BTX Posted February 2, 2023 Report Share Posted February 2, 2023 http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2023/02/01/le-grand-exercice-orion-se-jouera-aussi-a-l-ouest-en-phase-4-23647.html ORION approche, en tout cas sa phase 2 qui sera jouée de la fin février à la mi-mars. J'en rappelle le scénario puis le déroulement: L'Etat Arnland est déstabilisé par des milices et groupes armés, soutenus par l'Etat Mercure. Une résolution de l'Onu permet un engagement militaire pour venir en aide à cet Etat. D'où l'intervention de forces alliées pour soutenir les autorités d'Arnaland. Mais une phase de confrontation majeure et symétrique va ensuite être initiée avec l'Etat Mercure qui va progresser dans le territoire d'Arnland, forçant à une action d'arrêt majeure. A noter qu'une GREY CELL sera chargée de "simuler les organisations gouvernementales d'Arnland", pays qui va être attaqué et en partie envahi, ce qui provoquera des mouvements de réfugiés, des déplacés et des prisonniers de guerre. ORION 2023, un exercice en 4 phases imaginé dès l'été 2020:▪️ La planification, qui a débuté en mai 2022, est toujours en cours, même si les grandes lignes d'ORION sont arrêtées.▪️ ORION commencera avec une phase d'entrée en premier, fin février - début mars. 7 000 militaires seront engagés dans le sud de la France (de Sète à Castres) et en Méditerranée, avec des opérations amphibie pour l'une (port de Sète) et aéroportée pour l'autre (aéroport de Castres), ainsi que dans le cadre d'opérations aériennes et aéronavales. Des plastrons d'ARES (ex-SDTS) seront engagés.▪️ Une phase civilo-militaire aura lieu de la mi-mars à la fin mars, autour de 5 thèmes: 1) soutien civil à l'engagement des armées via des acteurs publics et privés, 2) droit et normes: les contraintes, 3) RH et réserves, 4) rétroaction sécuritaire sur le territoire national, 4) communication et lutte informationnelle.▪️ Engagement majeur : avril - mai (10 000 à 12 000 militaires) dans l'Est de la France. Seulement dans l'Est? A en croire le document ci-dessous, les terrains de jeu seront multiples. Surtout en phase 4 où cinq zones d'activités sont annoncées (trois sont aériennes): La surprise vient de la zone d'activité Ouest. Une zone visiblement aéronavale selon la carte ci-dessus puisqu'aucune zone terrestre du Finistère ne semble concernée par les phases de terrain libre. Renseignement pris, un exercice de défense des infrastructures militaires de la rade de Brest et des emprises du Finistère se déroulera presque concomitamment à la phase 4 d'ORION. Il devrait avoir lieu fin mars, début avril, mettant en scène des moyens de la Marine, de l'armée de Terre et de l'armée de l'Air et de l'Espace. Cet exercice planifié s'inscrira dans ORION. Par ailleurs, et toujours dans le cadre de la phase 4 d'ORION, des moyens navals ayant une capacité de tirs de missiles de croisière naval (MdCN) pourront être inclus. L'état-major des Armées qui confirme avoir ajouté dernièrement cette phase Atlantique, devrait en préciser le contenu sous peu. Comme l'écrit l'EMA dans un document récent, "c’est une occasion unique pour la population d’aller à la rencontre de son armée, de découvrir ses matériels et de mieux comprendre son action. Le lien armée-nation est essentiel pour nos forces armées. Le soutien de la population, portée par une cohésion nationale affirmée et résiliente, est l’une des clés du succès d’une intervention d’ampleur pour protéger notre souveraineté." Quote Ya Rab Yeshua. Link to comment Share on other sites More sharing options...
