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La France pourrait réduire drastiquement sa présence militaire en Afrique


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Durant le mandat du président Nicolas Sarkozy [2007-2012], dans le droit fil des recommandations du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale [LBDSN], il était question de réduire significativement la présence militaire française en Afrique tout en révisant les accords de défense noués avec plusieurs pays de ce continent. Seules les forces stationnées à Djibouti et au Gabon devaient être maintenues, quoique dans un format réduit.

En effet, les Forces françaises du Cap-Vert [FFCV] devinrent les « Éléments français au Sénégal » tandis que le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], impanté en Côte d’Ivoire, fut dissous. En 2011, alors ministre des Affaires étrangères après avoir été celui de la Défense, Alain Juppé estima que le dispositif de l’opération Épervier, au Tchad, n’avait plus de raison d’être.

L’idée qui avait cours à l’époque était qu’il fallait adopter une logique d’appui aux forces africaines avec la mise en place de « pôles opérationnels de coopération » [POC] régionaux. À l’époque, on parlait du concept de « betteravisation » de l’armée de Terre, c’est à dire la fin des opérations extérieures après le retrait d’Afghanistan.

Seulement, la progression des jihadistes dans le nord du Mali, l’extension de la menace terroriste au Sahel et la dégradation de la situation sécuritaire en Centrafrique changèrent la donne… Et les plans relatifs à la présence militaire française en Côte d’Ivoire [avec son port en eaux profondes à Abidjan] furent mis à la corbeille.

Quoi qu’il en soit, alors que, par la force des choses, l’opération Barkhane a pris fin, les idées qui avaient été avancées il y a maintenant une petite quinzaine d’années sont de retour…

En février 2023, le président Macron annonça une « diminution visible » de la présence militaire françaises en Afrique et la mise en place d’un « nouveau modèle de partenariat » impliquant une « montée en puissance des forces africaines ». Cependant, aucune fermeture d’emprise n’était alors à l’ordre du jour… Mais il était question d’une « cogestion » avec les forces du pays d’accueil.

Sauf que, au Niger, ce modèle de coopération n’a pas eu le temps d’être mis en place, la junte ayant pris le pouvoir à Niamey en juillet 2023 ayant dénoncé les accords militaires qui avaient conclus avec la France. Curieusement, lors de ses voeux aux armées, le 19 janvier, le président Macron y a vu la confirmation des orientations qu’il avait données un an plus tôt.

« En Afrique, les reconfigurations […] décidées en février 2023 ont vu leur nécessité confirmée par le putsch de cet été au Niger. Je veux saluer à ce titre le professionnalisme et le sang-froid dont ont fait preuve les forces françaises au Sahel pour conduire une manœuvre logistique considérable, une prouesse tactique dans ce contexte si difficile », a en effet affirmé M. Macron.

« Mais les enjeux évoluent dans la région. Nous continuerons à ce titre de protéger nos intérêts, mais nous le ferons d’une manière plus partenariale, plus équilibrée. Nous aurons des armées moins posées, moins exposées, avec des dispositifs légers, réversibles, avec davantage de formation, de coopérations ponctuelles, de dialogue, sans exclure des opérations là où elles seront demandées, pensées, envisagées sans doute de manière plus ponctuelle », a-t-il ensuite expliqué. Et d’insister : « La France ne se désengage pas, elle se réorganise pour s’adapter à l’évolution de la menace ».

S’il n’est pas question de « désengagement », il n’en reste pas moins que l’empreinte militaire française en Afrique va être considérablement réduite.

Ainsi, selon le quotidien Le Monde [édition du 31 janvier], que ce soit au Gabon, au Sénégal, et en Côte d’Ivoire, une « centaine de postes, principalement dévolus aux fonction de soutien, seront conservés de façon permanente » dans chacun de ces trois pays, « selon le scénario maximaliste envisagé ». En revanche, la posture devrait rester inchangée au Tchad [pour le moment, du moins] et à Djibouti… qui relève plutôt de la stratégie pour l’Indo-Pacifique.

