce sursaut technologique majeur a, enfin, une conséquence plutôt prévisible. Exit le VAB, dont la conduite minimaliste permettait à tout soldat doté du permis poids-lourds de parvenir à le contrôler « en quelques tours de piste ». Désormais, la conduite d’un véhicule de nouvelle génération est « un vrai métier, une spécialité qui nécessite un apprentissage minutieux ». « Le pilote d’hier ne sera pas le pilote de demain. Nous pouvions jusqu’à maintenant remplacer rapidement un pilote en section, ce ne sera plus le cas avec le Griffon, qui nécessite une formation technique poussée. Ce n’est plus seulement un volant que l’on dirige et une pédale sur laquelle on appuie, et c’est aussi cela qui a provoqué une certaine méfiance puis un réel engouement pendant le stage, » note l’adjudant Florent. Pilotes et instructeurs développeront par après leurs compétences sur les terrains de manoeuvre et, plus tard, d’OPEX. « Ce que nous réalisons à Canjuers n’est qu’un échantillon des capacités réelles du véhicule. Nous formons avant tout aux manoeuvres de base. Je dirais que le pilote acquiert ici 60% de son savoir-faire en matière de pilotage du Griffon. L’expérience acquise en régiment, en exercice et en préparation opérationnelle fournit ensuite les 40% restants, » ajoute l’instructeur du 1er RCA. Être au rendez-vous en 2021 La suite ? « Les primo-formateurs retourneront en régiment pour démarrer au plus vite la formation de 3e et 5e compagnies sur base du cursus et des outils pédagogiques fournis par le CFPIA, » annonce l’adjudant-chef Herman du 3e RIMa. Ces deux compagnies devront être formées avant l’été afin qu’elles puissent entamer les premières mises en conditions opérationnelles en septembre 2020 et respecter l’échéance du premier déploiement opérationnel d’un sous-groupement tactique interarmes au second semestre 2021. La première rotation au CENTAC, par exemple, interviendra dès le mois d’octobre, ajoute l’adjudant-chef du « Grand Trois ». « On sera alors au pied du mur, face à un adversaire simulé mais équipé de matériels modernes. Pour le coup, on pourra découvrir ce que le matériel aura dans le ventre dans un environnement de combat, » précise-t-il. Dans l’intervalle, le régiment poursuit la refonte de sa zone technique, des hangars de stockage des véhicules, et de l’aire de lavage en vue de la réception d’une première dizaine de véhicules en février prochain. À terme, une vingtaine de véhicules seront affectés à demeure au régiment, puis complétés au cas par cas par les lots présents en OPEX et équipés de kits spécifiques. Du côté du 1er RCA, le calendrier 2020 et 2021 est déjà défini, avec un cadencement d’à peu près six régiments par an sur base du schéma de formation dispensé pour l’instant. Après le 3e RIMa, Canjuers recevra le Commandement de l’entraînement et des écoles du combat interarmes (COM E2CIA) en janvier-février, puis le 13e bataillon de chasseurs alpins (13e BCA) en mars, le 1er régiment d’infanterie (1er RI) en avril-mai et le 21e régiment d’infanterie de marine (21e RIMa) en juin. Le 1er RCA sera par ailleurs chargé des recyclages avec une première semaine prévue au mois de juin 2020, date à laquelle le régiment devrait avoir perçu la version finale du Griffon (V6) et l’entièreté des kits. Certains militaires déjà formés reviendront dès lors sur les bancs d’école de Canjuers pour assimiler les quelques mises à jour nécessaires, « avant de retourner chez eux pour diffuser la bonne parole ». Quote Ya Rab Yeshua. Link to comment Share on other sites More sharing options...
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