BTX Posted February 19, 2023 Author Report Share Posted February 19, 2023 http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2023/02/16/orion-23675.html Orion, la phase 2 démarre le 21 février avec le déploiement initial des forces Orion 2, c'est (presque) parti! Le général de division Nicolas le Nen, commandant le Commandement pour les opérations interarmées (CPOIA) et directeur d'Orion 2, a présenté "les enjeux, l’ambition et le périmètre de la phase 2 de l’exercice ORION" qui se déroulera principalement dans le sud de la France. Je rappelle le scénario: ............/............... Cette phase 2 est une phase d'entrée en premier dans un environnement contesté; elle comporte une phase amphibie avec un débarquement dans la région de Sète où sera installé un hub logistique, une phase aéroportée dans les secteur de Castres/Cahors, des frappes aériennes et maritimes sur les milices, des opérations dans les champs immatériels (cyber, influence). En février et mars, 7 000 militaires seront engagés dont un millier qui joueront le rôle de l'ennemi (en l'occurrence des milices qui déstabilisent le pays Arnland). La 11e BP fournira une grande partie de ces effectifs. Ces soldats viendront des 8e RPIMa de Castres qui formera l’ossature d’un groupement tactique interarmes (GTIA), du 1er RHP et du 35e RAP de Tarbes et du 17e RGP de Montauban. La contribution internationale est encore à finaliser mais des Britanniques seront engagés dans les opérations terrestres, des Américains dans les opérations aériennes et 7 pays étrangers prendront part au volet naval. Sept composantes seront actives: cyber à partir de Lyon spatiale à partir de Toulouse logistique à Sète forces spéciales à Paris aéronautique à Lyon Mont-Verdun amphibie à partir du PHA Tonnerre terrestre à Castres après un aéro-larguage. Selon le général le Nen, il s'agit de "gagner en expérience opérative", de "mener un entraînement réaliste", de s'assurer que "la planification se déroule comme prévu" et d'assurer "la sécurité des opérations". Beaucoup d'ambition, en somme, mais sans trop d'imagination et de surprises. 1 Quote Ya Rab Yeshua. Link to comment Share on other sites More sharing options...
Yann pyromane Posted February 19, 2023 Report Share Posted February 19, 2023 le général le Nen, Aixois , ex BCA , ex CPIS.😉 Quote Link to comment Share on other sites More sharing options...
BTX Posted March 4, 2023 Author Report Share Posted March 4, 2023 https://www.opex360.com/2023/03/02/un-nombre-record-da400m-atlas-ont-ete-mobilises-pour-la-seconde-phase-de-lexercice-orion/ Un nombre « record » d’A400M « Atlas » ont été mobilisés pour la seconde phase de l’exercice Orion En janvier, l’US Air Force a organisé une manoeuvre de type « Elephant Walk » sur la base aérienne de Charleston [Caroline du Sud] avec pas moins de 24 avions de transport C-17 Globemaster III. Très prisé outre-Atlantique [et sous d’autres cieux], ce genre d’exercice, qui consiste à faire rouler un grand nombre d’aéronefs en formation rapprochée sur une piste, puis de les faire décoller à intervalle minimum, présente deux intérêts : il permet de vérifier l’état de préparation d’une unité et… de faire une démonstration de force à moindre coût. Si un tel exercice est donc courant pour l’US Air Force, il est beaucoup plus rare pour l’armée de l’Air & de l’Espace. Cependant, celle-ci s’y est essayé en mai 2021, avec une quinzaine de Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse au roulage sur l’une des pistes de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Mais Elephant Walk sera-t-il bientôt possible avec les A400M « Atlas », dont 21 exemplaires sont désormais basés à Orléans? Jusqu’à présent, les problèmes de disponibilité avec cet avion de transport ont longtemps alimenté la chronique. Ainsi, en 2017, seulement trois appareils sur les 13 alors livrés étaient disponibles « en moyenne » [soit un taux de disponibilité de 23%]. Après la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], ce taux était monté à 35% [soit 6 avions prêts à voler sur 17 livrés] en 2020. « Nous avons également constaté des pics journaliers de disponibilité à 11 avions prêts pour voler, ce qui était absolument inédit », s’était félicité Florence Parly, alors ministre des Armées. Quoi qu’il en soit, et alors que les taux de disponibilité technique des équipements sont désormais confidentiels, l’exercice interarmées Orion, dont la seconde phase a été lancée le 26 février, peut être l’occasion de mesurer les progrès en matière de MCO aéro… En effet, nous apprend le quotidien « La République du Centre« , six A400M Atlas