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L’état-major allemand imagine le scénario d’une possible confrontation entre l’Otan et la Russie dès 2024


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https://www.opex360.com/2024/01/15/letat-major-allemand-imagine-le-scenario-dune-possible-confrontation-entre-lotan-et-la-russie-des-2024/

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En règle générale, il est rare que les événements se déroulent tels qu’on les a imaginés. Pour autant, l’une des tâches qui incombent à un état-major est de parer à toute éventualité en élaborant des scénarios d’engagement possibles. D’ordinaire, de tels travaux sont confidentiels… Aussi, le fait que le quotidien Bild ait révélé un document « classé secret » décrivant une hypothèse de travail de la Bundeswehr [forces fédérales allemandes] peut étonner… À moins que cette « fuite » ne soit volontaire.

Quoi qu’il en soit, ce scénario imaginé par l’état-major allemand décrit l’enchaînement qui pourrait mener à une confrontation entre l’Otan et la Russie si jamais les forces ukrainiennes venaient à être défaites, faute d’un soutien occidental suffisant, ce qui est une hypothèse crédible, les États-Unis ayant pour le moment épuisé les fonds destinés à l’aide militaire fournie à Kiev.

Mais avant d’en arriver là, le document de la Bundeswehr, intitulé « Alliance Defence 2025 », estime qu’une escalade entre l’Otan et la Russie pourrait commencer dès février 2024, avec une nouvelle vague de mobilisation décidée par Moscou afin d’enrôler 200’000 soldats supplémentaires pour lancer une grande offensive de printemps.

Si cette dernière est victorieuse, alors le Kremlin aurait les mains libres pour se tourner, comme ils le redoutent d’ailleurs, vers les États baltes.

D’abord, il s’agirait de mener des actions relevant de la guerre hybride et de susciter des tensions ethniques en s’appuyant sur les minorités russes établies en Lituanie, en Estonie et en Lettonie.

Puis, en septembre, la Russie et la Biélorussie lanceront d’importantes manoeuvres militaires appelées Zapad 2024. À noter que l’exercice Zapad est organisé tous les quatre ans… Et la dernière fois qu’il l’a été remonte à 2021, soit quelques semaines avant le début de la guerre en Ukraine.

D’après le scénario décrit dans le document de l’état-major allemand, la Russie profitera de l’occasion pour transférer des troupes – environ 50’000 soldats – en Biélorussie.

Le mois suivant, elle pourrait renforcer ses forces présentes dans l’enclave de Kaliningrad, en y déployant des missiles balistiques tactiques Iskander afin d’être en mesure d’attaquer le passage de Suwalki, seule voie d’accès entre les pays baltes et le reste de l’Otan.

Visiblement, la Bundeswehr fait l’hypothèse que l’élection présidentielle aux États-Unis aboutira à une situation politique incertaine à Washington et que la Russie cherchera à profiter de l’occasion en suscitant des « émeutes » dans la région du passage de Suwalki. Le scénario prédit ensuite que la Pologne et les États baltes convoqueront une réunion du Conseil de l’Otan en invoquant le risque d’une attaque imminente, ce qui conduira le Kremlin à renforcer ses troupes en Biélorussie et à ses frontières occidentales.

Les semaines suivantes, l’Otan se résoudra à prendre des « mesures de dissuasion crédible » afin d’empêcher une attaque contre le corridor de Suwalki, ce qui pourrait se traduire par le déploiement de 300’000 soldats, dont 30’000 de la Bundeswehr.

Le scénario ne va pas jusqu’à imaginer une confrontation ouverte… seulement une situation bloquée, avec 500’000 soldats occidentaux et russes se faisant face autour du passage de Suwalki.

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Évidemment, il ne faut pas prendre cette hypothèse pour un oracle. Mais si elle a fait l’objet d’une fuite, c’est probablement à des fins… politiques. Ainsi, l’idée que 30’000 soldats allemands pourraient être appelés en renfort par l’Otan au printemps 2025 n’est pas réaliste dans l’état actuel de la Bundeswehr étant donné qu’elle a déjà du mal à trouver de quoi former une brigade en Lituanie [soit 5000 hommes]. En outre, rien ne dit que la Russie sera parvenue à restaurer son potentiel militaire dans des délais aussi brefs. Mais ce scénario peut être crédible à moyen terme. Du moins, le croit-on dans les pays baltes.

« Arrêter la Russie en Ukraine ne signifie pas que ce sera fini. Cela signifie simplement que nous devrons continuer. C’est ce qui est important pour l’Otan : nous devons travailler sur une stratégie à long terme pour contenir la Russie » car « une fois la guerre [en Ukraine] terminée, la machine de guerre [russe] commencera à se reconstruire. elle cherchera à provoquer, à créer des difficultés à sa frontière. Nous le savons. Nous devons nous assurer, du côté de l’Otan, que la probabilité d’incidents soit simplement nulle, grâce à notre détermination et à nos investissements dans la défense », a en effet estimé Krišjānis Kariņš, le ministre letton des Affaires étrangères, dans les pages du Financial Times, le 4 janvier dernier.