Cette évolution de la présence militaire française en Afrique pourrait être associée à celle qu’envisagent les États-Unis pour leurs troupes, principalement déployées au Niger. « Des réflexions ont lieu à Washington pour redéployer des effectifs, notamment sur la côte ouest africaine », avance Le Monde, qui évoque de « nouveaux projets de bases communes entre Français et Américains ». Ce que l’Élysée n’a pas démenti. « Il y a des réflexions, sur la base de nos intérêts », a-t-on en effet admis à la présidence.

Pour rappel, les intérêts de la France en Afrique sont surtout politiques et sécuritaires, avec 150’000 ressortissants français établis au sud du Sahara,, notamment « de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste », avait rappelé l’Institut français des relations internationales [IFRI], dans note publiée en 2022.

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/02/06/moins-de-troupes-francaises-en-afrique-on-en-reparle-un-an-apres-les-annonc.html

Moins de troupes françaises en Afrique: on en reparle, un an après les annonces d'E. Macron

 

Selon mes confrères de RFI, "Jean-Marie Bockel, éphémère ministre de la Coopération de l’ancien président Nicolas Sarkozy en 2007, qui avait annoncé la fin de la Françafrique, sera chargé d'expliquer aux pays africains dans lesquels se trouvent des bases françaises (à l'exception de Djibouti) la nouvelle stratégie militaire mise en place par Paris".

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Selon une lettre que RFI s'est procurée, Jean-Marie Bockel aura ainsi pour mission d’accompagner le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Gabon et le Tchad dans le cadre de l’évolution de la présence militaire française dans ces pays puisque le président Macron a décidé une réduction des effectifs militaires au Gabon, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

Les modalités de cette réduction depuis longtemps annoncée (voir par exemple mon post de mai dernier sur le Gabon) auraient été arrêtées lors d’un conseil de défense, qui s’est tenu mi-décembre 2023, selon Elise Vincent du Monde.

Les annonces de 2023
On se souviendra qu'en février 2023, Emmanuel Macron avait annoncé une prochaine "diminution visible" des effectifs militaires français en Afrique et un "nouveau modèle de partenariat" impliquant une "montée en puissance" des institutions militaires africaines. "La logique, c'est que notre modèle ne doit plus être celui de bases militaires telles qu'elles existent aujourd'hui", avait dit le président français lors d'une conférence de presse à l'Elysée avant une tournée en Afrique centrale.

"Demain notre présence s'inscrira au sein de bases, d'écoles, d'académies qui seront cogérées, fonctionnant avec des effectifs français qui demeureront mais à des niveaux moindres et avec des effectifs africains et qui pourront accueillir (...) d'autres partenaires", avait ainsi annoncé Emmanuel Macron. "La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains", avait aussi anticipé le chef de l'Etat

Réduire : quelles finalités?
Début 2023, la France disposait de quatre bases permanentes à Dakar (Sénégal, 350 h), Abidjan (Côte d’Ivoire, 950 h), Libreville (Gabon, 350) et Djibouti (1450). La "diminution visible" tarde visiblement. 

Au Gabon, par exemple, la tendance baissière annoncée ne s'est pas encore concrétisée de façon très sensible. Il resterait sur place 370 soldats (dont 200 en mission de longue durée). Mais ces effectifs fluctuent en permanence en fonction des missions temporaires (formation de forces africaines). La décrue devrait s'accélérer à l'été 2024. 

Autre point (chaud, en ce moment), le Sénégal. Les éléments français au Sénégal (EFS) disposent d’environ 350 hommes qui réalisent des missions de formation et d’entraînement au profit des armées locales (dont les FARDC). 

Plutôt que les chiffres, ce sont les ambitions militaires françaises en Afrique qui mériteraient d'abord d'être précisées.

S'agit-il de simplement faire des économies budgétaires en réduisant la force permanente ? Ou de poursuivre à notre rythme un retrait ordonné et ainsi d'éviter les désagréments connus au Sahel ? De bâtir un réseau de forces et de moyens prépositionnés (comme le font les Américains avec leurs CSL)? S'agit-il d'admettre aussi que d'autres acteurs ont acquis une place au détriment de la France et que celle-ci se replie inexorablement ?

Patience! Jean-Marie Bockel devra rendre à l'Elysée ses recommandations en juillet.

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Ya Rab Yeshua.

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