ont été simultanément sollicités pour une opération aéroportée [OAP] de grande ampleur, réalisée par la 11e Brigade Parachutiste au profit du pays [fictif] Arnland, déstabilisé par son puissant voisin Mercure. « Pour simuler le scénario d’un déploiement d’urgence au-delà des frontières françaises, une phase de vol tactique de plus d’une heure à bord de plusieurs A400M et C130J de l’armée de l’Air et l’Espace a été réalisée. […] L’envergure de cette opération est de taille. En moins d’une dizaine de minutes, les aéronefs ont largué plusieurs centaines de parachutistes et du matériel », a résumé l’armée de Terre. Or, selon La République du Centre, six A400M de la base d’Orléans et un C-130J Hercules de celle d’Évreux, ont pris part à cette OAP. « La base aérienne 123 a mis en vol six A400M dans un exercice. C’est du jamais vu. On ne l’avait jamais fait », d’autant plus que « pendant ce temps-là, les opérations ne s’arrêtent pas », a en effet commenté le colonel Guillaume Vernet, le commandant de base. Pour rappel, l’A400M peut larguer, en un seul passage, jusqu’à 116 parachutistes équipés. Soit presque deux fois plus qu’un Transall C-160. Mais d’après un co-pilote d’Atlas, cité par le journal, il y avait « entre 60 et 80 paras » dans chaque appareil. « Des opérations à plusieurs avions, on en a fait quelques-unes. Mais, pas avec autant d’envergure », a-t-il par ailleurs souligné. Quoi qu’il en soit, le Projet annuel de performances [PAP] relatif au programme 178 « Préparation et emploi des forces » a donné quelques indications sur l’évolution de la disponibilité des A400M. « Les conséquences du retrait de service des C160 Transall ne sont que partiellement compensées en 2023 par la montée en puissance des A400M », a-t-il prévenu, avant de prévoir « une hausse significative » de la disponibilité des avions de transport [80% en 2025] grâce à la « poursuite de la montée en puissance de la flotte A400M et la finalisation de son soutien ». Photo : armée de Terre 1 1 Quote Ya Rab Yeshua. Link to comment Share on other sites More sharing options...
BTX Posted March 8, 2023 Author Report Share Posted March 8, 2023 https://www.forcesoperations.com/le-gsiat-point-de-depart-de-la-ligne-de-vie-de-lexercice-orion/ Le GSIAT, point de départ de la ligne de vie de l’exercice ORION Sans eux, ni ravitaillement, ni maintenance, ni appui sanitaire pour les forces engagées dans la phase 2 de l’exercice ORION. « Eux », ce sont les quelque 500 militaires du groupement de soutien interarmées de théâtre (GSIAT) désormais installé à Sète. Un maillon essentiel chargé de réceptionner, regrouper et distribuer l’ensemble des ressources vers l’avant, donc indispensable pour la poursuite des opérations. Un point d’entrée unique Le spectacle était pour le moins inhabituel pour les habitant de Sète. Ni paquebot, ni flots de touriste en ce vendredi matin ensoleillé, mais un unique roulier (ou Ro-Ro) déversant plusieurs centaines de véhicules militaires, de containers et de combattants. Sans le savoir, les Sétois viennent d’assister à une nouvelle phase de l’exercice ORION : le débarquement de la force interarmées de réaction immédiate (FIRI) et du GSIAT. L’enjeu pour ce dernier ? Être en mesure d’amener « le gros » pour « faire grossir la force ». Soit l’équivalent, ce jour-là, d’un bataillon d’artillerie, d’un bataillon du génie, d’un bataillon logistique et d’autres unités à faire transiter jusqu’à la zone tenue autour de Castres par les régiments de la 11e brigade parachutiste. Vivres, matériels, véhicules et munitions : la totalité du soutien des troupes au contact passe désormais par le GSIAT, unique porte d’entrée logistique. Ce second débarquement de l’exercice ORION, les armées l’ont rendu possible par la sécurisation de la tête de pont et la mise en place d’un « sea port of debarkation » (SPOD). Une opération critique mais nécessaire pour pérenniser les efforts, et qui démontre « toute la complexité du soutien logistique d’une opération d’entrée en premier », souligne le commandant du groupement, le général de brigade Pierre