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LPM 2024-30 : les députés ouvrent la voie à un possible second porte-avions de nouvelle génération


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https://www.opex360.com/2023/05/26/lpm-2024-30-les-deputes-ouvrent-la-voie-a-un-possible-second-porte-avions-de-nouvelle-generation/

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Quoi qu’il en soit, l’idée de revenir à un format de deux porte-avions fait depuis l’objet de débats récurrents [comme d’ailleurs, sur certains bancs de l’Assemblée nationale, celle de l’utilité du porte-avions…].

Ces dernières années, et alors que le projet de porte-avions de nouvelle génération [PANG] a été lancé, plusieurs rapports parlementaires sont allés dans ce sens, comme celui rendu en octobre dernier par le député Yannick Chenevard [Renaissance], rapporteur pour avis sur les crédits de la Marine. En outre, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ne l’a pas écarté.

« Sur le deuxième porte-avions, […] c’est vraiment un des gros morceaux d’une prochaine Loi de programmation militaire. Alors, oui, il y aura une réflexion [sur ce sujet]. Et oui, elle se tiendra avec le Parlement », avait-il dit, en juillet dernier, lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Et d’ajouter : « La question du groupe aéronaval dans son ensemble et donc ça renoue aussi avec le calendrier de l’avancement de notre classe Barracuda pour les sous-marins nucléaires d’attaque. Bref, c’est un ensemble global, sachant que le principe d’avoir toujours un porte-avions est acté ».

Seulement, le projet de LPM 2024-30 actuellement examiné par les députés ne prévoit pas la construction d’un second porte-avions de nouvelle génération… Pour autant, quatre amendements ont été proposés afin de lancer des études pour « éclairer » une décision à ce sujet d’ici 2028.

Soumis par la députée Anna Pic [Socialistes et apparentés/Nupes], l’amendement n°1367 a d’abord rappelé que la Marine nationale a pu disposer, à une époque, de trois porte-avions [le Foch, le Clemenceau et l’Arromanches, qui servait surtout à l’entraînement, avant d’être désarmé en 1974]. Aussi a-t-il été demandé des études sur le « coût d’un deuxième PA-NG », afin de réaliser des « économies d’échelle » et de « réellement confirmer la France comme une puissance maritime régionale [sic] ». Seulement, il n’a pas été adopté lors de la séance du 25 mai, M. Lecornu ayant demandé son retrait.

En revanche, trois autres amendements [les n°1174, 1680 et 1685], déposés respectivement par les députés Jean-Charles Larsonneur [Horizon], Anne Genetet [Renaissance] et Fabien Lainé [Modem] ont été adoptés… alors qu’ils partageaient le même objectif que celui soumis par Mme Pic.

« Cet amendement [le n°1174] vise à engager des études en vue d’accompagner le successeur du Charles de Gaulle d’un navire-jumeau. […] Plusieurs des membres de la commission de la défense sont convaincus de l’utilité de cet outil de projection de puissance qu’est le porte-avions […]. Je suis pour ma part persuadé que, vers 2040, […] nous aurons besoin d’assurer la permanence à la mer. Il est important dès maintenant d’envisager les moyens et les études qu’il faudrait y consacrer afin de nous donner le choix avant 2028 », a ainsi plaidé M. Larsonneur.

Pour Mme Genetet, la « question de la construction d’un deuxième porte-avions, qu’il faudrait étudier tant que les recherches sur le premier porte-avions en sont à un stade nous permettant de réduire les coûts, se posera nécessairement. Il ferait sens mais il suppose un budget important ». Aussi, a-t-elle prévenu, il faudra voir « si la nation pourra en supporter le poids ».

Enfin, M. Lainé a estimé que le « porte-avions est un outil de projection de puissance fabuleux dont nous devons pouvoir disposer en permanence ». D’où, selon lui, la nécessité de lancer les études pour en obtenir un second « avant 2028, date butoir si nous voulons assurer notre permanence à la mer à l’horizon 2040 ».

Le rapporteur du projet de LPM 2024-30, Jean-Michel Jacques, a soutenu ces trois amendements identiques, d’autant plus qu’il avait aussi proposé un sous-amendement [n°1807] allant dans leur sens.

 

Quant à M. Lecornu, il a donné un « avis favorable au sous-amendement n°1807 et aux amendements identiques n° 1174, 1680 et 1685 ainsi sous-amendés car ils sont le fruit d’un engagement de [sa] part, demandé par la majorité notamment : c’est-à-dire être en mesure d’éclairer les décisions à venir ».

Reste à voir ce qu’en diront les sénateurs… Mais il est probable qu’ils ne reviendront pas sur ces amendements… étant donné que, en 2020, la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense avait approuvé un rapport plaidant en faveur de la construction de deux nouveaux porte-avions.

