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Muscler les SIC, l’un des premiers enseignements d’ORION


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Quelques semaines à peine après la fin de l’exercice ORION, l’état-major des Armées (EMA) livrait déjà ses premiers retours d’expérience au cours d’une audition parlementaire. L’occasion de revenir sur quelques lacunes capacitaires pressenties et confirmées à l’issue de ce « test de vérité » conduit sur plusieurs mois. 

« Nous avons atteint nos limites »
 

« Si on affirmait qu’il ne manque pas un bouton de guêtre, on enverrait le pays « dans le mur » comme par le passé. Au contraire, regardons objectivement nos difficultés et nos marges de progrès », notait le général de division Yves Métayer général de division, chef de la division « emploi des forces » à l’EMA, peu de temps avant la pause estivale. 

 

Entre autres brèches détectées, la résilience et le dimensionnement des outils et réseaux de communication des armées, essentiellement d’ancienne génération. « Dans le domaine des systèmes d’information et de communication (SIC), nous avons atteint nos limites. Nous avons été très contraints, notamment dans les flux de données », souligne le général Métayer. 

La marche à franchir n’est pas mince. Conduit dans un cadre interalliés, un engagement de haute intensité nécessiterait « vingt fois plus de flux que nous n’en disposons aujourd’hui pour transmettre et échanger toutes les données qui nous sont nécessaires », estime-t-il. Et ce besoin de débit ne fera qu’augmenter, notamment du fait d’un programme SCORPION dont l’enjeu d’infovalorisation fait de chaque plateforme et chaque combattant un « générateur d’informations ». 
 
De nouveaux moyens
 

Face à ce constat, pas question de rester les bras croisés. « Nous avons identifié parmi les moyens déterminants pour prendre l’ascendant des lacunes qui sont au cœur de l’ambition capacitaire de la LPM [loi de programmation militaire] », rappelait le général Métayer. Bien que le sujet SIC ne bénéficie pas d’un « patch » dédié dans la LPM 2024-2030, des influx technologiques sont attendus au travers de certains grands ensembles. 

D’une part, les communications, qu’importe le milieu, sont parmi les 10 axes prioritaires d’un patch innovation abondé à hauteur de 10 Md€ sur sept ans.

L’espace, d’autre part, sera créditée de 6 Md€ sur la période. Lancé le 6 juillet, le deuxième satellite SYRACUSE IV sera qualifié dans huit mois à l’issue d’une série de tests. La constellation alors formée participera à tripler le débit global à disposition des armées. 

 

Si le lancement du troisième satellite SYRACUSE IV passe définitivement à la trappe au profit de la constellation européenne IRIS², l’enveloppe prévue permettra de jeter les bases de SYRACUSE V, nouvelle génération de satellites souverains.

Des évolutions sont aussi attendues au sol. D’une part, le segment sol de SYRACUSE IV se traduira par le renouvellement des stations utilisateurs. Plus de 440 stations sols plus puissantes, mieux sécurisées et mobiles seront déployées dans les trois armées grâce aux deux premiers incréments notifiés en 2019 et 2020 à Thales. Certaines seront embarquées sur des véhicules SCORPION. Dès 2021, quelques Griffon EPC recevaient ainsi une antenne « SATCOM On The Move » (SOTM) conçue par Airbus afin d’entamer le remplacement des VAB VENUS. 
 

Confié à Thales, le programme de radio logicielle CONTACT doit lui aussi participer à fluidifier et sécuriser les liaisons de données tactiques. Toutes versions et tous milieux confondus, 5790 postes auront en théorie été livrés aux forces d’ici 2024. Ce parc sera doublé à l’horizon 2030.  

 
La piste de l’hybridation
Reste qu’aucune de ces nouvelles technologies n’est entièrement à l’abri d’un coup de main adverse. Une autre voie est donc possible, celle d’un recours partiel aux réseaux civils. Déjà évoquée auparavant, « l’hybridation est la clef », estime le général Métayer. « En effet il y a une complémentarité à trouver entre les moyens souverains qui garantissent l’indépendance totale de notre système et d’autres moyens nécessaires pour transmettre un gros volume d’informations ». 
 

Véritable laboratoire, le conflit russo-ukrainien génère de précieux enseignement en matière de porosité entre univers militaire et civil. L’usage de la constellation privée Starlink, entre autres, n’est plus seulement circonscrit aux forces ukrainiennes. « Une division américaine qui s’entraînait en Pologne disposait d’outils crypto capables d’emprunter les flux civils en utilisant Starlink, estimant avoir un cryptage suffisamment robuste pour consentir à cette vulnérabilité. Nous avons suggéré de regarder quels sont les opérateurs en Europe capables d’offrir ce genre de service en consentant des risques », indique le général Métayer.

 

La démarche comporte son lot d’aléas. Pour l’officier français, « en utilisant des canaux civils, on est beaucoup plus sujet aux interceptions, on est vulnérable à certaines perturbations, à des coupures qu’on ne maîtrise pas. Dans un système un peu « saturé » et en utilisant beaucoup de canaux, une hybridation peut être envisagée ». 

 

La réussite de cette bascule vers des canaux civils dépendra de nombreux paramètres, telles que la nature de l’information transmise et la capacité à anticiper l’éventuelle réaction ennemie. « On peut consentir des prises de risque s’agissant d’informations qui, deux heures plus tard, ne présentent plus aucun intérêt et pourraient presque être envoyées sur des réseaux non protégés comme WhatsApp. Si vous avez bougé, deux heures après, vous ne risquez rien. C’est ce que font les Ukrainiens. On apprend beaucoup de la façon dont les Ukrainiens utilisent les systèmes cellulaires », relevait le général Métayer. 

Crédits image : armée de Terre

Ya Rab Yeshua.

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