Fauche. Débarquement à Sète de la FIRI, entre autres composée d’éléments de la 13e demi-brigade de la légion étrangère, du 54e régiment d’artillerie et du 3e régiment d’artillerie de marine (Crédits image : armée de Terre) Les premiers éléments parachutés ou débarqués les 25 et 26 février n’avaient emporté avec eux qu’une autonomie initiale qui « selon leur capacité d’emport, leur a permis de tenir deux ou trois jours pour les parachutistes et jusqu’à six jours pour les forces débarquées ». Les livraisons limitées par air ou via les embarcations envoyées par les porte-hélicoptères amphibies se sont succédées jusqu’à l’installation du SPOD et l’activation du GSIAT. Le seul Ro-Ro parvenu à Sète vendredi dernier aura permis d’injecter 10 jours supplémentaires d’autonomie, soit l’équivalent de 700 m3 de carburant et de 150 containers. Et si le SPOD est touché, il sera toujours possible de s’appuyer sur un « airport of debarkation », à l’instar de celui rendu disponible par la prise fictive de l’aéroport de Béziers. L’effort est conséquent mais ne suffira pas en cas d’engagement majeur. L’autre mission des logisticiens sera donc d’agréger tous les appuis extérieurs disponibles. En provenance des alliés, le GSIAT étant dimensionné pour amalgamer le soutien d’armées partenaires, mais aussi de la part de la nation-hôte, ici l’Arnland. « Nous étudierons la possibilité d’utiliser leurs stocks de carburant, certaines infrastructures ou de mutualiser le soutien médical grâce à leurs hôpitaux. Tout cela reste toujours un peu complexe, car dépend de ce qu’il reste de la nation-hôte », explique le général Fauche. Amener « le sang et l’oxygène » vers l’avant ORION est majeur à plus d’un titre pour la logistique des forces. « On se réapproprie les exercices en terrain libre, au contact de la population et hors des grands camps très cadrés. Ce qui est nouveau, c’est avant tout le volume des forces et l’importance du volet interarmées dans l’ensemble des champs, y compris l’influence et le cyber ». Il est aussi une vitrine capacitaire pour un pays susceptible d’endosser le rôle de nation cadre au sein d’une coalition. ORION rappelle aussi à quel point le soutien regagne en sensibilité à la lumière du conflit ukrainien. « Nous sommes une cible de choix, car nous sommes en quelque sorte le sang et l’oxygène des muscles. Sans carburant, le combat s’arrête. Sans soutien santé, la catastrophe est certaine ». La résurgence des engagements majeurs et l’évolution des menaces changent la donne, alors le soutien se protège, s’adapte et, parfois, innove pour tenir tout au long des 200 km qui séparent Sète de l’avant. La résilience des systèmes d’information, l’un des défis auxquels la logistique des forces est à son tour confrontée (Crédits image : armée de Terre) « Nous sommes confrontés au même ennemi symétrique. Il nous est notamment indispensable de disposer de la supériorité aérienne et d’une défense sol-air », relève le commandant du GSIAT. Exit les longs convois adoptés durant l’opération Barkhane, la logistique se segmente et se disperse pour être plus discrète et échapper aux capteurs et capacités de frappes adverses. « Nous sommes davantage sur un principe de petites pulsations. Il y a tout un cadencement des différentes rames de véhicules par gamme d’une dizaine plutôt que par 150 ». Entre la multiplications des itinéraires, des points de passage et des horaires, « c’est un autre challenge en matière d’organisation et de contrôle des mouvements ». « Des incidents sont prévus », indique le général Fauche. L’ennemi auquel le GSIAT s’attend, c’est avant tout l’ennemi résiduel. Ce sont « quelques individus qui ont échappé aux forces d’entrée en premier, se sont dispersés et seront capables de mener des actions coups de poing pour détruire des stocks, par exemple ». Ce qui oblige à redoubler de vigilance. Des unités en provenance du 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (8e RPIMa) ont donc été détachées en renfort pour sécuriser le dispositif. L’attaque est également pressentie dans les champs immatériels, le cyber en tête. Le défi, c’est en effet aussi « notre capacité à sécuriser nos systèmes d’information ». Autant de « surprises » génératrices de précieux enseignements pour s’assurer de maintenir la ligne de vie des forces le jour venu. 