Quelques jours plus tôt, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, avait livré quasiment la même analyse, lors d’un entretien accordé au Welt am Sonntag. « Les menaces [de M. Poutine] envers les États baltes, la Géorgie et la Moldavie doivent être prises très au sérieux. Il ne s’agit pas de simples menaces dans le vent. Nous pourrions être confrontés à des dangers d’ici la fin de la décennie », avait-il dit. Et d’ajouter : « Il faudra du temps à l’industrie de la défense pour augmenter ses capacités. Nous avons maintenant cinq à huit ans pour rattraper notre retard, tant en ce qui concerne les forces armées que l’industrie et la société  ».

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

https://www.opex360.com/2024/01/24/pour-le-chef-de-la-british-army-la-societe-britannique-doit-se-preparer-a-leventualite-dune-guerre/

Pour le chef de la British Army, la société britannique doit se préparer à l’éventualité d’une guerre

 

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Quelle que soit l’issue de la guerre en Ukraine, la Russie a déjà subi une « défaite stratégique ». Tel est l’avis exprimé par le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] lors de la conférence inaugurale de la chaire « Grands enjeux stratégiques contemporains » de la Sorbonne, le 22 janvier, selon des propos rapportés par Le Figaro.

« Si le conflit s’arrête aujourd’hui, quel serait le bilan? L’Ukraine a résisté contre toute attente. La Suède et la Finlande ont rejoint […] l’Otan [du moins, Stockholm est sur le point de le faire, ndlr]. L’armée de terre russe est dans un état critique. Elle ne constitue plus une menace pour l’Otan. La Russie a installé un lien de vassalisation avec la Chine. Elle s’est placée dans une situation de défaite stratégique », a en effet expliqué le CEMA.

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Cependant, Grant Shapps, le ministre britannique de la Défense, n’est pas exactement sur la même ligne.

« Un autre facteur inquiétant apparaît désormais : nos adversaires sont davantage liés les uns aux autres », a-t-il récemment estimé, dans un discours prononcé le 15 janvier à Lancaster House. « La Russie entretient […] un ‘partenariat sans limites’ avec la Chine » et « compte sur les drones iraniens et les missiles balistiques nord-coréens pour bombarder l’Ukraine », a-t-il ajouté.

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En attendant, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a de nouveau mis en garde contre le risque d’une guerre [ce qu’il fait régulièrement depuis plusieurs semaines…], à l’occasion d’un entretien diffusé par la ZDF, le 21 janvier. Même si une attaque russe ne paraît pas probable « pour l’instant », il a expliqué qu’elle pourrait l’être dans quelques années. « Nos experts s’attendent dans cinq à huit ans à une période au cours de laquelle cela pourrait être possible », a-t-il dit. Aussi, « nous devons être capables de faire la guerre », a-t-il insisté.

En octobre, M. Pistorius avait déjà dit peu ou prou la même chose… « Nous devons nous habituer à nouveau à l’idée qu’il pourrait y avoir une menace de guerre en Europe » et cela « signifie que nous devons nous préparer à la guerre, que nous devons être capables de nous défendre et d’y préparer la Bundeswehr et la société », avait-il en effet déclaré, sur la même antenne. Depuis, la question de rétablir une nouvelle forme de service militaire est évoquée outre-Rhin.

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En Suède, il est aussi question de préparer la population civile à une possible guerre. « Mon intention première n’est pas de faire peur, mais plutôt à faire prendre conscience de la situation. Je cherche à ouvrir une porte : une porte qui est souvent bloquée et encombrée par les exigences et les défis de la vie quotidienne. Une porte que de nombreux Suédois ont peut-être gardée fermée toute leur vie. Une porte vers un espace où nous sommes confrontés à une question importante : qui êtes-vous si la guerre éclate? », a en effet déclaré Carl-Oskar Bohlin, le ministre suédois de la Défense civile, le 7 janvier.

Visiblement, cette question « travaille » aussi le général Sir Patrick Sanders, le chef de la British Army. Ainsi, lors d’une conférence organisée à Twickenham [dont le stade pourrait réunir tous les soldats de l’armée britannique], il a estimé que la société d’outre-Manche devait se préparer à l’éventualité d’une guerre.