« La décision de construire un deuxième porte-avions de nouvelle génération n’a pas à être prise dans le cadre de la LPM en cours mais elle devrait l’être pour la LPM suivante [post-2025]. Cette décision aurait évidemment un coût, mais elle permettrait de bénéficier d’économies d’échelle sur le coût des études. Ces économies d’échelle sont probablement assez importantes. Elles pourraient être de l’ordre de 30 % à 40 % du coût total [à confirmer par les études réalisées] » avaient en effet expliqué les sénateurs Olivier Cigolotti et Gilbert Roger.

Ya Rab Yeshua.

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  • 3 mois plus tard...

https://www.opex360.com/2023/08/31/pour-le-delegue-general-pour-larmement-le-cout-de-possession-est-le-principal-obstacle-a-un-second-porte-avions/

Pour le Délégué général pour l’armement, le coût de possession est le principal obstacle à un second porte-avions

 

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Dans un note publiée en 2017 par l’Institut Thomas More, Jean-Sylvestre Mongrenier, docteur en géopolitique de l’Institut Français de Géopolitique [Paris-VIII] avait vivement défendu l’idée de doter la Marine nationale d’un second porte-avions. Car, faute de quoi, la France prendrait le risque d’être déclassée, tant au niveau diplomatique que militaire, alors qu’elle possède le second domaine maritime mondial.

À l’époque, le coût du porte-avions de nouvelle génération [PANG], appelé à succéder au Charles de Gaulle, avait été estimé à environ 4,5 milliards d’euros. Aussi, pour le chercheur, en acquérir un second ne pourrait qu’avoir un impact limité sur le budget du ministère des Armées [ainsi que sur les finances publiques] puisqu’une telle dépense représenterait 450 millions d’euros par an sur une décennie, soit 0,2% du PIB…

Quoi qu’il en soit, depuis le retrait du Foch et du Clemenceau, le débat sur « le » second porte-avions est devenu une sorte de « marronnier », qui permet par ailleurs de donner – ou pas – un peu de consistance aux programmes politiques en période électorale. Toujours est-il qu’un PANG donnerait à la Marine nationale un peu de flexibilité pour répondre aux sollicitations de l’exécutif en cas de crise.

Cela étant, lors de l’examen de la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 au Parlement, un amendement a été adopté pour demander au ministère des Armées de réaliser des « études de coûts qui permettront au gouvernement de présenter au Parlement, en 2028, une estimation des crédits nécessaires à la conception, à la réalisation, à l’activité et à l’entretien d’un second porte-avions de nouvelle génération ainsi qu’aux infrastructures et aux dépenses de personnel liées à son fonctionnement ».

À l’antenne de BFMTV, le 28 août, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva a laissé entendre que l’étude demandée par les parlementaires avait d’ores et déjà commencé, alors que la LPM 2024-30 n’a été promulguée que le 1er août. Mais s’il a estimé que ce « serait très bien » de faire un deuxième porte-avions, il a tempéré les espoirs…

« Un deuxième porte-avions, ce sont des infrastructures, c’est un deuxième équipage, et ce n’est pas une chose simple, ce sont de nouveaux avions » sans oublier les « capacités d’entraînement » et le « soutien », a détaillé M. Chiva. « Donc, ce n’est pas juste un bateau c’est tout l’ensemble qu’il faut repenser », a-t-il insisté. En clair, le coût de possession constitue un obstacle…

Le principal souci concerne l’équipage, la Marine nationale ayant perdu la moitié de ses effectifs entre 1990 et aujoud’hui. Et ce qu’il était possible de faire il y a encore vingt ans ne l’est plus de nos jours.

« Nous n’avons plus les ressources humaines en propre permettant d’avoir des marins pour armer le noyau d’équipage du porte-avions en 2032 et atteindre 900 personnes en 2035 pour débuter les essais », avait déploré l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale, en 2021. Aussi, avait-il ajouté, au sujet de la mise en oeuvre du porte-avions de nouvelle génération, « soit on désarme un sous-marin nucléaire d’attaque tout neuf pour que ses atomiciens démarrent la chaufferie nucléaire en 2034, soit on recrute et on forme le noyau d’équipage – ce qui prend environ dix ans ».

Par ailleurs, commandant de la Force d’action navale [ALFAN] en 2019, l’amiral Jean-Philippe Rolland avait livré une estimation du coût de possession du porte-avions Charles de Gaulle, lors d’une audition parlementaire.

« En termes de coûts de possession, je suis mieux en mesure de vous donner des chiffres, qui sont ceux de l’état-major de la marine. Le coût de possession du porte-avions Charles de Gaulle s’élève à environ 200 millions d’euros par an, ce qui inclut aussi bien les rémunérations et les charges sociales [RCS] que l’entretien », avait confié l’amiral Rolland.

Et de préciser qu’il fallait compter « 120 millions d’euros pour l’entretien, 60 millions d’euros de RCS, 20 millions d’euros d’entretien des infrastructures associées ». Voilà qui donne une idée de ce qui coûterait un second porte-avions.

Ya Rab Yeshua.

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