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BTX Posted April 12, 2023 Author Report Share Posted April 12, 2023 https://www.forcesoperations.com/face-a-mercure-lexercice-orion-sur-le-point-dentamer-sa-phase-la-plus-dure/ Face à Mercure, l’exercice ORION sur le point d’entamer sa phase la plus dure Dernière ligne droite pour les forces françaises et alliées engagées depuis plusieurs mois dans l’exercice ORION. Dans une semaine, elles entreront dans la phase la plus dure de l’opération, celle d’un affrontement de haute intensité face à un adversaire à parité. Bouter Mercure hors du territoire arnlandais Après la planification d’ORION 1, l’entrée en premier d’ORION 2 et la gestion de crise d’ORION 3, place à la « grosse bagarre » d’ORION 4. Aboutissement d’une réflexion lancée en 2021 par le chef d’état-major des Armées, le général Thierry Burkhard, ORION 4 verra 12 000 militaires français et alliés se mesurer à l’adversaire – fictif – Mercure et à sa milice – toute aussi fictive – Tantale. Après avoir pris pied dans l’État allié agressé Arnland – lui aussi fictif -, la coalition dirigée par la France s’apprête à lancer une vaste opération sous mandat OTAN. Principaux enjeux de ce scénario inspiré de l’exercice Skolkan de l’OTAN : contenir, fixer et bouter hors du territoire arnlandais les forces conventionnelles mercuriennes. ORION 4 correspond bien à « la phase ultime » du triptyque ‘compétition-contestation-affrontement’ » développé dans l’Actualisation stratégique de 2021. « Nous avons tous compris que les actions décomplexées d’acteurs régionaux, l’imprévisibilité de la situation internationale, la complexité de la guerre de haute intensité rendaient nécessaires ce durcissement des conditions d’entraînement », nous explique le général de corps d’armée Emmanuel Gaulin, commandant le Corps de réaction rapide-France (CRR-Fr) depuis septembre 2022. « Face à moi, j’aurai le 4e corps d’armée mercurien soutenu par une force aérienne conséquente et capable d’agir dans tous les milieux et tous les champs », souligne le commandant du CRR-Fr. Chef d’orchestre de l’opération, celui-ci aura une double mission. « D’une part, je serai le chef de la force aéroterrestre qui va mener une opération d’envergure au travers d’un affrontement tactique dans tous les milieux et tous les champs. Et d’autre part, je serai le contrôleur de l’exercice, qui a pour but d’animer et de coordonner la volonté des forces rouges et des forces bleues ». Deux états-majors armés par le CRR-Fr et colocalisés à Mailly-le-Camp se partageront ces tâches. Celui dévolu à la coordination (EXCON) sera commandé par un général allemand. Le plan allié prévoit cinq phases principales. Une fois son déploiement dans l’Arnland achevé, la force alliée entrera au contact de la 42e division mercurienne. Il s’agira dans un premier temps de gagner la supériorité aérienne, au moins au niveau local via « un gros effort sur les missions air-air ». Les frappes dans la profondeur participeront en parallèle à « façonner l’adversaire ». « Nous chercherons à détruire certains de ses centres de gravité, notamment ses éléments de défense aérienne », précise le général Gaulin. Suivra une action de freinage d’un ennemi détenant encore l’initiative au sol et près du sol. Bloqué par « une ligne de défense solide » installée sur l’Aisne, Mercure sera ensuite contraint de livrer des « batailles dures » à Mailly, Mourmelon et Suippes. Ce point d’arrêt ferme préparera les conditions pour l’avant-dernière phase, celle de la reprise de l’initiative. « Après des combats qui seront certainement très durs, une manoeuvre aérienne agressive va me permettre de reprendre cette supériorité locale incontestée et de projeter mes forces dans la profondeur ». Dans la zone de Mourmelon, une opération aéroportée sera conduite pour créer le chaos sur les arrières de