Il est « essentiel et non seulement désirable » de « prendre les mesures préparatoires en vue de placer nos sociétés sur le pied de guerre si besoin. C’est une action qui doit mobiliser toute la nation », a en effet déclaré le général Sanders. « L’Ukraine illustre le fait que les armées professionnelles commencent les guerres et que les armées de citoyens les gagnent », a-t-il ajouté.

« Nos prédécesseurs n’ont pas compris les implications de ce qu’on appelle la crise de juillet 1914 et se sont retrouvés dans la plus horrible des guerres. Nous ne pouvons pas nous permettre de commettre la même erreur aujourd’hui », a ensuite enchaîné le chef de la British Army.

Pour autant, il n’est pas question pour lui de rétablir la conscription. Cependant, a-t-il continué, « nous avons besoin d’une armée conçue pour se développer rapidement à partir d’un premier échelon et fournir des ressources à un second échelon, puis pour former et équiper l’armée citoyenne qui suivra. Dans les trois prochaines années, on devrait pouvoir parler d’une armée britannique de 120’000 hommes, en intégrant les réservistes. Mais ce ne sera pas encore assez ». En clair, il s’agirait de poser les bases rendant possible une éventuelle « mobilisation nationale »… à un moment où les forces armées britanniques – et la British Army en particulier – connaissent une crise des vocations.

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De tels propos font écho à ceux récemment tenus par le président du Comité militaire de l’Otan, l’amiral néerlandais Rob Bauer. « Nous avons besoin que les acteurs publics et privés changent de mentalité pour passer d’une époque où tout était planifiable, prévisible, contrôlable et axé sur l’efficacité à une époque où tout peut arriver à tout moment », a-t-il déclaré, la semaine passée.

  • Thanks 1

Ya Rab Yeshua.

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  • 3 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/02/10/apres-les-britanniques-ce-sont-les-allemands-qui-voient-une-24421.html

Après les Britanniques, ce sont les Allemands qui voient une guerre à horizon "5 ans".

 

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Dans un entretien paru dans l'édition dominicale du journal conservateur Die Welt, le Generalinspekteur der Bundeswehr (équivalent du CEMA français) juge nécessaire que l'armée allemande soit "apte à la guerre" dans cinq ans. Son avertissement fait écho à celui lancé par les parlementaires britanniques dans un rapport publié il y a tout juste une semaine. Voir mon post: Ready for War? Les élus britanniques tirent une salve de fusées rouges.

"Sur la base des différentes analyses et quand je vois la menace potentielle que représente la Russie, cela signifie pour nous cinq à huit années de préparation", a déclaré le général allemand Carsten Breuer. "Cela ne veut pas dire qu'il y aura alors une guerre. Mais elle est possible. Parce que je suis militaire, je dis: dans cinq ans, nous devons être aptes à la guerre", a-t-il martelé.

Pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide, "nous nous trouvons confrontés à la possibilité d'une guerre imposée de l'extérieur", a-t-il encore averti. L'aptitude à la guerre signifie "beaucoup plus" que la capacité de défense, a poursuivi le CEMA allemand.

"Outre la disponibilité personnelle et matérielle, il s'agit également du changement de mentalité nécessaire auquel nous devons nous soumettre". Il faut un "changement de mentalité, aussi bien dans la société que, et surtout, dans la Bundeswehr".

Au final, il s'agit "de placer le risque d'une attaque pour un adversaire à un niveau si élevé qu'il décide de ne pas la lancer", a-t-il encore détaillé, ajoutant: "c'est cela la dissuasion".

Une inévitable guerre contre la Russie?
Toujours dans la presse allemande de ce dimanche, c'est le secrétaire général de l'Otan qui s'est exprimé: "L'OTAN ne cherche pas la guerre avec la Russie, mais nous devons nous préparer à une confrontation qui pourrait durer des décennies", a-t-il prévenu dans le journal dominical allemand Welt am Sonntag

Vendredi, le vice-Premier ministre polonais, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, a réagi après les déclarations du président russe Vladimir Poutine, qui a écarté l'idée d'envahir la Pologne ou la Lettonie lors d'un entretien avec l'animateur américain Tucker Carlson. Pour le ministre polonais, les déclarations du président russe "n'ont aucune crédibilité" et ne vont pas "endormir la vigilance" de Varsovie.

Mais quelle mouche belliqueuse a donc piqué les dirigeants politiques et militaires européens ? Ils multiplient depuis quelques jours les mises en garde et les déclarations martiales, quitte à passer pour des va-t’en guerre de mauvais augure.

Et si les élus européens étaient juste lucides ? Et si la volonté expansionniste russe était bien réelle? C'est la certitude des chefs militaires occidentaux. D'où les appels qui se multiplient de la Scandinavie au Royaume-Uni, en passant par l'Allemagne, à la vigilance et au réarmement.

  • Confused 1

Ya Rab Yeshua.

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