l’ennemi. La pointe d’effort fournie par la 2e brigade blindée « permettra la déstructuration de l’adversaire pour réaliser cette contre-attaque après un franchissement offensif de l’Aisne ». Enfin, restera à sécuriser le territoire conquis et à « bouter hors de Arnland cet ennemi mercurien ». Voilà pour les grandes lignes. Potentielle action de « déception » l’égard de la force adverse oblige, l’essentiel de l’intention restera caché. Un char Leclerc du 12e régiment de cuirassiers à l’entraînement en Roumanie. L’un des régiments de la 2e brigade blindée, au coeur de l’effort fourni durant ORION 4. (Crédits image : EMA) Des volumes et défis inédits depuis trois décennies « Nous n’avions plus réalisé, au cours des 30 dernières années, d’exercice de ce type avec cette ampleur », indique le général Gaulin. De fait, ORION 4 sera d’une toute autre envergure qu’ORION 2. Quand cette phase engageait au maximum 7000 militaires dans un espace terrestre pus réduit, ils seront 12 000 pour ORION 4, dont 9000 combattants déployés sur le terrain. Ce sont également 2600 véhicules dont 400 de combat, une quarantaine d’hélicoptères, une cinquantaine d’avions et une centaine de drones mobilisés. La grande majorité de l’effort sera confiée aux brigades de la 3e division. Certaines, comme la 6e brigade légère blindée, ont été globalement régénérées à l’issue des combats menés durant ORION 2. Exercice « novateur dans certains domaines », ORION 4 comportera son lot de défis. Ce rendez-vous se démarque tout d’abord par un cadre espace-temps « extrêmement réaliste » dans lequel les forces combattront « en heures quasi réelles » durant 19 jours et 19 nuits. Le « jeu » sera conduit sur une zone aéroterrestre de 400 x 250 km à cheval sur six départements et étendue de Besançon à Amiens. Un front dont la profondeur « permettra de travailler toute la réalité des élongations, du mouvement, du franchissement, du soutien, chose qui est peu réalisée en entraînement ». Bien entendu, tout ne sera pas joué dans les grands camps de Champagne. ORION est le produit d’actions menées en camp et en terrain libre, mais aussi via des outils de simulation et des exercices « carré vert ». L’autre nouveauté amenée à un niveau rarement rencontré, c’est une force adverse (FORAD) de niveau divisionnaire totalement autonome. Sur le terrain, cette division partiellement simulée opposera un plastron de 1600 combattants et 150 véhicules de combat français et allemands aux éléments alliés. Cet adversaire « aura toute latitude pour réaliser ses intentions et lutter contre mes intentions. Nous serons dans une dialectique des volontés telle qu’on la connait dans les différents combats que l’on peut être amené à conduire », souligne le commandant du CRR-Fr. Autre aspect majeur dont l’importance est remise en lumière dans le conflit russo-ukrainien : le soutien. « Ce qui est compliqué pour un chef militaire, c’est de durer », rappelle le général Gaulin. Pour durer, il faut disposer d’un soutien robuste et résilient. Lors d’ORION 4, cette mission sera confiée aux 1900 personnels d’un groupement de soutien divisionnaire installé dans la région de Vouziers (Ardennes). Deux antennes chirurgicales ainsi qu’ « une multitude de postes de santé de campagne » et des moyens d’évacuation au plus près des forces armeront la chaîne de santé mise en place par le Service de santé des armées. Bien qu’il soit impossible de déterminer un quelconque taux d’attrition, pertes et blessés seront déterminées sur le terrain par un système de simulation vivante déployé tant du côté bleu que du côté rouge. Les unités de contact sauront donc quand elles sont touchées ou mises hors de combat. La simulation comprend quant à elle des taux « liés à toutes les connaissances historiques et tout à fait réalistes ». La chaîne de soutien agira en conséquence, avec des points de tension d’ores et déjà prévus. « Vous aurez en particulier des incidents lors desquels nous aurons ponctuellement des pertes plus importantes », annonce le chef du CRR-Fr. Pas de LRU pour ORION 4, mais des feux dans la profondeur amenés par le partenaire américain (Crédits image : armée de Terre) Combattre en coalition, dans tous les champs et milieux Exercice interarmes, interarmées et interalliés, ORION cherchait à générer des effets dans tous les domaines et tous les champs. ORION n’y coupera pas, mettant à nouveau à profit toutes les capacités et savoir-faire disponibles. Une FREMM de la Marine nationale opérera en appui depuis les côtes bretonnes, notamment grâce à ses missiles de croisière navals (MdCN). Dirigée depuis Mont-de-Marsan, la composante aérienne comprendra une quinzaine d’avions alliés, grecs, allemands et espagnols. L’ensemble permettra de générer de l’ordre de 50 sorties aériennes en moyenne par jour et nuit pour reprendre et conserver la supériorité aérienne. Soit environ 750 sorties sur la durée de l’exercice dans trois zones d’action du nord-est, du centre et du sud-ouest. Mais l’essentiel se jouera au sol et, là aussi, les alliés ont répondu présent. L’armée américaine armera le poste de commandement de sa 34e division d’infanterie et fournira des unités de renseignements et de feux dans la profondeur. Les Britanniques armeront un PC de brigade (12th Armoured Brigade Combat Team) et déploieront un régiment. Les Belges, partenaires de premier plan grâce au programme CaMo, enverront l’équivalent d’un GTIA constitué de chasseurs ardennais, eux-mêmes appuyés par des éléments du bataillon Carabiniers prince Baudoin – Grenadiers. Soit un volume rarement engagé par la Composante Terre belge dans le cadre d’un exercice multinational. Régulièrement impliqués dans l’exercice d’aérocombat Baccarat, les Espagnols complèteront le dispositif par l’apport d’hélicoptères. L’Allemagne jouera en partie dans les rangs de la force adverse avec des unités issues de la brigade franco-allemande. Et ce panachage de nationalités sera visible aux plus hauts niveaux de commandement. Exemple parmi d’autres, le PC du CRR-Fr est composé à 20% d’officiers en provenance de 14 nations alliées, dont une douzaine de Belges. « ORION est un exercice qui nous permet aussi de comprendre quelles seraient nos difficultés. Nous avons tous compris que l’on était en train de changer d’époque », indique le général Gaulin. L’opération met indirectement le doigt sur quelques trous capacitaires et les nécessaires transformations annoncées par la prochaine loi de programmation militaire 2024-2030. Les feux dans la profondeur, par exemple, ne seront pas fournis par un parc trop réduit de LRU français mais par des moyens américains. Une leçon parmi d’autres à retenir « dans le cadre de cette montée en puissance vers 2030 ». « Au contact, j’ai des besoins de saturation dans des profondeurs où, aujourd’hui, je suis un peu fragile. Tout cela est pris en compte dans la loi de programmation ». ORION 4 se démarquera, enfin, par son ambition à créer des effets dans les champs immatériels (ECIm) à très grande échelle. L’accent est tout particulièrement mis sur les problématiques de désinformation. Campagnes informationnelles et actions cyber permettront d’appuyer des manoeuvres de déception dès les premiers instants « de manière à ce que je conserve ma dominance dans le monde digital ». Les armées ont ainsi créé une media zone rassemblant des agences de presse « qui permettent de disposer de tous les moyens télévisuels et de presse écrite permettant de suivre l’événement ». Dans la même veine, une social room animera un environnement de réseaux sociaux propre à ORION. Un monde numérique créé de toute pièce et forcément déconnecté du monde extérieur. Cette volonté de maîtrise des ECIm n’omet pas un domaine électromagnétique où seront conduites de nombreuses opérations de brouillage et d’intrusion. Au sol ou dans l’espace, en mer ou dans le digital, ces trois semaines de combats ininterrompus généreront une montage de retours d’expérience, autant de points de départ d’un nouveau cycle triennal qui amènera les armées vers ORION 2026. 1 Quote Ya Rab Yeshua. Link to comment Share on other sites More sharing options...
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